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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

29 May

Yoan BÉLIARD | Timothée SCHELSTRAETE « Dans un temps et en un lieu donnés »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Duo Show, #Expo Peinture Contemporaine

Détail "40° Sur Les Pierres", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

Détail "40° Sur Les Pierres", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

Du 4 mai au 10 juin 2023

 

Quel fin tissu de conjonctions peut bien relier l’œuvre de Yoan Beliard et celle de Timothée Schelstraete ?

Sans doute moins celui des sujets ou des motifs que l’on pourrait repérer tour à tour chez l’un et chez l’autre que cette façon commune et partagée d’observer et d’analyser sans relâche le monde et les choses.

 

Ces deux artistes – le premier plutôt sculpteur le second plutôt peintre ; quoique ?

... –, n’ouvrent pas des fenêtres ni ne construisent des échappées sur le monde, ils prennent acte de ce monde qui nous entoure pour mieux le déconstruire finement, puis le réagencer autrement afin de lui apporter de la perspective et de la profondeur.

"Territoire", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Territoire", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS220409", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS220409", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"40° Sur Les Pierres", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"40° Sur Les Pierres", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon


Comme s’il fallait, pour eux, désencombrer, désobscurcir ce qui prolifère tout autour de nous – à l’instar d’une coupe dans un bois touffu ou d’un désherbage au sein d’une bibliothèque – dans le but d’y ramener de la lumière, sinon de la clarté, dans un temps et en un lieu donnés.

 

Cette exposition en témoigne tant ils interrogent, chacun à sa manière, notre rapport au réel et la façon dont celui-ci oblitère nos relations aux formes comme aux figures. Notre volonté – voire notre besoin – d’expérience sensible, incarnée, ne saurait donc se résoudre, se dissoudre dans ces représentations presque spectrales que nous offre le monde aujourd’hui.

 

Comme le corps et la pensée, la matière, la texture, la nature mêmes des lieux, des choses, des expériences résistent et ne se laissent assujettir.

"TS220916", 2022 et "TS230131", 2023 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS220916", 2022 et "TS230131", 2023 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Lagune", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Lagune", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS221018", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS221018", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon


Selon Isabelle Monod-Fontaine, l’artiste Constantin Brancusi avait délimité son atelier en deux zones : l’une, publique, lieu de présentation, l’autre, privée, lieu de création, la photographie faisant parfois le lien entre l’un et l’autre.

 

Ici, il n’y a apparemment aucune séparation, aucune démarcation : leurs démarches artistiques tirent leur légitimité du réel et de ses images qu’ils observent, absorbent, redéfinissent sans fin ; puis les œuvres générées les redoublent, les diffractent, les densifient dans leurs expressions mêmes.

 

Elles sont contigües au réel, s’y tiennent au plus près. Aussi, d’un côté, se laissent-elles à tout moment contaminer par celui-ci ; de l’autre, le perturbent-elles en retour, parfois comme des échos parfois comme des hoquets.

"TS221025", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS221025", 2022 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Témoin", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Témoin", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

semble néanmoins s’attacher plus particulièrement à la structure intérieure des formes, à cette faculté singulière qu’elles possèdent à s’assembler, à s’associer, presque à s’aimanter entre elles. Alors que Timothée Schelstraete se positionne, lui, du côté de l’apparition des figures, de leur façon particulière d’émerger, d’éblouir le regard, puis de s’effacer comme le fantôme d’elles-mêmes.

 

 

Chez le premier, les volumes s’intègrent au plan de l’œuvre en l’occupant tout ou partie, en éprouvant ses limites, en se jouant des interstices moins comme des vides ou des manques que comme des blancs ou des failles de l’espace. Chez le second, les couches se superposent et fusionnement jusqu’à obtenir un tremblement de l’image propre à se jouer des ombres et des lumières, des présences et des absences.

 

Pour autant, chez l’un comme chez l’autre, le réel, ses formes et ses figures – sinon ses leurres se retrouvent simultanément en tension, en vibration permanente, suspendus dans un état de trouble intérieur comme extérieur que renforcent par contraste des effets apparents de réseaux, d’ossatures, de structurations, de marquages plus ou moins affirmés ou suggérés, effectifs ou implicites.

"Les Ocres Brulés", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Les Ocres Brulés", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS211213", 2021 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"TS211213", 2021 de Timothée SCHELSTRAETE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Les Interstices", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon

"Les Interstices", 2023 de Yoan BÉLIARD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Valérie DELAUNAY - Paris © Photo Éric Simon


Et ces états de fragilité, de précarité, d’impermanence s’affirment paradoxalement comme les conditions mêmes de l’expérience d’un regard, d’une pensée, presque d’une poétique du monde. Car le propre de l’instant présent est de toujours être en mouvement. Aussi, leurs œuvres respectives, ici en conversation, deviennent-elles autant d’indices propres à redéfinir nos certitudes vis à vis du réel, et invitent à une réévaluation continue de ce temps, de cet espace, de cette histoire, de cette mémoire qui constituent chacun d’entre nous. Autrement dit : un éloge du doute.
 

- Marc Donnadieu

 

 

Yoan BÉLIARD est né le 17 octobre 1980 à Montaigu (85), France.Il vit et travaille à Poitiers depuis 2018.

 

Timothée SCHELSTRAETE est né en 1985. Il vit et travaille à Paris.

 

 

Galerie Valérie DELAUNAY
42 rue de Montmorency
75 003 Paris

 



https://www.valeriedelaunay.com/       

 

 

 

Jours et horaires d’ouverture : Du mardi au samedi de 13h à 19h

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