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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

22 May

Pat ANDREA «CROSSWALK»

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Peinture Contemporaine

Détail "Crosswalk", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Détail "Crosswalk", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Du 5 mai au 3 juin 2023

 

L’opposition à toute hiérarchie artistique est un des éléments les plus palpitants de la peinture de Pat Andrea : ce travail est un mélange de références à l’histoire de l’art et à l’imagerie populaire.

 

Très influencé par la bande dessinée, l’artiste, qui a notamment vendu des dessins à Hergé, rappelle que le verbe « illustrer » signifie étymologiquement « faire briller », impliquant une transformation valorisante de l’objet premier par l’action artistique.

 

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Accrochage", 2002-2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Cette attention à la narration par l’image demeure présente dans la pratique de Pat Andrea où se sent la prégnance des formes définies, du dessin et des contours qui servent un récit incroyable, souvent hybride et grotesque. Ici, l’extravagance ne s’oppose pas au réalisme : les compositions sont dynamiques, avec des lignes de force qui guident l’œil du spectateur à travers l’image.

 

La peinture assume l’anecdote, c’est-à-dire l’inédit, qu’elle compose de manière précise et sans honte. Il en va, chez Pat Andrea, d’une transcription des énergies et de la psyché humaines de manière quasi scripturale.

 

 

Cette question du rapport de l’illustration à l’écrit est dès lors particulièrement pertinente dans sa mise au ban des dichotomies classiques pour accéder à des phénomènes plus complexes : abstraction / figuration, réel / fiction, raison / imagination. Une bonne peinture n’est pas celle qui se situe - de manière un peu flottante et indécise - « entre » chaque pôle de ces opposés, mais plutôt celle qui surprend en les liant dans une image concrète. C’est précisément ce pont qui permet d’aller plus loin que le domaine du visible.

"Alice outnumbered", 2022 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Alice outnumbered", 2022 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"La vierge de la musique céleste", 2016-2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"La vierge de la musique céleste", 2016-2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Hoog Gezelschap", 2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Hoog Gezelschap", 2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"No Way!", 2022 et "The virgin of the Twilight stroll", 2022-2023 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"No Way!", 2022 et "The virgin of the Twilight stroll", 2022-2023 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Low moon over Toscane", 2017-2018 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Low moon over Toscane", 2017-2018 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Ce qui est frappant dans l’œuvre de Pat Andrea, c’est le cadre qui est factice et pointé comme tel par la peinture. D’une manière similaire, les repentirs, parfois, restent et sont mis en exergue. Il n’y a donc pas de saisie immédiate du réel, on ne l’appréhende que par le langage et la forme. Pourtant, la simplification et la stylisation des personnages n’empêchent pas leur grande expressivité et leur capacité d’évocation, concentrées dans les bouches, les sexes et les yeux.

 

Ces mannequins confirment l’intention de l’artiste : établir un lien entre l’absurde et le réel. L’humour tient ainsi une place essentielle dans ce travail ; il est une façon de mettre en exergue l’instant prégnant, le moment décisif, et de contrer les conventions connues. Résister à ce qui existe en découvrant les profondeurs de ce que nous acceptons par simple habitude : ces peintures extraordinaires s’amorcent dans l’ordinaire. 

"La Virgen de las mentiras", 2020 et "La virgen de la falda rayada", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"La Virgen de las mentiras", 2020 et "La virgen de la falda rayada", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"What they are longing for", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"What they are longing for", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Crosswalk", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Crosswalk", 2021 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Dream of the fish", 2017-2018 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Dream of the fish", 2017-2018 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Pour qu’il y ait peinture, selon Jacques Lacan, il faut que je sois regardé. En d’autres termes, il faut que le tableau existe dans mon œil et que moi je sois dans le tableau. Ça me regarde, aussi dans le sens où ça m’intéresse et me captive.

 

Ce saisissement se traduit régulièrement par un triangle du désir dans la peinture de Pat Andrea : un personnage assiste à la scène dont il accuse la dimension incroyable, tandis qu’un autre fixe le spectateur, comme une invitation admonitrice à reproduire ce même état de surprise.

 

L’instant unique qui est celui figuré dans le tableau, se traduit par des réceptivités multiples mais aussi par des rapports différents à la pesanteur, autres symptômes de la surprise que l’on peut notamment trouver dans ses expressions consacrées : tomber des nues, tomber de haut, être atterré.

 

 

 

"Sniper 2", 2016 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Sniper 2", 2016 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Syracusa", 2018-2019 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Syracusa", 2018-2019 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Pachamama et compagnie", 2023 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"Pachamama et compagnie", 2023 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"The Little grey cloud", 2022 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"The Little grey cloud", 2022 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"La mèche", 2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

"La mèche", 2020 de Pat ANDREA - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Laurent STROUK - Paris © Photo Éric Simon

Les grosses têtes sont encastrées dans des corps longilignes et tronqués, jouant des déséquilibres mais aussi d’une perspective symbolique propre au Moyen-Âge, où la taille des figures est proportionnelle à leur valeur.

 

De tout ce jeu formel et géométrique, il résulte une peinture située entre la toise de la science et le vertige de la folie. « Il délire, mais sa folie ne manque pas de méthode » fait dire Shakespeare à Polonius à propos d’Hamlet devenu fou.

- Elora Weill-Engerer

 


1 Jacques Lacan, Les quatre concepts de la psychanalyse, Paris : Seuil, 1963, p.89. 

 

Galerie Laurent STROUK

2 avenue Matignon

Fr-75008 Paris

 

http://www.laurentstrouk.com/

 

Jours et Horaires d'ouverture: de 10h30 à 19h du lundi au samedi.

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