Philippe COGNÉE «Paysages insomniaques»
Détail "Sous le soleil, aubépine sur colza", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
Du 3 septembre au 22 octobre 2022
Avec sa quinzaine de « Paysages Insomniaques », Philippe Cognée démontre encore une fois la puissance de sa pratique : combiner son amour inconditionnel de la peinture figurative, sa longue histoire et son potentiel plastique infini, avec le regard acéré d’un homme contemporain, confronté à une époque plus désenchantée que jamais.
Pendant longtemps, Philippe Cognée s’est emparé de sujets associés à la banalité et la laideur de notre civilisation supermarchés, autoroutes, architectures impersonnelles qu’il sublime grâce à une peinture originale, à base de cire, fondue et écrasée jusqu’au flou. Clins d’œil à l’image vidéo, au numérique, ou à l’hypervigilance d’un Google Earth, ses toiles proposaient une déconstruction du regard contemporain.
Elles exploraient les notions de « reconnaissable », de mémoire et d’oubli, dans une interrogation existentielle sur « l’épuisement de l’image ».
"Sous le soleil, savane 3", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
"Sous le soleil, aubépine sur colza", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
"Sous le soleil, arborescences destructurées", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
Aujourd’hui, ce sont des paysages champêtres que Philippe Cognée déroule sur les murs de la galerie. Si les champs de coquelicots ou de tournesols évoquent irrésistiblement le plein air tant chéri des impressionnistes, de Monet à Van Gogh, c’est une réalité autrement plus étouffante que ce panorama dessine. Découpés en diptyques ou triptyques, étrangement déserts, figés dans une lumière ambiguë, ces morceaux de campagne familière fascinent autant qu’ils inquiètent.
Leur apparente immuabilité, traversée de couleurs vives voire incongrues, leurs surfaces en dripping ou grattées, sonnent comme une résistance ; résistance contre le réalisme, résistance contre la superficialité au sens propre comme figuré. Les terres agricoles deviennent sauvages et les forêts tourmentées. Leur majesté contraste avec une sensation de disparition imminente, chaque paysage se faisant le constat d’un irréconciliable malentendu entre nature et humanité.
"Sous le soleil, tournesols N°2, 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
"Sous le soleil, coquelicots N°1", 2022"Sous le soleil, troncs calcinés N°2", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
Commentaire discret sur les mutations du monde rural mais aussi de notre relation à l’environnement, cette série se fait le miroir de l’angoisse climatique qui a désormais saisi nos sociétés. Chez ces paysages « insomniaques », c’est à la fois la nature, le spectateur, et le peintre qui ne peuvent trouver le repos.
La nature habitée par ses propres lois semble se dérober et l’artiste, sidéré par tant de beauté prête à sombrer, abandonne le spectateur à son propre dilemme : contempler la fin du monde ou agir.
"Sous le soleil, épineux en hiver N°2", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
"Sous le soleil, troncs calcinés N°2", 2022 de Philipe COGNÉE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON PARIS © Photo Éric Simon
Né en 1957, Philippe Cognée travaille entre Nantes et Paris. Lauréat de la Villa Médicis en 1990, nommé pour le Prix Marcel Duchamp en 2004, Philippe Cognée a longtemps enseigné à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il a formé toute une nouvelle génération de jeunes peintres figuratifs.
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, notamment au MAMCO de Genève (2006), au FRAC Haute-Normandie (2007), au musée de Grenoble (2013), au Château de Chambord (2014), Fondation Fernet-Branca de Saint Louis (2016), Domaine de Chaumont sur Loire (2020). Son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques dont le Musée national d’art moderne - Centre Pompidou, la Fondation Cartier, la Collection Louis Vuitton, le Museum Ludwig à Cologne, le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne ou le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, qui lui a récemment passé commande de deux grands paysages.
Son travail est actuellement exposé à Thonon-les-Bains-Chapelle de la Visitation jusqu’au 24 septembre 2022, et sera présent dans « De la Nature » au Musée de Grenoble du 21 octobre 2022 au 14 mars 2023 aux côtés de Cristina Iglesias, Wolfgang Laib et Giuseppe Penone.
Au printemps 2023, il est invité pour une grande exposition au Musée Bourdelle fraîchement rénové, puis au Musée de L’Orangerie, à Paris. Le Musée des Beaux-Arts du Mans lui consacrera une exposition de mai à octobre 2023.
Philippe Cognée est représenté par la Galerie Templon depuis 2002.
Galerie TEMPLON PARIS
30 rue Beaubourg
75003 Paris – France
Jours et horaires d’ouverture : du Mardi au Samedi, de 10h à 19 h.
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