14 Oct

Jean DUBUFFFET « Le cours de choses »

Publié par Eric SIMON - Catégories : #Expo Peinture Contemporaine, #Expo Sculpture Contemporaine, #Expo Artiste du XXème Siècle

"Site domestique (au fusil espadon) avec tête d'Inca et petit fauteuil à droite)", 28 janvier 1966 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Du 10 septembre au 19 novembre 2022

Les œuvres sur papier privilégiées au sein de notre exposition, et notamment le dessin, n’ont jamais été considérées par Jean Dubuffet comme esquisses préalables. Le dessin permet, en accompagnant chacune des séries, une approche libérée de l’artiste : que ce soit dans ses déambulations mentales transcrites au crayon à bille, comme dans les dessins du Cycle de L’Hourloupe (62-74), rapidement exécutés alors qu’il est au téléphone ou encore la série des Crayonnages (74), réalisés à l’aide de simples crayons de couleurs, ou encore les Récits et Conjonctures (75), comportant des éléments découpés et/ou collés.

Il y a également ses Sites aux figurines jusqu’aux illustrations de son livre Bonpiet beau neuille, ou encore ses Mires et ses Non-Lieux, dernière série de l’artiste avec ses Activations, exécutées quelques semaines avant la mort de Dubuffet en 1985. Une façon de suivre Jean Dubuffet et son immense créativité, le stylo à la main.

"Tasse de thé - M454", 17 mai 1967 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Logologie - M351", 24 décembre 1966 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Les premiers contacts de Jean Dubuffet avec la galerie Jeanne Bucher datent de 1931, il y a 90 ans.

Visitant l’exposition Marcoussis rue du Cherche-Midi, le jeune Dubuffet, tout juste trentenaire, alors à la recherche d’une galerie, signe le livre d’or d’une phrase prémonitoire : Nous finirons bien par nous rencontrer quelque part un jour. Malgré le fait qu’elle lui reconnaisse quelque talent, Jeanne Bucher n’exposera jamais l’artiste havrais.

"Le Deviseur II", 9 mars 1969 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Train de Pendules", 24-28 avril 1965 - Courtesy de l'État, 1965 et attribution 1976 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Ce n’est que 30 ans plus tard, alors que Daniel Cordier, qui représente Dubuffet, met un terme à son activité de galeriste, que la phrase de Dubuffet prendra toute sa signification.

Jean Planque, mandaté par Ernst Beyeler pour trouver, à travers le monde, des chefs-d’œuvre contribuant à enrichir sa galerie bâloise, avait alors convaincu Dubuffet, dont la renommée était déjà établie, que la galerie Jeanne Bucher pouvait, en association avec la galerie suisse, pleinement assurer la représentation de son œuvre à Paris.

"Personnage pour Washington Parade", 1973-2008 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Homme menhir (Buste d'homme brun-violâtre sur fond clair), mai 1950 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

S’inscrivant dans la continuité de l’exposition controversée de L’Hourloupe au Palazzo Grassi à Venise pendant l’été 1964, la première présentation de l’artiste à la galerie, célébrée sans vernissage, se tient le 8 décembre 1964.

Jean-François Jaeger, Directeur de la galerie à peine déménagée rue de Seine, se remémore sa première entrevue avec Jean Dubuffet qu’il avait soigneusement préparée afin de se montrer digne de la confiance de l’artiste. Au bout de quelques phrases, Jean Dubuffet l’interrompit en ces termes : Ce n’est pas la peine d’essayer de m’expliquer ce que j’essaie de faire, je ne sais pas moi-même actuellement ce que cela signifie.

C’est ainsi que débute, en 1964, une longue et passionnante collaboration, forte de près d’une vingtaine d’expositions monographiques à la galerie et d’innombrables collaborations avec des institutions internationales, sous l’impulsion de Jean-François Jaeger qui a travaillé directement avec l’artiste toutes ces années, puis celle de Véronique Jaeger ayant repris la direction générale de la galerie en 2004 rejointe en 2010 par son frère Emmanuel Jaeger.

"Terre orange aux trois hommes", mai 1953 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Détail "Terre orange aux trois hommes", mai 1953 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Tant d’anecdotes ponctuent cette histoire au long cours entre la galerie et l’artiste, en voici quelques-unes révélées par Jean-François Jaeger :

Pour l’exposition Fiston la Filoche, Peintures Monumentées de 1968-1969, pari et plaisir furent pris par le galeriste de proposer une mise en scène audacieuse des œuvres, afin de surprendre l’artiste. Jean-François Jaeger raconte : Nous guettions son arrivée. Dès la porte ouverte, il resta saisi et pantois, fit un tour de la salle et enfin, eut un moment de satisfaction qui valait tous les satisfécits du monde.

Après l’exposition du Cycle de l’Hourloupe à la galerie fin 1971, Jean-François Jaeger est invité, en 1973, par les éditions de l’Herne, à écrire un texte sur l’artiste, texte dont l’audace et l’inventivité feront date.

"Site avec deux personnages", 25 janvier 1982 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Mire G59", 1er mai 1983 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Pour faire face à la créativité explosive et sans limites de Dubuffet, de nouveaux défis s’imposent pour la galerie comme la création, dès la fin des années 1960, de la société Vacuart à Ivry sur Seine, conceptualisée par un ami de Dubuffet, l’artiste Gérard Singer, avec l’aide d’un spécialiste de l’Institut National Géographique. Grâce à la technologie innovante d’une presse de thermoformage sous vide, de nombreuses éditions sérigraphiques exceptionnelles de l’artiste comme ce Personnage mi- corps verront le jour.

De même, unique cadeau de Jean Dubuffet à Jean-François Jaeger, l’œuvre Autoportrait V du 1er décembre 1966, exposée au sein de notre exposition, est la réponse, simple et directe, de l’artiste au jeune galeriste de l’époque qui lui avait dit : Je ne peux tout de même pas me payer votre tête…

On sait que Jean Dubuffet n’a réalisé que 6 autoportraits de lui qu’il a offert à peu de ses amis dont entre autres l’auteur de son Catalogue Raisonné Max Loreau et son marchand Jean-François Jaeger.

"Expansion de l'être", 10 juillet 1984 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Femme (buste) - M307", 3 janvier 1967 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

"Personnage mi-corps", décembre 1967; "Arborescences II", 23 janvier 1972 et "Arborescences I", 23 janvier 1972 de Jean DUBUFFET - Courtesy Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Éric Simon

Jean Dubuffet, né le 31 juillet 1901 au Havre et mort le 12 mai 1985 à Paris, est un peintre, sculpteur et plasticien français, le premier théoricien d'un style d'art auquel il a donné le nom d'« Art Brut », des productions de marginaux ou de malades mentaux : peintures, sculptures, calligraphies, dont il reconnaît s'être lui-même largement inspiré^.

Son œuvre est composée de peintures, d'assemblages souvent qualifiés à tort de collages, de sculptures et de monuments dont les plus spectaculaires font partie d'un ensemble, L'Hourloupe (1962-1974), ainsi que des architectures : la closerie Falbala et la villa Falbala. Il a fait l'objet de rétrospectives au palais Grassi de Venise, au musée Solomon R. Guggenheim.

Galerie Jeanne Bucher Jaeger

5 & 7, rue de Saintonge

75003 Paris

www.jeannebucherjaeger.com

Jours et Horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 10h à 19hexpo pe

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Du 20 mai au 13 juillet 2017 La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse d'accueillir l'exposition hyberDUBUFFET réalisée en étroite collaboration avec la Fondation Dubuffet. Simultanément da...

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