Expo Collective Contemporaine: MEHR LICHT!
Maria Thereza Alves, Maja Bajevic, Jordi Colomer, François Curlet, Didier Faustino, ORLAN, Bruno Peinado, Dan Perjovschi, Chéri Samba, Franck Scurti
Du 30 novembre 2013 au 11 janvier 2014
Mehr Licht ! est le titre d’une œuvre de Didier Faustino dont nous présentons conjointement la deuxième exposition personnelle à la galerie. « Licht ! Merh Licht ! » ou Lumière ! Plus de lumière ! » sont les derniers mots prononcés par Goethe. Formule ambiguë, le grand homme constatait l’arrivée des ténèbres tout en manifestant un désir de plus de lumière pour prolonger sa présence dans le monde. L’exposition réunit des artistes dont l’engagement humaniste est au cœur de l’œuvre, plus optimistes dans les changements à venir qu’inquiets des soubresauts découragements de l’actualité.
Ces dernières paroles de Goethe se posent sur l’œuvre Mehr Licht !(2012) de Didier Faustino telle une épitaphe sur une grande ampoule Edison fichée dans une applique en céramique soulignée d’une mâchoire. Cette lampe de chevet, célébration évidente des découvertes de Goethe en optique et en ostéologie. Prend alors les traits d’un crane stylisé qui semble rapporter les heures d’une étrange veillée funèbre. Comme une épiphanie faisant écho à celle du poète, l’objet se donne sous la forme d’un trophée burlesque dont la sup- plique résonne alors comme une métaphore en appelant à davantage de sens.
Dan Perjovschi parcourt le monde ses carnets de croquis à la main. Chroniqueur attentif de l’histoire en marche, il réalise quotidiennement des dessins au trait rapide et incisif, assorti d’un humour souvent grinçant. Dans lesquels se croisent ses observations du lieu où il se trouve et l’actualité internationale du moment. L’économie globalisée, le réchauffement climatique, les extrémismes religieux et politiques font partie de ses cibles favorites. Les dessins contenus dans ces carnets sont reproduits par l’artiste sur les murs des musées et centres d’art à travers le monde.
La peinture de Chéri Samba, la vraie carte du monde (2013), nous invite, comme souvent ses œuvres, à une auto-contemplation irrésistible. « Je ne vois pas de mal à me chanter moi-même » dit-il. Affirmation d’un artiste libre qui a toujours vécu dans cette tension : s’exposer et exposer son art à la vue des siens et de son monde, à la vue de tous les autres du Monde. L’artiste représenté sur la carte du monde nous interpelle avec humour comme pour attirer notre curiosité avec de l’œuvre La vraie carte du monde.
Le jeu sur les identités et les formes est au cœur du travail de Bruno Peinado. « By all means necessary », est le titre du 2eme album du groupe de hip hop Boogie Down Productions(1998). La pièce est une réplique de l’hermès de Praxitèle (IVe. Siècle avant J-C). Son statut d’œuvre sanctifiée fait qu’un fragment de la pièce tient lieu de relique. La partie tient pour un tout. La statue est grimée à la manière des ménestrels qui imitaient et caricaturaient la culture noire au 19eme siècle.
En usant de l’artefact que de la philosophie, François Curlet développe une statégie où les associations d’idées se transforment en allégories, où l’esprit se trouve sisi par de surprenants dialogues de formes, mettant en mouvement le pouvoir de l’imagination et réinventant en permanence notre environnement naturel et matériel. Encourageant l’esprit critique, son EINDHOVEN réalisé pour l’exposition à la galerie, nous dévoile la relation qu’entretient l’artiste entre lumière et religion. Dans son langage poétique il parle de cette pièce en ces termes : « Éclairé à la bougie fraichement blushé, Christ avec sa pérénité explosant le Guinessbook au gel béton catalysé. »
L’œuvre de Maria Thereza Alves s’établit sur la base d’une pensée écologique. Elle aborde les écosystèmes a travers le dynamisme des équilibres générés par la diversité des espèces. La migration des plantes est liée à l’histoire de la globalisation, e,n écho à la migration contrariée des personnes. Le marché des végétaux est l’un des lieux-limites de jonction entre premier et tiers monde. L’œuvre vidéographique « What is the color of a German Rose ? (2005) » exprime les paradoxes de cette exploitation. Dans cette vidéo aux sons et couleurs suaves, mixte de programme éducatif et de demonstration commerciale, une jeune femme nous présente une succéssion de fleurs, fruits et légumes tandis qu’une voix-off masculine désigne leurs lieux d’origine. Une géographie du commerce mondial est ainsi dressée à partir de la disponibilité des biens de consommation courantedans une ville européenne. De l’état du supermarché au buffet en nature morte s’exprime l’orgie consumériste inventée par le capitalisme, faisant fi des conséquences écologiques d’un tel trafic quotidien à la surface du globe.
Franck Scurty, " Souad Boxes" (2011)
Galerie Michel Rein
42, rue de Turenne
75003 Paris
www.michelrein.com
Horaires d'ouverture: Du mardi au samedi de 11h00 à 19h00.