23 Mar

Nikhil CHOPRA «FIRE»

Publié par Eric SIMON - Catégories : #Expo Installation Contemporaine, #Expo Dessin Contemporain

Détail "Bloom", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Du 3 février au 2 avril 2023

GALLERIA CONTINUA est ravie de présenter la première exposition personnelle de Nikhil Chopra au sein de l’espace parisien de la galerie, avec des œuvres produites exclusivement durant six mois de résidence à Montmartre, marquant 10 ans d’une collaboration démarrée avec une performance iconique de l’artiste à San Gimignano en 2012.

Figure internationale de l’art contemporain et artiste majeur d’une scène culturelle dynamique provenant de l’Asie du Sud-Est, Nikhil Chopra présente une série d’œuvres inédites alors qu’il vit une aventure artistique immersive de six mois dans un atelier montmartrois, devenu réceptacle d’expériences et de souvenirs rassemblés avec le public.

"Father Bomb", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

"Blanc Cassé II", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Initiant un changement charnière dans l’œuvre de l’artiste, alors que chacun de ses dessins est conçu selon sa relation au temps écoulé et au territoire, le corps, inspiré par les performances récentes de l’artiste, s’exprime pour la première fois au sein des paysages caractéristiques de Chopra, et devient ainsi paysage lui-même.

« To Embay, and to Embody. Embrasser, et incarner. »

"Love Letter", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Un départ porte l’espoir d’une arrivée, d’un cheminement des corps dans les paysages qu’ils ont jadis traversés. Parfois sous la forme d’êtres de chair, parfois en tant qu’esprits – spectres d’un passé laissé inachevé ou d’un retour au repos natal et à la régénération. Même si le temps a ses contingences, l’empreinte continue de lui survivre.

La terre, comme l’eau, se souvient de tout ce qui la traverse, et porte en elle la condition de rencontres et d’intimités, de violence et de guérison.

Dans l’exposition Fire de Nikhil Chopra, les nombreuses personae, incarnations de l’artiste activées lors de ses performances, retournent vers des paysages étranges, à la fois nouveaux et familiers. Pour l’artiste, ce retour ne recherche pas nécessairement une résolution mais un moment de réflexion, une période de transition à la fois physique et émotionnelle.

"Blanc Cassé I", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Les différentes personae de Chopra sont créées par sa volonté d’incarner au lieu d’imiter. Une fois qu’il est temps, il se déshabille et se lave, libérant ces moi dans une orbite d’êtres. Cet acte de lâcher-prise est un rituel, une méthode associant hasard et renoncement, d’où ces êtres peuvent revenir, ou non.

Le paysage, dépourvu de toute présence de vie, fait référence à la possibilité de mondes intacts, et donc, non contaminés par les pressions de temporalité et de productivité. Les visions de Chopra, pastorales et immaculées, fomentent une résistance à l’ordre du monde. Elles invitent à une rébellion, un réensauvagement de la pensée et du faire, de même qu’elles invoquent une suspension et/ou un ralentissement du temps.

Le paysage est un protagoniste d’un autre genre dans l’œuvre de Chopra, celui de la mémoire et des montagnes, de la maison et de la mer.

"Burn I", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Alors qu’elles ont, à maintes reprises, constitué le cadre des performances de l’artiste, ses personae n’ont jamais occupé les dessins en tant que corps. Elles s’en sont approchées, laissant leur empreinte et leur marque, mais n’y ont jamais été représentées.

Ce déversement du corps et du paysage l’un sur l’autre marque aussi un moment de rupture, une incision dans le plan temporel. Cette entaille induit que de nombreux passés et futurs s’y échappent. Ici, les corps au crépuscule de la performance s’étirent et prennent appui, se reposent et guérissent.

Les explosions, les éruptions et les incendies réalisés dans les dessins récents de Chopra évoquent de nombreuses représentations : la forge d’une idée ou l’acceptation de celle-ci ; un conflit et un désir ; des états d’agitation et de découverte.

Au loin, un incendie emplit le ciel de nuages de fumée. Il y a du courage dans ces gestes de corps et de flammes, rompant le bruissement en écho du vent et des vagues, dans ses mondes et parfois les silences contemplatifs qu’ils renferment.

"Bloom", 2023 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Pendant son séjour à Montmartre, Chopra observe et se nourrit de ce qu’il voit. Il s’efforce de conserver la vue qui s’étire depuis le cadre sa fenêtre : des bâtiments au loin à travers un maillage d’arbres, une image avec laquelle il vit chaque jour.

Diaristique, mais comme coincée dans une boucle temporelle, cette vision confond le temps et sa linéarité. Et si la promesse du temps qui passe était invalidée par la récurrence d’une image ?

Les paysages comme les corps dans l’œuvre de Chopra sont d’un autre temps. Ils proviennent de souvenirs, de flashs et rêves d’endroits qui ont existé et de ,ceux qui existeront. Il est difficile de penser à ce corpus d’œuvres sans les limites, et la beauté qui en émane, présentées par ces actes de rencontre et d’enchantement.

L’enchantement est un principe. Celui dans lequel l’esprit est autorisé à se répandre au lieu de se rassembler, à se livrer plutôt qu’à donner du sens, à saisir comme de l’air, comme un corps à toucher, un paysage à respirer. »

- Mario D’Souza, curateur.

"Dancing with Myself", 2022 de Nikhil CHOPRA - Courtesy de l'artiste et de la Galleria CONTINUA © Photo Éric Simon

Né à Kolkata, Inde, en 1974, Nikhil Chopra termine ses études artistiques aux Etats-Unis. Il présente ses premières performances à Berlin, et poursuit sa carrière à l’étranger avant de revenir à Goa, où il fonde l’ artist-run space emblématique HH Art Spaces.

Ses œuvres figurent parmi les collections internationales majeures et ont été accueillies dans les plus grands musées, comme le TATE Modern à Londres, le MET à New York et le Centre Pompidou à Paris.

Sa pratique artistique entremêle la performance, le dessin, la photographie, la sculpture et les installations. Ses performances, en grande partie improvisées, explorent l’identité et sa construction, l’autobiographie et le travail d’auteur, la pose et l’autoportrait.

Galleria CONTINUA

87 rue rue du Temple

75003 Paris

https://www.galleriacontinua.com/

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11H à 19H.