Tom SACHS “Painting”
Détail "Tête de femme (Dora Maar)", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Du 17 janvier au 24 février 2024
"Si vous voulez apprendre à peindre, commencez par peindre votre propre Picasso."
— Tom Sachs
Pour cette exposition à Thaddaeus Ropac Paris Marais, Tom Sachs s’est plongé dans les tableaux de Pablo Picasso réalisés pendant ses « années de guerre », entre 1937 et 1945. Réimaginant l’œuvre de Picasso en utilisant son propre langage pictural, Sachs remet également Picasso en question en l’opposant à deux adversaires : Marcel Duchamp, son rival de longue date, et Lisa Simpson, une adversaire plus contemporaine.
Cette exposition fait dialoguer les réinterprétations de Sachs des œuvres de Picasso, Duchamp et Simpson pour créer une réflexion ironique sur le but de la peinture.
"The Supplicant", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Still Life with Skull Leeks and Pitcher", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
La peinture est un médium auquel Sachs est revenu à plusieurs reprises au fil des ans, et les œuvres exposées ont été conçues à une époque où l’artiste se concentrait sur le dessin et la couleur. Dans son atelier new-yorkais, il s’était entouré des œuvres des maîtres de l’art moderne, Picasso et Duchamp : deux géants du xxe siècle. Le peintre moderniste et l’ironiste de l’avant-garde sont souvent opposés l’un à l’autre, et leurs approches différentes de ce qui constitue une œuvre d’art – auxquelles Sachs s’identifie de différentes manières – l’ont incité à les mettre face à face dans “Painting”.
En explorant les lignes et les formes utilisées par Picasso dans les œuvres moins connues du peintre espagnol créées à partir de 1937, Sachs a trouvé des parallèles avec sa propre pratique. Les lignes épaisses qui reviennent dans le travail de Sachs, issues de l’influence des graffitis américains et de l’art de la rue, imitent les lignes noires qui délimitent de nombreuses figures de Picasso. L
e choix des œuvres réimaginées par Sachs pour l’exposition reflète de nombreuses notions qu’il a découvertes dans les œuvres de Picasso et qui résonnent de manière vibrante dans un contexte contemporain.
"Seated Woman", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Rotorelief", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Les horreurs de la guerre et la réalité de la mortalité ont lourdement pesé sur Picasso. C’est pourquoi les natures mortes de l’exposition sont dépourvues de memento mori plus doux – fruits ou fleurs, par exemple – et sont plutôt centrées sur des crânes humains, des têtes de bêtes et des formes d’oursins barbelées.
En contraste avec cette approche sen- timentale, les scènes d’enfance ludiques et touchantes de Picasso – représentant souvent des enfants de sa propre famille et de son entourage – semblent relier le mouvement et la vie à l’espoir d’une nouvelle génération.
"First Steps", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Boy with Lobster", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
L’affinité de Sachs avec certains aspects de l’œuvre de Picasso est perturbée de manière intrigante par le regard critique que Sachs porte depuis longtemps sur les méthodes tradi- tionnelles de création artistique utilisées par des artistes tels que Picasso, puisque Sachs, comme Duchamp, invite les spectateurs à considérer les objets quotidiens comme des sculptures. Au milieu du voyage à travers l’œuvre de Picasso, avec ses lignes sinueuses et ses couleurs mélangées, l’audacieux Rotorelief noir, rouge et blanc de Duchamp introduit le visiteur dans la rivalité entre les deux chefs de file de l’art moderne.
Alors que les œuvres de Picasso sont recréées à leur échelle originale, la réimagination par Sachs du Rotorelief de Duchamp l’agrandit de façon spectaculaire, jusqu’à dix fois sa taille initiale. Avec sa nouvelle échelle imposante, la force de ses couleurs et ses lignes acérées, la pièce unique de Duchamp trouve sa voix parmi les Picasso qui l’entourent, encourageant le visiteur à s’engager dans le défi qu’elle pose aux conceptions plus traditionnelles de ce qui constitue une œuvre d’art.
"Tête de femme (Dora Maar)", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Cock and Knife", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Lorsque Duchamp a présenté ses Rotoreliefs en 1935, les disques, d’un diamètre de 20 centimètres, étaient un objet commercial – exposés lors d’une foire pour les inventeurs, ils étaient commercialisés comme des illusions d’optique plutôt que comme des peintures à accrocher au mur.
L’intérêt de longue date de Sachs pour la production de masse, l’in- dustrialisation et le mercantilisme, ainsi que son exploration et son engagement ludique avec ces thèmes dans sa propre pratique, l’auraient placé fermement dans le camp de Duchamp, plutôt que dans celui de Picasso. Ainsi, en retravaillant le Rotorelief pour l’exposition, la fascination de Sachs pour la place du consumérisme dans l’art fournit un contrepoint à l’approche puriste représentée par Picasso.
"Woman with Artichoke", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Scenes from Moby Dick"", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Les femmes figuraient fréquemment dans les tableaux de Picasso, souvent sous l’angle de leurs relations avec lui et en tant que symboles portant la douleur du monde. L’inclusion inattendue par Sachs de sa version d’une œuvre de Lisa Simpson, un personnage de la série télévisée d’animation Les Simpsons – une « peintre » à la fois féminine et fictive – est un défi direct à l’approche de Picasso.
Faisant écho à un principe clé de la pratique de Sachs, qui consiste à trouver une place pour l’humour, l’ironie et le jeu dans la création artistique, le personnage, qui n’a pas reçu de formation formelle, peint pour le plaisir et n’a aucune relation personnelle avec Picasso, est le rival ultime que Picasso n’aurait pas pu anticiper. Son tableau, accroché au-dessus du canapé emblématique des Simpsons – qui, selon Sachs, pourrait bien être « le tableau le plus vu au monde » – fait de Lisa une adversaire redoutable.
En faisant dialoguer une œuvre de Lisa Simpson avec ses recréations de Picasso et de Duchamp, Sachs propose une nouvelle alternative aux perspectives établies sur la raison d’être de l’art. En présentant Picasso à Lisa Simpson, Tom Sachs accomplit son ultime geste duchampien.
"Death's Head Bronze", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Still Life with Skull and Three Sea Urchins", 2023 de Tom SACHS - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Sachs est né en 1966 à New York, où il vit et travaille. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier et font partie des collections permanentes du Museum of Modern Art, New York ; du Solomon R. Guggenheim Museum, New York ; du Whitney Museum of American Art, New York ; du Centre Pompidou, Paris ; du Metropolitan Museum of Art, New York ; du San Francisco Museum of Modern Art ; et de la Fondation Prada, Milan, entre autres.
Il a présenté d’importantes expositions personnelles au Deichtorhallen, Hambourg (2021) ; au Tokyo City Opera (2019) ; au Nasher Sculpture Center, Houston (2017) ; au Noguchi Museum, New York (2016) ; au Yerba Buena Arts Center, San Francisco (2016) ; au Brooklyn Museum, New York (2016) ; au Mori Art Museum, Tokyo (2016) ; à la Biennale de Lyon, France (2013) ; au Park Avenue Armory, New York (2012) ; à la Biennale d’archi- tecture de Venise (2010) ; à la Fondation Prada, Milan (2006) ; et au Musée Guggenheim, Berlin (2003).
Galerie Thaddaeus ROPAC
7 rue Debelleyme
75003 Paris
Horaires et jours d'ouverture: Du mardi au samedi de 10h00 à 19h00.
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