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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

13 Dec

Raphaël ZARKA « Sculpture GNOMONIQUE »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Sculpture Contemporaine, #Expo Dessin Contemporain

"Woodhouselee", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Woodhouselee", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

Du 4 novembre au 23 décembre 2022

 

La méthode de travail de Raphaël Zarka s’apparente à celle d’un chercheur ou d’un archéologue. Il qualifie d’ailleurs lui-même ses œuvres de « sculptures documentaires ». Il s’intéresse tout particulièrement à la migration de certaines formes géométriques, souvent marginales, issues de l’histoire de l’art et de l’ornement, des sciences et techniques. En s’appropriant ces formes par le biais de répliques et de reconstructions, il les déplace dans le champ des arts plastiques, actualisant ainsi leur usage et leur signification tout en soulignant leur permanence.

 

L’artiste a également recours à une approche modulaire et combinatoire de la sculpture générant des formes et des structures à partir d’un module donné. Cette manière d’intégrer le mouvement à son œuvre est encore plus explicite lorsqu’il réalise des œuvres praticables comme sa série iconique intitulée Paving Space.

"Suite Serlienne 5 P.2", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Suite Serlienne 5 P.2", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Abstraction Gnomonique N°12", 2020 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Abstraction Gnomonique N°12", 2020 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

À l’heure des formes

Le public qui passe la porte cochère du 79 rue du Temple, où se trouve la galerie Mitterrand, pourra apercevoir sur la partie supérieure de la façade de l’hôtel de Montmort, un cadran solaire du XVIIe siècle.

 

Celles et ceux qui entreront ensuite dans l’espace d’exposition de la galerie, découvriront quelques autres de ces instruments de mesure du temps, sans avoir cette fois à lever les yeux. Avec « Sculpture Gnomonique », Raphaël Zarka conduit le public dans un singulier observatoire constitué de cadrans solaires du XVIIe siècle français et britannique. Ceux-ci ont perdu toute fonction de gnomons en subissant une métamorphose sculpturale et picturale.

"Étude pour une forme quelconque (d'après Sebastiano Serlio) n°4", 2020 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Étude pour une forme quelconque (d'après Sebastiano Serlio) n°4", 2020 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Suite Serlienne 1 P.1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Suite Serlienne 1 P.1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

Ce lieu parisien qui, dès 1641, fut le lieu de réunions scientifiques, à l’origine de l’Académie des sciences, organisées par Henri-Louis Montmort, propriétaire de la fameuse lunette astronomique de Galilée, n’est-il pas lieu rêvé pour donner une nouvelle fortune à ces instruments scientifiques qui nous relient au cosmos ?

Si le passé scientifique de l’endroit n’est pas pour déplaire à Zarka, son inclination pour l’histoire des sciences et de l’astronomie n’est pas récente. C’est au cours de ses enquêtes engagées depuis 2001 au sujet des rhombicuboctaèdres (1) , solide d’Archimède dont la complexité formelle le fascine, que Zarka fait la découverte d’énigmatiques cadrans solaires dans la campagne britannique et sur les monts vosgiens, point de départ de la série des sculptures gnomoniques.

"Woodhouselee N°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Woodhouselee N°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Great Fosters n°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Great Fosters n°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"L'Oisellerie N°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"L'Oisellerie N°1", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

Deux nouveaux spécimens de monuments gnomoniques sont venus élargir le répertoire de l’artiste : Woodhouselee (2022) a pour source un cadran solaire écossais autrefois installé dans les jardins du Château de Woodhouselee tandis que L’Oisellerie (2022) provient du Château de l’Oisellerie en Charente.

 

Les deux instruments originels, à la fois sculptures ornementales et objets fonctionnels, ont pour dénominateur commun d’être en pierre et constitués d’une imbrication de polyèdres recouverts sur leur surface de mystérieux motifs semblant ressortir à une manière de langage ésotérique (cercles, cœurs, triangles, croix, trapèzes).

"L'Oisellerie", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"L'Oisellerie", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"L'Oisellerie N°2", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"L'Oisellerie N°2", 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

Avec ces deux nouvelles sculptures, le bronze s’est substitué à la pierre. Toute fonctionnalité a disparu mais la forme est identique aux cadrans d’origine. Zarka évite toutefois de produire de purs simulacres ,en chargeant ses sculptures d’une autre référence : leur socle est en effet la reproduction en chêne et pierre calcaire d’un cadran solaire anglais de la même époque.

 

Comme les rhombicuboctaèdres, les ,monuments gnomoniques traqués par l’artiste appartiennent à l’histoire des formes en même temps qu’à l’histoire des sciences, et portent en eux l’ambivalence constitutive du vocabulaire de Zarka : ses sculptures proposent un constant va-et-vient entre la forme et l’histoire, entre la pure plastique et la référence qui médiatise la précédente.

 

De même avec Abstraction gnomonique n°11 (2020), une peinture monumentale donnant à voir la transformation des diverses formes gravées dans la ,pierre des cadrans en motifs colorés, maintenant aléatoirement répartis sur un fond noir sur lequel ,ils apparaissent comme les astres d’une constellation. L’art de Zarka vaudrait de nous adresser avec subtilité un double rappel : l’histoire produit de pures formes ; les formes pures ont une histoire.

 

1. Le rhombicuboctaèdre est un polyèdre à vingt-six faces (constitué de huit triangles et dix-huit carrés). Zarka en a recensé plus de 200, rassemblés dans le Catalogue raisonné des rhombicuboctaèdres, qui connaît en 2019 sa cinquième édition.

"Cartons d'invitation", 2007 - 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Cartons d'invitation", 2007 - 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Cartons d'invitation", 2007 - 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

"Cartons d'invitation", 2007 - 2022 de Raphaël ZARKA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Mitterrand © Photo Éric Simon

Raphaël Zarka est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et de la Winchester School of Art (Royaume-Uni). Son travail dans le champ élargi de la sculpture intègre également la photographie, le dessin et l’écriture. Il est notamment l’auteur de trois essais consacrés aux formes et aux espaces du skateboard dans lesquels il propose une approche transversale et transdisciplinaire des cultures populaires.

Son travail est présent dans de nombreuses institutions françaises tels que le Musée National d’Art Moderne - Centre Georges Pompidou, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, le Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne à Vitry ainsi que dans six Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC) et au Centre National des Arts Plastiques (CNAP). Ses œuvres figurent également dans des collections internationales comme celles du Musée d’Art Moderne du Luxembourg (MUDAM), du BPS22 - Musée d’Art de la Province de Hainaut, Charleroi, du Museum of New and Old Art à Hobart (MONA), Tasmanie, de la Kadist Art Foundation, Paris/San Francisco, ou encore de la Zabludowicz collection à Londres.

 

Raphaël Zarka a reçu le prix de la Fondation Ricard en 2008 et a été nominé pour le Prix Marcel Duchamp en 2013. Ancien pensionnaire de la Villa Médicis en 2010, il a aussi bénéficié d’une résidence à l’Atelier Calder en 2016. Raphaël Zarka est également représenté par la galerie Fabian Lang à Zurich et la galerie Luciana Brito à São Paulo. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés au skateboard qu’il publie aux Éditions B42 depuis 2008.

Le projet Sculpture Gnomonique a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation des Artistes qui lui a apporté son soutien.

 

Galerie Mitterrand

79, rue du Temple

75003 Paris

 

https://galeriemitterrand.com


 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.

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