Markus LÛPERTZ « Hommes sans femmes. Parsifal »
Détail "Männer ohne Frauen, Parsifal", 1994 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
Du 3 décembre au 28 janvier 2023
Markus Lüpertz grandit dans l’Allemagne de l’Ouest d’après-guerre et développe à la fin des années 1950 une fascination pour le cinéma. Il aime rappeler que les films ont inspiré l’aspect sériel de son travail, sa façon de développer des motifs individuels en de multiples variantes. Il a une surprenante révélation : « Le cinéma a toujours peint une image plusieurs fois simultanément ».
Il évoque les légères différences perçues d’une image à l’autre, quand elles sont visionnées en séquence, à l’instar des différences de matière qui apparaissent entre un de ses tableaux et un autre de composition similaire. Il en va au cinéma comme dans l’atelier de l’artiste : « Une peinture mène à la suivante ».
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1994 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1995 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1993 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
Ses nombreuses variations sur un même thème - scènes pastorales, figures dans des poses classiques ou rêveries autour d’une palette d’artiste - représentent bien plus que la somme des oeuvres individuelles d’une même série.
Elles forment une continuité, comme dans un film, mais aussi dans l’existence créatrice de l’artiste. Et pourtant, chaque oeuvre, prise isolément dans son cadre, est dotée d’une complexité émotionnelle et formelle qui lui est propre.
Les images de Markus Lüpertz associent évocation culturelle et invention formelle. Au motif d’une palette, il ajoute celui d’un crâne et d’un casque pour composer une nature morte : ces objets chargés de sens interagissent non seulement comme références culturelles, mais aussi comme contours, formes et couleurs.
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1993 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1993 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
Dans d’autres oeuvres similaires, Markus Lüpertz fait figurer une tortue, un serpent, une casquette d’officier, un escargot, une aile d’oiseau ou encore une barque (comme dans Palette (Arcadien) Gold, 2018).
La barque elle-même évoque le thème du paradis arcadien, qui relie le travail de Markus Lüpertz à ses prédécesseurs allemands du XIXe siècle, comme Hans von Marées, mais aussi aux artistes de la Renaissance et de l’époque baroque.
Ses scènes pastorales sont inspirées par ses promenades dans les paysages lacustres des environs de Märkisch Wilmersdorf, près de Berlin, où l’artiste dispose d’un atelier. L’environnement de Märkisch, où il travaille actuellement, fait le lien entre passé pictural fantasmé et vie quotidienne.
Tout récit interprétatif de l’oeuvre de Markus Lüpertz est voué à l’échec, victime de ses excès sensibles et de ses contradictions thématiques. C’est un artiste puissamment instinctif dont les stratégies picturales défient l’uniformisation habituelle de nos constructions critiques. Pour lui, l’hyperactivité - physique et mentale est la norme.
"Männer ohne Frauen, Parsifal", 1993 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
"Sans titre (Männer ohne Frauen, Parsifal)", 1995 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
"Sans titre (Männer ohne Frauen, Parsifal)", 1995 de Markus LÛPERTZ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Suzanne TARASIEVE © Photo Éric Simon
Ses sculptures polychromes sont composées de manière tout aussi dynamique et évocatrice que ses peintures. Artiste d’action plus que de contemplation, il se régénère au contact des nombreuses oeuvres, à différents stades d’avancement, qui peuplent ses ateliers.
Markus Lüpertz canalise en lui des siècles de culture occidentale et exprime cette masse d’information sous des formes nouvelles et adaptées aux sensibilités contemporaines. « La peinture, c’est la culture », dit-il, « et qui dit culture dit substance du monde...
Sans la peinture, le monde est seulement consommé, il n’est pas perçu. » Que perçoit-on en définitive ?
« Ce n‘est pas un concept, c’est une sensation. »
Markus Lüpertz prouve ainsi qu’effectivement, la peinture et la sculpture véhiculent la sagesse des âges, mais que se sont avant tout des arts de la sensation.
Richard Shiff Traduit de l‘anglais par Alexandre Carayon.
Galerie Suzanne TARASIEVE - LE MARAIS
7, rue Pastourelle
F-75003 PARIS
https://www.suzanne-tarasieve.com
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.
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