Expo Collective Photographie Contemporaine: "Am I Beautiful ?"
7 PHOTOGRAPHES RUSSES EMERGENTS avec : Oleg DOU, Tina Chevalier, Margo Ovcharenko, Dasha Yastrebova, Maria Yastrebova, Sonia & Mark
Whitesnow.
Du 13 septembre au 28 novembre 2013
Pour sa 38eme exposition, la galerie RTR est heureuse de présenter « Am I Beautiful ?», une exposition
collective réunissant 30 œuvres de photographes Russes émeregents, pour la plupart inédites, sur le thème de notre rapport à la Beauté.
L'exposition «Am I Beautiful?» présente sept regards d'artistes contemporains, qui sont autant d'approches sur notre manière de concevoir la beauté, à l'heure de Facebook, de Photoshop, de la
prolifération et de l'inflation des images artificielles dans notre vie quotidienne.
Oleg Dou
Fidèle à la ligne artistique de la galerie, « Am I Beautiful ? » regroupe aussi bien des œuvres d'artistes confirmés sur la scène internationale, comme Margo Ovcharenko ou Oleg Dou (qu'elle a
découvert et défendu depuis ses débuts) que de jeunes artistes à la carrière naissante qui pour certains, comme Maria Yastrebova, exposeront leurs œuvres en Europe pour la première fois.
Sonia & Mark Whitesnow
Pourquoi la Beauté ?
La notion de beauté, abstraite en soi, est devenue aujourd’hui une monnaie, une devise, un rêve accessible et réalisable. En entrant la question « Am I Beautiful ? » dans un moteur de recherche,
on se retrouve à répondre à des tests un peu primaires (Etes vous grande ? Mince ? Souriante?), mais non dépourvus de sens car de nos jours la beauté est mesurée, pesée, jugée, valorisée selon
des normes établies par les canons du marketing et popularisées à l'échelle de la planète par les directeurs artistiques des campagnes publicitaires.
Dasha Yastrebova
Si certaines périodes de notre histoire ont érigé l’intellect, le savoir, la science, l’intelligence à égalité avec l'amour du beau, notre époque semble faire fi du sens au profit de l'apparence
en privilégiant une consommation ininterrompue d'images qui défilent aussi rapidement qu'elles s'évanouissent. Dans cette exposition, la galerie RTR s’est intéressée à la manière dont les
artistes envisagent ce monde et ce rapport à la beauté autant monnayable qu'interchangeable.
Maria Yastrebova
Les jeunes photographes de « Am I Beautiful ? » font partie de cette nouvelle génération d'artistes qui réutilise et réinvente les codes du langage visuel contemporain; qu’ils les poussent à l'extrême comme le fait Oleg Dou, à leurs origines comme Maria Yastrebova, ou à leur essence esthétique comme l'illustre le duo d'artistes Sonia et Mark Whitesnow. Tous, de manière consciente ou non, replacent l’être humain, dans ses contradictions, au centre de leur travail.
Maria Yastrebova
Par leur démarche singulière, chacun des artistes propose une réflexion, une alternative à ce questionnement sur la beauté dans un monde à la consommation rapide, frénétique et maladive.
Cette exposition a permis de réunir et de faire découvrir toute une génération d'artistes russes que défend la galerie RTR depuis maintenant 7 ans.
Margo Ovcharenko travaille sur le mal-être des jeunes. Elle arrive à extérioriser leurs doutes, leurs souffrances et leur questionnement permanent sur eux-mêmes et leur image. Margo «
photographie les gens habillés comme s’ils étaient déshabillés et vulnérables, et les gens nus comme enveloppés d'une sorte de protection personnelle ».
Margo Ovcharenko
Les recherches artistiques de Sonia & Mark Whitesnow, artistes autodidactes, sont comme un acte de résistance, une forme d'échappatoire face au quotidien mêrne, étouffant et dénué de
perspectives dans leur petite ville provinciale. Ils mettent en scène des filles rêveuses, aux genoux brûlés par le soleil, des gymnastes dans des salles de sports venus d’ailleurs dans une
atmosphère qui se situe entre le rêve éthéré et la réalité.
Oleg DOU, impitoyable, muni du scalpel Photoshop, va beaucoup plus loin. Les personnages de « Eyes » et « Hair », créatures en suspens, entre deux opérations chirurgicales, distillent une
souffrance muette. Sa toute dernière oeuvre intitulée « Victoria » ressemble, quant à elle, à une Ophelie moderne, noyée dans le sublime de sa pâleur et de sa peau diaphane.
Oleg Dou
Dasha Yastrebova nous livre, non sans ironie, une série de portraits – d'images médiatisées de femmes « idéales » devenues cultes et de modèles à suivre : « Madone », « Diva », « Rock Star », « Pin-up », « Lolita ». Autant de poses et d'attitudes, que certaines femmes reprennent, au sacrifice de leur propre style et de leur individualité.
Dasha Yastrebova
Le récit de Tina Chevalier intitulé « Christina », présenté sous forme d’un projet multimédia, est à couper le souffle : l’histoire d’une jeune femme de la ville d’Uglitch (en Russie) qui rêve de
se marier avec le Prince Harry. Christina a perdu sa mère et vit, telle une sans abri, dans un garage sans électricité ni chauffage. Elle crée elle même tous ses vêtements et accessoires
excentriques ce qui fait d'elle une paria dans cette ville. On éprouve beaucoup de tendresse et d'admiration face à la force mentale et physique de cette femme et cette sensation nous poursuit
après avoir vu la vidéo. Cette vie marginale et ce mode de résistance active l’exclut du système russe, qui, de manière cruelle, condamne et ridiculise ces parcours atypiques.
Oleg Dou
La plus jeunes des 7 artistes, Maria Yastrebova n’a que 19 ans et nous présente sa série photographique intitulée « Mordysh » (qui n'est pas sans rappeler l'esthétique des anciennes cartes
postales) , réalisée durant l’été 2011. Elle a passé l'été avec des enfants dans cette campagne et, à partir de rien, sans aucun outil moderne, elle s'est mise à jouer avec eux et les
photographier, en les faisant voyager dans un monde onirique, un univers de conte de fées, ou même la plus pauvre des paysannes peut devenir une princesse. Ces enfants, comme tous les enfants du
monde, se sont approprié cette idée et ont confectionné eux même leurs costumes, construit leur personnage et développé des histoires.
Margo Ovchatrenko
Maria Yastrebova, artiste en quête constante de beauté, est une des rares photographes de cette génération
qui arrive à magnifier la réalité avec des moyens très simples : un appareil ordinaire, une pellicule périmée.
Malgré son jeune âge, Maria Yastrebova croit fermement qu'il faut redonner un peu de poésie et d'espoir pour un monde meilleur, un "better ending".
« Je veux que mes photos soient belles, que les
gens dessus soient beaux ». Un programme à contre-courant, qui exigera d'elle une constante force de caractère.
Galerie RTR
42 rue Volta
75003 Paris
Horaire d’Ouverture : du Mardi au Samedi de 14h-19h