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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

24 Apr

Anne Catherine BECKER-ECHIVARD « Zeitenwende / on entre dans une nouvelle ère. »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Photographie Contemporaine, #Expo Dessin Contemporain

"All answers to yourself", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"All answers to yourself", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

Du 30 mars au 29 avril 2023

 

 

Après 15 ans de travail sur les “Temps modernes”, je déménage, je rénove, j’installe un nouvel atelier, je m’engage sur un autre chemin. Je commence une nouvelle série, quelque peu imprécise. Le 24 février 2022, en se réveillant, on apprend que l’Ukraine a été envahie par les Russes. Le Chancelier allemand prononce alors, dans un discours, ce mot “Zeitenwende“ qui signifie : on entre dans une nouvelle ère.


Ce mot résonne fort en moi. Même s’il n’y a pas de comparaison possible, je sens que ce mot est en correspondance avec mon besoin d’aller vers quelque chose de radicalement différent.

"Wild calamity trash", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Wild calamity trash", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Baby-Octopus", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Baby-Octopus", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

 Ainsi, le titre de cette série s’est imposé à moi avant qu’elle soit terminée. “Zeitenwende”. Il n’y a plus de mise en scène mais des dessins, notamment des dessins d’enfant. Le poisson n’est plus acteur mais plus souvent observateur.


La coupure est nette, j’ai quitté le monde industriel des adultes pour me plonger dans celui de l’enfance.La finitude nous est devenue insupportable mais l’enfant l’ignore. C’est cette innocence que je recherche.Au début, je pensais utiliser les dessins de différents enfants et j’en ai collectionné beaucoup.

 

En approfondissant mon travail, je me suis rendu compte, que, surtout, les dessins de mon frère m’interpellaient.

"Sind die FreuXd?", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Sind die FreuXd?", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Kiss kiss Bisou", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Kiss kiss Bisou", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

Était-ce une sorte de sérénité, une sorte de paix vis à vis de lui qui s’installait en moi ?


Un jour, je lui ai dit “Je suis en train d’utiliser tes dessins d’enfant dans ma nouvelle série”. Il m’a souri, sans doute en se moquant. L’humour révèle une sorte de tension entre nous, dissipe souvent un certain malaise, le maintien aussi, parfois.
Cette tension entre nous, que nous gérons à travers l’humour, est comme une anesthésie momentanée du cœur, du moins, elle fait taire la sensibilité. Cela facilite souvent les rapports mais les complique aussi. Dans tous les cas, l’humour est une manière qui s’est ancrée en moi pour gérer le quotidien.

 

"Everything is being recorded all the time", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Everything is being recorded all the time", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

Il y a toujours l’humour, le clin d’oeil qui relativise. Au premier abord, le poisson n’a rien de mignon. Il ne correspond à aucun animal domestique. Nous ne le voyons pas comme un individu mais, plutôt comme une espèce. Il ne procure pas forcément de l’empathie. Il ne ferme pas les yeux. Pourtant, quand je pleure, mes larmes salées me renvoient au poisson en moi.
Nous sommes si lointains et si proches. Et pourtant, tout nous lie. Comme la relation avec mon frère. Comme cette guerre. Comme les guerres en général ... les guerres de toutes sortes, ... comme tout, en fait.


Le poisson à un oeil de chaque côté et rien devant, à croire qu’il a confiance en l’avenir !


- Anne-Catherine Becker-Echivard

"Super Champion", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

"Super Champion", 2023 de Anne Catherine BECKER-ECHIVARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Marguerite MILIN © Photo Éric Simon

Anne-Catherine Becker-Echivard est née en 1971, à Paris. Elle passe son enfance à Berlin. Après le bac, elle étudié le droit, ce qui, étant donné son caractère plutôt créatif et fantasque, ne lui convenait pas du tout. Stupéfaction familiale! Nécessité de changer d’air, elle vient à Paris étudier la photographie.


Le poisson c’est, partiellement, un hasard.
Un professeur m’a dit, au sujet d’une petite histoire en 4 photos, dont le poisson était l’acteur dans un décor de pâte à modeler, “C’est bien ce que tu fais. Continue.” Je l’ai cru. J’ai travaillé mes décors en miniature, puis j’ai commencé à réaliser des maquettes. J’ai habillé mes acteurs. J’ai donné de l’importance à la lumière...

 


Puis, j’ai déménagé à Berlin, installé un nouvel atelier, effectué de gros travaux. Il y a eu une longue pause. J’avais l’impression d’avoir tout dit sur le travail à la chaîne, mes réflexions s’étaient épuisées.
J’avais aussi besoin de traiter l’image différemment. Ce fut une période de recherche diffuse, vague, et sur la forme et sur le fond, un espace de temps qui m’a donné la possibilité de collectionner divers documents dans le but, d’un jour, trouver leur utilité, leur place. Parmi ces pièces, il y avait beaucoup de dessins d’enfants.

 

Galerie Marguerite MILIN

11 rue Charles François Dupuis

75003 Paris

 

 

https://galeriemargueritemilin.com

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 15h à 19h et le samedi de 12h à 19h.

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