Glenn BROWN « In the Altogether »
Détail "The Hoi Polloi", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Du 14 octobre au 18 décembre 2024
La Galerie Max Hetzler a le plaisir d'annoncer In the Altogether, la septième exposition personnelle de Glenn Brown avec la galerie, et la deuxième dans l'espace parisien. Présentant un nouveau corpus de peintures figuratives, où des mondes divergents s'effondrent et se heurtent, Brown poursuit le dialogue qu'il a, abondamment entretenu, entre l'ancien et le moderne, la singularité et l'appropriation, le beau et le grotesque.
Au cours d'une carrière de plus de trois décennies consacrée à la peinture, au dessin et à la sculpture, Brown a développé des préoccupations d'ordre technique, esthétique et spirituel. S'appuyant autant sur l'histoire de l'art que sur la culture populaire, sa pratique explore un large éventail de genres, de mouvements et de styles.
Refusant de se limiter à un médium ou à une temporalité spécifique, le travail de Brown incorpore des références à des formes d'art classique et populaire, à des peintures de maîtres anciens, à l'iconographie religieuse, à la science-fiction ainsi qu'à la musique contemporaine.
"The Hoi Polloi", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
"When the Satellite Sings", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Cette dernière est souvent évoquée à travers le titre de ses oeuvres. Ses sources comprennent des reproductions imprimées ou digitales de natures mortes, de paysages, de portraits, de nus et de références religieuses, provenant de périodes telles que la Renaissance, le Maniérisme, le Baroque, le Rococo, le Néoclassicisme et le Romantisme français. Oscillant entre académisme et iconoclasme, les sources subissent un processus de manipulation numérique, après quoi Brown commence à peindre, transposant à la fois la couleur et la forme dans des compositions d'une singularité sans précédent.
Adoptant la figure humaine et la couleur comme principes centraux, cette nouvelle série d'œuvres semble vibrer sous le regard du visiteur. Les teintes audacieuses et souvent peu naturelles sont « très kitsch », déclare l’artiste, « et font référence à Vladimir Tretchikoff », l’artiste russe du XXe siècle connu pour son utilisation osée de la couleur.
"Plastic Soul", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
"Up Life Gone Star", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Sinueux, curvilignes et ondulés, ses emblématiques coups de pinceau produisent de subtils effets de lumière. Les peintures de Brown sont souvent auto-référentielles, s’inspirant et faisant allusion à ses propres compositions et palettes de couleurs. Située dans un ciel saturé de nuages sombres et mouvants, la tête flottante de Up Life Gone Star, 2024, rappelle les œuvres Fat Boy (1945), 2018, et Black Ships Ate the Sky, 2020 que Brown a réalisées antérieurement. Semblant chuter, la tête de chérubin aux boucles vaporeuses, aux mèches jaunes, roses et bleues, est à la fois séduisante et troublante, attachante et tragique.
Dans le tableau In the Arms of the Milky Way, 2024, deux enfants sont dépeints dans des teintes vibrantes bleu cobalt et vert kryptonite. Ils arborent respectivement une flamboyante chevelure jaune et rousse. Les couleurs disparates semblent les isoler, bien qu'ils soient physiquement proches. Soulignant l’influence de la science-fiction sur la pratique de l’artiste, le titre joue sur l’idée que notre système solaire se trouve littéralement être une aile de la Voie Lactée, tout en faisant simultanément allusion au réconfort sacré et universel du lait maternel. Les figures jaune souffre dans Dirty Little Seahorses et When the Satellite Sings, tous deux de 2024, sont dépeints via des volutes de peinture amalgamées : ils paraissent déformés, les têtes rétrécies, les jambes élargies, soulignant ainsi la domination du corps sur l'esprit.
"In the Arms of the Milky way", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Détail "In the Arms of the Milky way", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Peuplées de formes déliées, de lignes courbes et de gestes lyriques, les peintures de Brown vibrent d’une évidente énergie. « J’essaie de faire bouger, glisser et danser l’œil du spectateur sur la surface de l’œuvre comme un morceau de musique de George Friedrich Handel », explique-t-il. Un certain nombre d’œuvres, dont Plastic Soul, 2024, et The Hoi Polloi, 2024, présentent des coins arrondis, une caractéristique récurrente dans la pratique de l’artiste, introduite pour la première fois dans sa peinture International Velvet, 2004.
Dans les deux œuvres, des vrilles picturales serpentent entre le premier plan et l’arrière-plan, tandis que dans Plastic Soul, des traits délicats dans une teinte marron claire créent un effet grainé. Les peintures de Brown révèlent à quel point l'artiste est fasciné par les techniques d'empâtement visibles chez des peintres tels que Frank Auerbach (né en 1931), autant que par les lignes courbes caractéristiques des dessins et études de maîtres anciens, notamment Albrecht Dürer (1471–1528) et Abraham Bloemaert (1564–1651).
Semblant recouvertes d'un épais impasto, les surfaces de ses œuvres sont en fait semblables à des photos, presque lisses. De même, les lignes brouillées des sources visuelles de l'artiste ont été méticuleusement traduites en coups de pinceau homogènes à l'huile et à l'acrylique. Comme pour contredire les lois de la gravité, les figures de Brown semblent flotter dans l’espace et dans le temps sur un fond indéfini.
"Dirty Little Seahorses", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
"The horse's Mouth", 2024 de Glenn BROWN - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Max HETZLER - Paris © Photo Éric Simon
Glenn Brown (b. 1966, Hexham), vit et travaille à Londres. En 2000, il a été nommé au Turner Prize. Le travail de Brown a fait l'objet d'expositions personnelles dans des institutions majeures telles que Sprengel Museum, Hanovre; Landesmuseum Hannover (tous deux en 2023); Musée National Eugène Delacroix, Paris (2019); Laing Art Gallery, Newcastle; Jordan Schnitzer Museum of Art, Eugene, Oregon; British Museum, Londres (tous en 2018); Museo Stefano Bardini, Florence; Rembrandt House Museum, Amsterdam (both 2017); Contemporary Art Center, Cincinnati, Ohio (2016–2017); Des Moines Art Center, Iowa; Fondation Vincent Van Gogh, Arles (tous deux en 2016); Frans Hals Museum, Haarlem (2013–2014); Upton House, Oxfordshire (2012–2013); Ludwig Museum, Budapest (2010); Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, Turin; Tate Liverpool (tous en 2009); Kunsthistorisches Museum, Vienne (2008); Serpentine Gallery, Londres (2004); et Domaine de Kerguéhennec, France (2000), entre autres.
Le travail de Brown fait partie de collections de the Art Institute of Chicago; British Museum, Londres; Centre Pompidou, Paris; Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, Turin; FRAC – Limousin, Limoges; The Laing Art Gallery, Newcastle; The Museum of Modern Art, New York; Tate, Londres; and Walker Art Center, Minneapolis.
En 2022, la collection Brown a été inaugurée à Marylebone, Londres. Elle abrite les œuvres et les archives de Glenn Brown. La collection présente, sur quatre étages, le travail de Brown aux côtés d’autres artistes, contemporains et historiques, qui continuent d’inspirer sa pratique.
Galerie Max HETZLER
46 & 57, rue du Temple
75004 Paris
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h à 18 et le samedi de 11h à 19h.