Expo Dessin Contemporain: Pierre BUDET "Les salauds dorment en paix"
Du 10 janvier au 1er mars 2014
"Pierre Budet nous a déjà habitués aux images choc : en 2012, pendant A Paris Apparus, exposition collective consacrée à trois jeunes artistes bretons, ses sous-marins géants avaient envahi les murs de la galerie. Ces grands dessins noirs à l’encre de chine retenaient l’attention par la puissance de leur trait.
Cette impression de puissance se retrouve dans cette première exposition personnelle intitulée Les Salauds
dorment en paix. Ici la figure envahit le dessin, elle se détache, isolée sur le fond blanc, sans arrière-plan, frontale et comme « zoomée ». Quelques instantanés de scènes de bagarre, empruntés
visiblement à l’iconographie du film d’action. Le titre est d’ailleurs celui d’un film noir de Kurosawa de 1960.
Sale Gueule, 2013
The Endless summer, Salut les cons, le Calvaire, 2013
La figure du « salaud » est centrale dans l’univers de Pierre Budet, il l’avait déjà représenté sous les traits de Batman, un « affreux facho » selon lui, qu’il a représenté obèse écrasant de tout son poids une malheureuse mobylette. Car sa manière à lui de dénoncer les salauds est la dérision : qu’il affuble un ananas d’une « balaclava », ce masque symbole de la lutte armée, ou qu’il transforme les oreilles de Batman en masque du Ku Klux Klan, la figure de l’oppresseur prête à rire, la violence de l’image est contrebalancée par l’humour. Ridiculiser un salaud c’est en désamorcer la méchanceté, un salaud dont on rit reste un salaud, mais il perd ses pouvoirs. Ces personnages de « méchants » sont constamment en train de glisser sur une peau de banane, tandis que la mort fait du surf…
Balaclavananas, 2013
La palourde, 2013
Certes Pierre Budet se moque des salauds de cinéma, ces « méchants » de pacotille qu’un super héros finit
toujours par anéantir, mais à travers eux, c’est le Pouvoir qu’il aime représenter pour s’en moquer. Sous la légèreté du propos, il y a une dénonciation salutaire des « postures » prises par ceux
qui dominent le monde.
Pour ce nouveau travail, Pierre Budet a choisi de ne pas se contenter du noir, sa palette s’est adoucie et nuancée. Il use du gris, du jaune, il a aussi choisi d’abandonner le papier pour travailler sur des planches de médium peintes. Ainsi sans perdre de sa puissance son travail de dessinateur a gagné en subtilité."
Christine Benadretti.
Galerie des Petits Carreaux
43 rue des Petits Carreaux
75002 Paris
http://www.galeriedespetitscarreaux.com
Horaires d'ouverture: du mardi au samedi 12h-19h