Expo Personnelle : Anish Kapoor
Du 12 mai au 11 juin 2011.
Ce printemps 2011, l’artiste britannique Anish Kapoor mène de front plusieurs projets d’envergure à Paris.
Anish Kapoor investit également la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Dans la nef de ce monument vénérable, l’artiste installera un ensemble
de ses récentes sculptures de ciment. Ces hautes tours grises évidées se présentent sous la forme de protoarchitectures, sortes d’édifices des premiers temps de l’humanité, comme par exemple les
ziggourats en briques mésopotamiennes. En un sens, elles renouent avec l’esprit animant les oeuvres de pigments qui ont rendu l’artiste célèbre au début des années 1980. En dépit de leur facture
artisanale, ces Cement Works sont conçus avec l’aide d’un logiciel, tandis qu’une machine, expulsant et déposant la matière, procède à leur édification. Ces oeuvres témoignent de l’intérêt de
l’artiste pour l’auto-génération, concept hérité du mot sanskrit svayambh.
Les sculptures d’Anish Kapoor donnent en effet la sensation de ne pas avoir été créées par une main humaine et d’avoir toujours été là, à l’instar de certaines
formes à la beauté confondante élaborées durant des millénaires par les forces de la nature: on songe aux tombants de corail, à certaines formations rocheuses… «Tout part du corps», déclare Anish
Kapoor. C’est pourquoi ces oeuvres ont également une dimension organique, déjà sous-jacente dans les sculptures en cire rouge réalisées au cours des dix dernières années. Les Cement Works
évoquent les enroulements des intestins.
La chapelle des Beaux-arts, où fut créé le Musée des monuments français en 1791, abrite une collection remarquable de copies de peintures et de sculptures de la
Renaissance italienne, notamment du Jugement dernier de Michel-Ange et du Colléone de Verrochio. Entre les formes d’Anish Kapoor, archaïques et néanmoins créées à l’aide d’une technologie de
pointe, et ce qu’on estime être le plus grand raffinement jamais atteint par la civilisation occidentale, le contraste sera violent. Il questionnera sans aucun doute la nature de ce qu’on nomme
l’art.
La Chapelle des Petits-Augustins de l’École nationale supérieure des beaux-arts
(14 rue Bonaparte - 75006 Paris), du mardi au dimanche
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