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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

11 Oct

Corentin GROSMANN « Astres »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Dessin Contemporain, #Expo Céramique Contemporaine

"Psilocybes", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"Psilocybes", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Du 7 septembre au 26 octobre 2024

 

 

 

Avec cette cinquième exposition personnelle l’artiste développe la composante sensorielle de son travail, présente depuis ses débuts, expérimentant les possibilités infinies des jeux de contrastes, des phénomènes vibratoires liés aux fréquences de la couleur, correspondances, dissonances, interférences et rappels. Intimement lié au contenu iconographique ainsi qu’aux thématiques choisies, la recherche de cette nouvelle dimension, qui évoque l’approche d’un musicien (Corentin Grossmann a étudié la musique au conservatoire jusqu’à l’âge de 15 ans) aboutit à un ensemble complexe d’œuvres qui entrent en résonance par groupe au fur et à mesure que l’on progresse dans le parcours de l’exposition.

 

"Primitive time", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"Primitive time", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Astres, étoiles, lunes et soleils omniprésents reflètent l’ambiguïté d’un temps suspendu en opérant tel un liant. Ces corps célestes, avec leurs révolutions, vitesses et trajectoires distinctes s’agencent et se réagençent à l’image des dessins de Corentin Grossmann.

 

 

 

L’anthropologue Gilbert Durand utilise d’ailleurs le mot de « constellations » pour évoquer les structures de l’imaginaire et leur capacité à se combiner à l’infini. Face à la diversité de thèmes abordés, Astres évoque aussi la distance et l’instauration d’un « temps long atmosphérique » (la nuit des temps?), où l’ancien et le nouveau se superposent. Représentants de l’infiniment grand, ces astres signalent un macrocosme, le cosmos dans lequel viennent se loger d’éventuels microcosmes.

 

"L'essoreuse", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"L'essoreuse", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Le dessin Astres représente bien ces jeux d’imbrications de différentes échelles allant avec amusement jusqu’à l’ultime renversement intérieur/extérieur. Les astres se reposent dans une sorte d’abri cosmique, fument le narguilé etc…

 

 

Le chat symbolise ici la domesticité, une familiarité un peu effrayante de par sa noirceur tandis que les mouches et autres insectes qui gravitent autour de l’un des « astres-fesses » en lévitation, reproduisent les circonvolutions des petites planètes, autour des plus grandes nous donnant ici un parfait exemple de passage du microcosme au macrocosme.

 

"L'escadron", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"L'escadron", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"La Toundra", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"La Toundra", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

En parcourant l’exposition on distingue des ensembles, des espaces aux tonalités et aux thématiques différentes selon une idée de « progression ». Un premier ensemble présente dans une atmosphère que l’on pourrait qualifier de méditative, voire spirituelle, une vision du cosmos au travers le prisme des sensations physiques et corporelles qui peuvent constituer une première étape au sein de l’exposition.

 

 

Les dessins La toundra, La mer représentent bien la quête d’apparente simplicité, par le dépouillement et la concentration sur la dimension atmosphérique voulue par l’artiste. Les reflets de la lune ou du soleil dans l’eau, la vibration du contour de l’astre, l’imprégnation du sable ou de l’herbe par l’eau.

 

"FOETUS", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"FOETUS", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

« The multi layered Man » ou « l’homme multicouche », céramique aux accents primitifs nous montrant un visage serein tourné vers son intériorité tandis que Le fœtus (échographie) soulève la question du visible et de l’invisible, du montré-caché, du plein et du vide mais se trouve aussi à l’intersection de plusieurs thèmes importants de l’exposition que sont les origines aquatiques de la vie (ou l’importance de l’eau, de son rationnement, de sa conservation voire son accès avec Le château d’eau), la science ( Lord of the depht III) et enfin, l’avenir d’une humanité en constante transition.

 

 

"Astres", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"Astres", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Leonardo et Mona introduisent plus explicitement la sexualité comme l’un des moyens de connaissance du monde et de l’autre.  Tournés respectivement l’un vers l’autre, ils s’observent, les sens en alerte et peuvent exprimer un désir sexuel certes mais aussi une curiosité tournée vers l’extérieur ou l’intérieur.

 

 

Le titre Leonardo fait référence à Léonard de Vinci qui est un exemple exceptionnel d’investigateur, tandis que Mona fait référence au modèle, donc au sujet d’observation (avec son célèbre Tableau Mona Lisa). On notera la symétrie du vis-à-vis, jusque dans les positions, qui suggère ici l’idée d’une équivalence des sexes. La question des rapports de force du féminin et du masculin se retrouvera tout au long de l’exposition notamment avec l’ambigu dessin Les broyeuses qui peut faire écho au mouvement féministe et sa remise en question du patriarcat ou encore The power of ginger qui joue des codes de la virilité.

 

Ces œuvres montrent des rapports de forces en train de se redéfinir et au-delà de ces enjeux la recherche d’un équilibre.

 

"The power of ginger", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"The power of ginger", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Le dernier espace où se concentrent des dessins de plus grand format, fait appel à un ensemble de figures et de thèmes, qui, loin de toute énonciation affirmative amplifient harmonies et dissonances, avec des œuvres plus « frontales » comme Les broyeuses, The power of ginger, réconfortantes comme l’hédoniste Midnight Bath, mystérieuse avec le surréaliste Paysage français qui convoque l’odeur du roquefort avec en filigrane la question de l’identité nationale, et enfin si l’on considère Lord of the depth III comme la fin du parcours, un retour à la question de la vision introduite entre autre par Le fœtus, avec ici une dimension anticipatrice : le sous-marin représenté, sonde les abysses, à la recherche de ressources telles que du pétrole ou des métaux rares pour répondre aux besoins de l’humanité mais présente aussi de grandes similitudes de par la mission, jusqu’à l’esthétique, avec l’exploration spatiale. Ce dessin montre la possibilité de l’artiste de confondre ce que l’on catégorise habituellement en deux domaines distincts, le réel et l’imaginaire.

 

 

Corentin Grossmann est parti de faits scientifiques (missions sous-marines récentes chinoise et américaines) s’est inspiré de photos pour évoquer les thèmes de la conquête, du territoire, et de l’appropriation. La roquette Boulava, en céramique, dessine un axe de manière belliqueuse tandis qu’à l’opposé Le petit train à vapeur, serait plutôt une figure de la lenteur et du passé.

 

 

"Le Sanctuaire", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

"Le Sanctuaire", 2024 de Corentin GROSMANN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Art : CONCEPT © Photo Éric Simon

Né en 1980 à Metz (France), Corentin Grossmann vit et travaille à Bruxelles.

L’univers de Corentin Grossman mélange diverses influences iconographiques, de la peinture médiévale aux arts populaires, des images de pochettes de disques, aux produits de la modélisation 3D. Jérôme Bosch et Brueghel l’Ancien ont marqué l’artiste, qui se plaît souvent à développer des compositions dans lesquelles s’agencent une multitude d’éléments à première vue disparates. Si la dimension surréaliste et onirique apparaît comme évidente, son travail est également ancré dans le réel, tissé de références à des faits d’actualité comme le séisme survenu à Haïti en 2011, ou plus généralement des phénomènes relatifs à la globalisation. *

 

« Si je me réfère à une réalité locale, partielle, minuscule, ou très courte c’est pour mieux l’inscrire dans les mouvements interdépendants, et infiniment complexes des innombrables éléments qui composent notre cosmos. L’ambiguïté de la démarche réside aussi dans cette pensée dont la tendance structurante est d’avance vouée à l’échec. Il peut être question, non sans humour, de la chose la plus légère et la plus grave à la fois. Les mettre en relation, sans aucune hiérarchie est une poésie qui me plaît. » – Corentin Grossmann

 

Galerie Art : CONCEPT

4, passage Sainte-Avoye

75003 Paris

 

 

https://www.galerieartconcept.com

 

 

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 11h à 19h.

 

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