Ida EKBLAD « Strange Freedoms »
Détail "Strange Freedoms Time-Worn", 2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Du 13 avril au 25 mai 2024
« Est-ce qu’elles sentent ? J’essaie de faire des fleurs qui exhalent des odeurs d’étincelles, de maelström, de salive. Comme le velours et les roses qui migrent. Comme la soude caustique, l’eau de Javel, la chatte et les cils. Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, je suppose que mes cils sont les barreaux qui les recouvrent. »
Ida Ekblad, 2024
La Galerie Max Hetzler est heureuse de présenter Strange Freedoms, la cinquième exposition personnelle d’Ida Ekblad à la galerie. Soulignant le concept de nostalgie collective ainsi que la puissance des couleurs et la spontanéité du répertoire audacieux de l’artiste, cette exposition regroupe un ensemble de nouvelles peintures et deux sculptures monumentales.
"Stange Freedoms Understood", 2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Au centre de l’exposition, se dresse GIRL FIRES UP STOVE (STRANGE FREEDOMS), un poêle en fonte émaillé, bleu roi et vermillon. Développant toute une galerie d’images, tel un portail ouvrant sur une autre sphère, il irradie d’étranges libertés. En Norvège, les poêles demeuraient traditionnellement au cœur de chaque foyer. Dans un climat impitoyable, ils étaient essentiels pour se chauffer, cuisiner et se sécher — le logis se déployant autour de ce four central. S’élevant vers le toit, le conduit de cheminée connectait symboliquement l’intérieur et l’extérieur, la chaleur et le froid.
"Strange Freedoms Time-Worn", 2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Soulignant sa fonction esthétique, Ekblad note « Des images, de la poésie, des emblèmes et des motifs étaient représentés sur les parois du poêle comme dans une sorte de galerie inversée. Des scènes de folklore ou de la Bible, des proverbes ou des petites prières pouvaient ainsi être diffusés dans chaque foyer. ».
En effet, des formes, des silhouettes et des phrases énigmatiques présentes sur le poêle révèlent une poésie plus personnelle qui attire le visiteur dans l’univers innovant de l’artiste. Faisant échos aux appétits et aux démons d’Ekblad, cette sculpture exhibe le propre langage visuel et les thèmes courants de l’artiste.
"Strange Freedoms Washed Away", 2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Ceignant le poêle de leur énergie implacable, les peintures imprègnent l’espace de leur éloquente exubérance et de leur verve rythmée. « J’essaye de décomposer un monde visuel et de le raccommoder à l’aide de la peinture à l’huile » explique l’artiste.
Aplaties, rendues abstraites et restructurées, les œuvres sont animées d’une variation infinie de motifs, de formes et d’iconographies. Vibrantes et expressives, les toiles sont couvertes d’arabesques mouvementées et de pétales de fleurs, issues de différentes époques et de différentes topographies: Moscou dans les années 60, le parapluie de Marilyn Monroe, la dentelle suédoise…
"Girl Fries Up Stove (Stange Freedoms)", 2021-2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Au 46, une sculpture en bronze peint explore la même pulsion sensorielle que les peintures. Taquinant l’espace et la profondeur, AMPHIDROMIC ECHOES confère une sensation d’instabilité défiant la gravité. Suivant la même approche que ses peintures, Ekblad s’engage ici physiquement dans une synthèse tridimensionnelle. La détonation des couleurs et les formes abstraites s’allient dans une torsion aux multiples perspectives.
« C’est fougueux et un peu trop grand pour la pièce » déclare-t-elle « je pille mes propres peintures pour en extraire les composantes. Je les moule. Je les peins intuitivement et les peins à nouveau à la main. Ce n’est pas différent du poêle, mais ce n’est pas non plus tout à fait semblable. Cette sculpture est une sculpture. Les peintures sont des peintures. Le poêle est un outil.”
"Strange Freedoms Never Change", 2024 de Ida EKBLAD - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Ida Ekblad (1980, Oslo) vit et travaille à Oslo. L’artiste a étudié à l’Oslo National Academy of the Arts (2007) et à la Mountain School of Arts de Los Angeles (2008). Elle a participé à la Biennale de Venise en 2011 et 2017. Des expositions personnelles ont eu lieu dans des institutions internationales, notamment à la Kunsthaus Zürich (2024); KODE Art Museum, Bergen (2023); Kunstnernes Hus, Oslo (2021); Kunsthalle, Zürich; Museo Tamayo, Mexico (tous deux en 2019); Kunstverein Braunschweig (2018); Kunsthaus Hamburg (2017); Musée national de l’Art, de l’Architecture et du Design, Oslo (2013); Bergen Kunsthall; Bonniers Konsthall, Stockholm (2010). Les œuvres d’Ekblad font partie des collections du Centre Pompidou, Paris; Fondation Christen Sveaas, Jevnaker; Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek; Moderna Museet, Stockholm; British Museum, Londres; Hammer Museum...
Galerie Max HETZLER
46 & 57, rue du Temple
75004 Paris
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