Expo Photographie Contemporaine: David Lachapelle "Still Life"
Du 6 juin au 26 juillet 2013
David LaChapelle est né le 11 mars 1963 à Fairfield, Connecticut. Son premier cliché est une photographie de sa mère, Helga LaChapelle, dans un bikini et un verre de Martini à la main, sur un balcon de Puerto Rico. Ce fut le déclenchement de sa passion. Il s'est exercé en tant qu’artiste à l'école des arts de Caroline du Nord, puis à celle de New York. À son arrivée, LaChapelle s'est inscrit dans l’association des étudiants d'arts et à l'École des Arts Visuels. Andy Warhol lui a offert son premier travail dans le magazine Interview.
Pour marquer le début de sa collaboration avec la Galerie Templon, le photographe américain David LaChapelle présente pour la première fois en France deux séries radicales, l’inédite Last Supper et Still Life. Mondialement connu pour ses photographies de mode hautes en couleur et mises en scène baroques peuplées de célébrités, David LaChapelle surprend avec une nouvelle orientation qui met en avant son double intérêt pour l’envers du rêve américain et l’histoire de l’art.
Informé d’actes de vandalisme perpétrés au musée de cire de Dublin, David LaChapelle, chasseur d’icônes obsédé par la question de la notoriété, s’est rendu sur place pour documenter ces sosies brisés, et a poursuivi son enquête dans d’autres musées aux Etats-Unis, en Californie et dans le Nevada.
Le point d’orgue de ces séries est une nouvelle fresque photographique réinterprétant la Cène de Leonard de Vinci. Mises en scènes dans des cartons, les têtes coupées, flottantes, de Jésus, Marie et des apôtres, accompagnées de mains sectionnées mais expressives, recomposent précisément le chef-d’œuvre dans sa version contemporaine. Les fragments de mannequins offrent une vision brute de la piété, en résonnance étrange avec l’iconographie chrétienne du martyre.
Le thème est récurrent dans le parcours du créateur, qui intègre souvent aux thèmes apparemment les plus profanes des traces du sacré. Ce grand panoramique de près de quatre mètres tient autant de la tradition du polyptyque religieux que de celle du collage. Dix ans après l’iconique Homeboy Last Supper où il faisait se rencontrer culture de rue et religion, David LaChapelle ne cesse d’interroger les résurgences spirituelles de notre société de divertissement.
Les mannequins de cire bibliques ont été épargnés par le vandalisme, contrairement à ceux de la série Still Life — présentée à l’Impasse Beaubourg. Les photographies y donnent à voir des célébrités de cire déformées, de Leonardo di Caprio à John Kennedy en passant par Madonna ou Lady Diana. Le rendu hyperréaliste des images donne à ces artefacts endommagés, poupées oubliées, un aspect authentique d’autant plus dérangeant que David LaChapelle a le plus souvent déjà photographié les modèles vivants en magnifiant leur plastique conquérante. Les Still Life basculent du côté obscur de la pop culture. Réflexion sur la fragilité de la célébrité et du pouvoir du système hollywoodien, la série interroge notre attrait pour les répliques, les sosies. Ces « natures mortes » humaines aux visages brisés, renvoient à notre fascination pour le spectacle de la déchéance des héros autrefois adulés. Avec ces portraits effrayants, David LaChapelle revisite avec humanité la figure de nos archétypes.
L’un des photographes les plus publiés ces vingt dernières années, David LaChapelle se concentre depuis 2006 sur l’aspect expérimental et artistique de sa pratique. Ces dernières années, il a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles à l’international. Il a bénéficié ces dernières années de grandes rétrospectives. Récemment ses œuvres ont été acquises par le Los Angeles County Museum of Art (2012), National Portrait Gallery in London (2012), and National Portrait Gallery in Washington DC (2012).
Galerie Daniel Templon
30, rue Beaubourg
75003 Paris