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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

20 Feb

Expo Photographie Contemporaine: Henri CARTIER-BRESSON « Rétrospective »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Photographie Contemporaine

Du 12 février au 9 juin 2014

 

GALERIE 2 , NIVEAU 6 

À travers plus de cinq cents photographies, dessins, peintures, films et documents, le Centre Pompidou con- sacre une rétrospective inédite à l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson, la première en Europe depuis la disparition de l’artiste.
Il invite le public à parcourir plus de soixante-dix ans d’une œuvre qui impose le photographe com-  me l’une des figures majeures de la modernité.

Expo Photographie Contemporaine: Henri CARTIER-BRESSON « Rétrospective »

L’exposition dévoile son œuvre, au-delà de « l’instant décisif » qui a longtemps suffit à qualifier son génie de la composition et son habileté à saisir le mouvement. Dix ans après sa mort
et maintenant que les milliers de tirages laissés à la postérité ont été réunis par la fondation qui porte son nom, l’exposition invite à une véri- table relecture de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson. Celui que l’on a surnommé « l’œil du siècle » fut l’un des grands témoins de notre histoire.

Bruxelles, 1932

Bruxelles, 1932

La rétrospective du Centre Pompidou révèle toute la richesse de son travail et la diversité de son parcours de photographe, du Surréalisme à la guerre froide, en passant par la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et la décolonisation.
L’exposition présente les clichés iconiques du photographe et met aussi en lumière des images moins connues : elle réévalue certains reportages plus confidentiels, fait émerger des ensembles de peintures et de dessins et se penche sur les incursions d’Henri Cartier-Bresson dans le domaine du cinéma.

Derrière la gare Saint-Lazare, 1932

Derrière la gare Saint-Lazare, 1932

La plupart des grandes rétrospectives qui, ces dernières années, ont été consacrées à Cartier-Bresson (1908-2004), se sont évertuées à définir l’unité de sa vision. La carrière du photographe fut pourtant longue : entamée à la fin des années 1920, elle ne se termine qu’à l’orée du xxie siècle et connaît différentes périodes de développement qu’il est difficile de réduire en une seule et même entité stylistique. À l’opposé de ces ap- proches unificatrices, la présente exposition a pour ambition de montrer qu’il n’y eut pas un, mais bien plusieurs Cartier-Bresson.

Quai Saint Bernard, PARIS 1932

Quai Saint Bernard, PARIS 1932

Jusqu’à sa disparition en 2004, toutes les expositions monographiques supervisées par le photographe étaient entièrement tirées pour l’occasion en un ensemble d’épreuves d’un ou deux formats, sur des papiers d’une même qualité de grain, de tonalité et de surface. Il en résultait une très grande uniformité qui avait tendance à niveler la diversité de l’œuvre. La présente rétrospective respecte la temporalité historique de la production des images en privilégiant, dans la mesure du possible, les tirages réalisés à l’époque de la prise de vue.

Marseille, 1932

Marseille, 1932

Du surréalisme à Mai 68, en passant par la guerre d’Espagne, la décolonisation et les Trente Glorieuses, l’exposition retrace chronologiquement le parcours de Cartier-Bresson. Dix ans après sa disparition,
et à l’issue d’un travail de recherche de plusieurs années, elle propose, loin des mythes et des poncifs, une nouvelle lecture de l’immense corpus d’images qu’il nous a légué. À travers plus de 500 photographies, dessins, peintures, films et documents, regroupant ses plus grandes icônes, mais aussi des images moins connues, l’exposition veut faire l’histoire de l’œuvre et, à travers elle, celle du siècle.

SALLE 1


Préambule

« J’ai toujours eu une passion pour la peinture, écrit Cartier-Bresson. Étant enfant j’en faisais le jeudi
et le dimanche, j’y rêvais les autres jours. » Le jeune garçon commence très tôt à dessiner. Il agrémente ses lettres de petits dessins et remplit des carnets de croquis. À la même époque, il commence à photographier, en amateur. Dès le milieu des années 1920, il peint régulièrement auprès de Jacques-Émile Blanche ou de Jean Cottenet avant d’intégrer l’académie d’André Lhote. Ses plus anciennes peintures qui aient été conservées datent de 1924. Elles portent la trace évidente de l’influence de Paul Cézanne. Dans l’atelier d’André Lhote, le jeune homme contracte le virus de la géométrie. Les toiles qu’il peint entre 1926 et 1928 sont très soigneusement composées selon les principes du nombre d’or. Au même moment, Cartier-Bresson commence à fréquenter les surréalistes et à réaliser des collages dans l’esprit de son ami Max Ernst.

Madrid, 1933

Madrid, 1933

Trieste, 1933

Trieste, 1933

SALLE 2

Signes ascendants


L’œuvre photographique d’Henri Cartier-Bresson est le produit d’un ensemble de facteurs combinés : une certaine prédisposition artistique, un apprentissage assidu, un peu d’air du temps, des aspirations person-nelles, beaucoup de rencontres. Elle voit le jour dans les années 1920, sous le double signe
de la peinture et de la photographie pratiquées en amateur, puis se développe à travers quelques moments fondateurs comme le voyage en Afrique en 1930-1931. Elle porte la trace de son amour de l’art,
des heures passées à lire ou à regarder la peinture dans les musées. Elle a été profondément marquée par l’ensei-gnement d’André Lhote et la fréquentation de ses amis américains : Julien Levy, Caresse
et Harry Crosby, Gretchen et Peter Powel. Auprès du premier, il s’initie aux plaisirs de la composition.
 En compagnie des seconds, il découvre les photographies d’Eugène Atget et celles de la Nouvelle Vision. Le premier Cartier-Bresson est le produit de ces diverses influences : c’est une complexe alchimie.

Expo Photographie Contemporaine: Henri CARTIER-BRESSON « Rétrospective »
Séville, 1932

Séville, 1932

Hyères, 1932

Hyères, 1932

Livourne, Toscane, 1933

Livourne, Toscane, 1933

SALLE 3


L’attraction surréaliste


Par l’intermédiaire de René Crevel, rencontré chez Jacques-Émile Blanche, Cartier-Bresson commence à fréquenter les surréalistes vers 1926. « Trop timide et trop jeune pour prendre la parole », comme
il le racontera plus tard, il assiste « en bout de table » à quelques réunions autour d’André Breton dans les cafés de la place Blanche. De ces fréquentations, il retiendra quelques motifs emblématiques
de l’imaginaire sur- réaliste : les objets empaquetés, les corps déformés, les rêveurs aux yeux clos, etc. Mais plus encore, c’est l’attitude surréaliste qui le marque : l’esprit subversif, le goût du jeu, la place laissée à l’inconscient, le plaisir de la déambulation urbaine, une certaine prédisposition à accueillir
le hasard. Cartier-Bresson sera particu-lièrement sensible aux principes de la beauté convulsive énoncés par Breton et ne cessera de les mettre en œuvre au cours des années 1930. De ce point de vue-là,
il est sans doute l’un des photographes les plus authentiquement surréalistes de sa génération.

Arènes de Valence, 1933

Arènes de Valence, 1933

Aquila degli Abruzzi, 1952

Aquila degli Abruzzi, 1952

SALLE 4

L’engagement militant

Comme la plupart de ses amis surréalistes, Cartier-Bresson partageait nombre des positions politiques des communistes : un farouche anticolonialisme, un engagement sans faille auprès des républicains espagnols et une profonde croyance dans la nécessité de « changer la vie ». Après les violentes émeutes organisées en février 1934, à Paris, par les ligues d’extrême-droite, qui sont à l’époque perçues comme un risque d’extension à la France de la montée en puissance du fascisme européen, son engagement devient plus tangible. Il signe alors plusieurs tracts d’« appel à la lutte » et d’« unité d’action » des forces de gauche. Au cours de ses voyages au Mexique et aux États-Unis, en 1934-1935, la plupart des personnes qu’il fréquente sont très engagées dans le combat révolutionnaire. À son retour à Paris en 1936, Cartier-Bresson s’est radicalisé : il participe régulièrement aux activités de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et commence à travailler pour la presse communiste.

Les premiers congés payés, 1936

Les premiers congés payés, 1936

Trafalgar Square le jour du couronnement de George VI, 1938

Trafalgar Square le jour du couronnement de George VI, 1938

SALLE 5


Le cinéma et la guerre


Cartier-Bresson disait du cinéma qu’il lui avait « appris à voir ». C’est au cours de son voyage au Mexique, en 1934, qu’apparaissent les premiers indices de son désir de réaliser lui-même des films. Le cinéma l’intéresse dans le contexte de son propre engagement militant. Car il s’adresse à une plus large audience que la photographie et permet, par sa structure narrative, de mieux faire passer le message. En 1935,
aux États-Unis, il apprend les rudiments de la caméra auprès d’une coopérative de documentaristes très inspirés par les idées politiques autant qu’esthétiques des Soviétiques et réunis autour de Paul Strand sous l’appellation de « Nykino », la contraction des initiales de « New York » et du mot « cinéma » en russe. Avec eux, il réalise un premier court métrage. À son retour à Paris, en 1936, après avoir essayé sans succès de se faire engager comme assistant par Georg Wilhelm Pabst, puis par Luis Buñuel, il inaugure une collaboration avec Jean Renoir qui durera jusqu’à la guerre.

Brie, 1968

Brie, 1968

SALLE 6


Le choix du photoreportage

En février 1947, Cartier-Bresson inaugure sa première grande rétrospective institutionnelle au Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Quelques mois plus tard, avec Robert Capa, David Seymour,
George Rodger et William Vandivert, il fonde l’agence Magnum qui deviendra rapidement l’une des références mondiales en matière de photoreportage de qualité. Après son exposition au MoMA, Cartier-Bresson aurait pu choisir de n’être qu’artiste. Mais il décide de devenir pleinement reporter en s’engageant
dans l’aventure Magnum. À partir de 1947, et jusqu’au début des années 1970, il multiplie les voyages et les reportages aux quatre coins du monde, travaillant pour à peu près tous les grands magazines illustrés internationaux. Malgré les contraintes de la presse, les délais très réduits du système médiatique
et les contingences de la commande, Cartier-Bresson parviendra néanmoins, pendant ces décennies
de reportage, à maintenir sa production photographique à un très haut niveau d’excellence.

 

Vente d'or dans les derniers jours du Kuomintang, 1949

Vente d'or dans les derniers jours du Kuomintang, 1949

Alberto Giacometti, 1961

Alberto Giacometti, 1961

Henri Matisse, 1944

Henri Matisse, 1944

Nouvelle-Angleterre, 1947

Nouvelle-Angleterre, 1947

Mexico, 1934

Mexico, 1934

SALLE 7


Anthropologie visuelle


Parallèlement à ses reportages, Cartier-Bresson a également photographié certains sujets de manière récurrente, dans tous les pays où il est allé et sur plusieurs années. Réalisées en marge des reportages, ou de manière totalement autonome, ces séries d’images qui s’interrogent sur quelques-unes des grandes questions de société de la seconde moitié du XXe siècle ont valeur de véritables enquêtes. Elles ne répondent pas à une commande, n’ont pas été faites dans l’urgence imposée par la presse et sont beaucoup plus ambitieuses que nombre de reportages. Ces enquêtes thématiques et transversales que Cartier-Bresson décrit lui-même comme une « combinaison de reportage, de philosophie et d’analyse (sociale, psychologique et autre) » s’apparentent à l’anthropologie visuelle, cette forme de connaissance de l’humain dans laquelle les outils d’enregistrement analogique jouent un rôle essentiel. « Je suis visuel, disait d’ailleurs Cartier-Bresson [...]. J’observe, j’observe, j’observe. C’est par les yeux que je comprends. »

M, 1967

M, 1967

Funérailles d'un acteur de Kabuki, 1965

Funérailles d'un acteur de Kabuki, 1965

Accélérateur linéaire,USA, 1967

Accélérateur linéaire,USA, 1967

Rue de Vaugirard, 1968

Rue de Vaugirard, 1968

SALLE 8


Après la photographie


À partir des années 1970, Cartier-Bresson, qui a désormais dépassé les soixante ans, cesse progressivement de répondre aux commandes de reportages, c’est-à-dire de photographier dans un cadre contraint. Considérant que Magnum s’éloigne chaque jour un peu plus de l’esprit qui avait été à l’origine de sa création, il se retire des affaires de l’agence. Sa renommée internationale n’a cessé de croître : il est devenu
une légende vivante. En France, il incarne, presque à lui seul, la reconnaissance institutionnelle
de la photographie. Ce qui n’est évidemment pas pour lui plaire. Il passe beaucoup de temps à superviser l’organisation de ses archives, la vente de ses tirages et la réalisation de livres ou d’expositions.
S’il a officiellement arrêté de photographier, il garde cependant toujours son Leica à portée de main et réalise occasionnellement des images plus contemplatives. Mais surtout, il va beaucoup dans les musées ou les expositions et passe le plus clair de son temps à dessiner.

Gymnastique dans un camp de réfugiés à Kurukshetra, 1948

Gymnastique dans un camp de réfugiés à Kurukshetra, 1948

Srinagar, 1948

Srinagar, 1948

Henri Cartier-Bresson est né le 22 août 1908 à Chanteloup-en-Brie (Seine et Marne) dans une famille de grands industriels du textiles. Il s’éteint le 3 août 2004 à Montjustin, en Provence.

Vélodrome "Les six jours de Paris", 1957

Vélodrome "Les six jours de Paris", 1957

Centre Georges Pompidou Centre d’Art

Place Georges Pompidou
75004 Paris

 

www.centrepompidou.fr

 

Horaires d'ouverture: Tous les jours sauf le mardi de 11h00 à 22h00.

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