30 Jun

Daniel HOURDÉ « Coeurs et Démons »

Publié par Eric SIMON - Catégories : #Expo Sculpture Contemporaine, #Expo Solo Show

Du 1^er juin au 29 juillet 2023

Formé à l’École des Beaux-Arts de Grenoble puis à celle de Paris, Daniel Hourdé se consacre depuis les années 80 essentiel-lement à la sculpture, plus spécifiquement au bronze à la cire perdue.

Manipulant à sa guise cette technique, l’artiste se joue des aléas du hasard pour donner vie à des personnages échappés d’un univers onirique, aux allures de saltimbanques, polichinelles, épouvantails, gentils monstres, tous inspirant moins l’effroi que la dérision.

Si dans ces récentes sculptures, il s’affranchit du réalisme récurrent dans son travail, celles-ci s’inscrivent néanmoins de façon flagrante dans la même dynamique.

"L'Épouvantail", 2021 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"La Mante", 2023 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"Diablotin", 2016 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

Sur papier, on retrouve la thématique chrétienne chère à l’artiste avec l’épisode biblique de Saint-Michel terrassant Lucifer. Mais cette fois on ne sait qui, de l’ange ou du démon, prendra finalement le dessus car l’œuvre est réversible comme une carte à jouer, dont elle revêt d’ailleurs les traditionnelles couleurs, rouge, noir et blanc.

Le motif de la carte à jouer nous mène au genre de la Vanité, obsessionnel dans l’œuvre de Daniel Hourdé, et au thème de la mort sous la forme allégorique du squelette, que l’artiste affectionne particulièrement. Importune et facétieuse, la Mort s’invite ici entre deux hommes auxquels elle donne familièrement l’accolade.

Là elle se superpose à un corps humain accroupi, comme un double. Dans ces deux dessins, on retrouve la couleur orange, couleur fétiche de l’artiste, et chargée d’ambivalence puisqu’il la qualifie « d’intermédiaire entre le feu et l’espoir ».

"Rouletabille", 2023 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"Sans titre", 2017 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"L'Épatant", 2023 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

Ces représentations sont incrustées sur un faux miroir, emprunté au monde du théâtre, par lequel le spectateur pénètre dans le tableau et se trouve entraîné dans la danse macabre, entre train fantôme et palais des glaces.

Daniel Hourdé aime créer l’illusion. Motif central de son œuvre, le corps humain – presque toujours masculin – est extrêmement nerveux, ses formes sont mouvementées, voire tourmentées.

Eminemment baroque et volontiers maniériste, l’artiste a un goût prononcé pour le spectaculaire et ne craint pas la démesure. Ainsi, il a réalisé en 2013 au fusain noir une série de dessins anatomiques de pieds et de mains de très grande taille, tendant vers l’abstraction.

En 2021, il reprend le procédé avec les gigantesques iris de sa série Fleur du Mâle, hommage à l’univers poétique sulfureux de Baudelaire autant qu’aux flamboyants iris de Van Gogh.

"Sans titre", 2016 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"Fleur du Mal", 2020 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

Parmi les œuvres récentes de l’artiste, un grand cœur en bronze est installé pour plusieurs mois rue Jacques Callot, prolongeant ainsi dans l’espace public l’exposition présentée à la Galerie Vallois. Le cœur est le symbole de la vie, antonyme de la mort, incarnation métaphorique de l’amour. Il est le fruit sacré de nos entrailles. Ce cœur immense déchiré, dont le seul éclat du bronze poli rivalise avec l’or, s’ouvre à nous. Il vous appartient d’y pénétrer, vous y réfugier, le profaner, le déflorer comme une grotte, un reliquaire, un sépulcre ou un sexe.

C’est en 2016 que le grand public découvre l’œuvre de Daniel Hourdé, lorsque la Mairie du vie arrondissement et la Ville de Paris lui donnent l’opportunité d’exposer sur le Pont des Arts.

Celui-ci se transforme alors durant plusieurs semaines en une « Passerelle enchantée » où ses personnages, comme évadés de mythologies ancestrales, circulent au travers d’une forêt jaillie miraculeusement, peuplée de grands arbres en métal poli.

"Main", 2013 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

"Un Coeur d'Or", 2023 de Daniel HOURDÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie VALLOIS © Photo Éric Simon

En 2019, c’est l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris et des Hôpitaux universitaires Pitié Salpêtrière Charles Foix qui l’invite à investir la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière. Il a conçu pour cet évènement une installation de plus de 18 mètres de haut, constituée d’une accumulation de 1400 dessins anatomiques au fusain imprimés sur du métal, transformant ainsi miraculeusement le dessin en sculpture et investissant l’immensité de la coupole dessinée par Louis Le Vau et réalisée par Libéral Bruand.

En 2022, le ministère des Affaires étrangères du Mexique organise une grande exposition de ses œuvres au sein du Museo de la Cancillería, à Mexico.

Daniel Hourdé vit et travaille à Paris.

Galerie VALLOIS

35-41 Rue de Seine

75006 Paris

https://www.galerierobertvallois.fr

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h.