Expo-retrospective: Jean Paul Goude "Goudemalion"
Du 15 novembre au 13 mars 2012
Les Arts Décoratifs présentent la première exposition rétrospective de Jean-Paul Goude à Paris. L’un des plus brillants « faiseurs d’images » de la création contemporaine propose une vision à la fois rétrospective et créati ve de son oeuvre à travers tous les champs d’intervention : de la mode à la photo , de la publicité au spectacle vivant.
Artiste -précurseur, manipulateur d’images, tour à tour illustrateur , directeur artistique, photographe, réalisateur , Jean-Paul Goude travaile aussi bien pour la presse, la musique que la publicité. Il est avant tout un créateur qui a su inventer un style, un univers, et peut être même come l’évoque avec humour le titre de l’exposition, une mythologie personnelle.
Jean-Paul Goude a conçu cette invitation comme une grande installation : c’est tout son parcours depuis plus de 40 ans que retrace l’exposition, mêlant dessins, objets, images photographiées ou
filmées, présentés dans un parcours rythmé d’espaces intimes et de séquences plus théâtrales à l’image de ce qu’a pu être le défilé du Bicentenaire de la Révolution Française.
Évocation symbolique du Bicentenaire, la locomotive qui ouvrait le défilé de 1989, occupera le centre de la Nef, encadrée d’une galerie de portraits photographiques des différents groupes ethniques qui le composaient.
Dans la galerie des Tuileries, une évocation « introspective » de l’œuvre de Goude guidera le public depuis ses débuts à Saint-Mandé, jusqu’à ses travaux les plus récents. Évoquant ses rencontres, les influences qui l’ont marqué et ses souvenirs, ce parcours chronologique sera rythmé par des créations originales de l ’artiste. Il révélera ce qu’est l’univers de Jean-Paul Goude, mélange d’influences multiculturelles, de souvenirs d’enfance, de rencontres, le tout saupoudré d’une dose d’humour et d’ironie . « Ses images sont toujours au service d’un propos, d’un point de vue, et ne se préoccupent pas du politically correct, mais sont des prises de position.
Les plus fondamentales sont celles d’un respect de la différence et de la quête permanente d’un fait que peu savent nommer aujourd’hui : la beauté » Christian Caujolle, fondateur de l’agence et de la galerie Vu.
Dans les pièces alcôves de la rue de Rivoli, seront montrées six installations destinées à réactiver les séquences les plus fortes de sa vie et de son oeuvre : Toukie, Les Galeries Lafayette, Grace Jones, les ektas découpés, le mobiliernéon,et Chanel.
En 1976, pour son premier livre Jungle Fever, il photographie les communautésafro-américaines et hispaniques. Suit un numéro d’Esquire intitulé America dances pour lequel Goude réalise un article qui met en image Quatre groupes ethniques : blancs, noirs, hispaniques et gays. « C’est dans les gays bars de New York que le disco a vraiment commencé.
C’étaient les premiers clubs intégrés où les noirs et les blancs faisaient la fête ensemble. Apparemment être blanc ou noir était beaucoup moins important que d’être homosexuel. Et les premiers à assimiler le feeling black, furent les homos blancs. » (Jungle Fever 1982)
C’est l’époque aussi, où il commence à appliquer les principes de la French Correction à la photographie. La French Correction ou « petit guide pour se mettre en valeur », relève de sa volonté ironique de magnifier le corps à l’aide de toutes sortes de prothèses. Il redessine, photographie le corps de ses compagnes, le transforme.
« Mon travail tourne autour de la beauté. L’attirance que j’éprouve pour les mandarins mystérieux et les princesses africaines remonte à un désir inassouvi à la fois enfantin et refoulé de voyages dans des contrées lointaines. »
I l commence par « cor riger » sa compagne Radiah, qu’il juche sur des chaussures à plateforme, la surélevant ainsi de son 1m72 initial à pratiquement 2 mètres et l‘« africanise » grâce à des scarifications autocollantes de sa fabrication, posées sur son visage.
Il poursuit avec Toukie, à laquelle l’exposition consacre une salle dans laquelle sont présentés les moulages miniaturisés et transcendés de son corps. Il lui allonge les jambes et le cou, écarte les épaules, redessine ses seins et ses fesses. Tel un chirurgien-artiste , Goude utilise ses ciseaux comme un scalpel, découpant directement les ektachromes pour retoucher l’image en la magnifiant. Qu’il s’agisse de l’ex-culturiste Kellie Everts, de Toukie, de Grace Jones, ou encore Farida, il allonge, gomme, étire, démultiplie…
Grace Jones, sera sa muse idéale qu’il photographiera, découpera, repeindra, tordra en d’ét- ranges arabesques tout en la mettant en scène dans différents spectacles musicaux d’une sophistication unique, surtout dans le contexte de l’époque. Par ailleurs il lui concevra toutes sortes de costumes tous plus spectaculaires les uns que les autres, dont une incroyable robe de maternité « constructiviste ». Cette période achevée, il retourne en France.
La publicité vient à lui et il signe alors certains des plus beaux films publicitaires du moment. D’Egoïste de Chanel en 1990 à Guerlain en 2008 en passant par Lee Cooper 1982, Citroen 1985, la saga des Kodak de 1986 à 1992, Dim 1988, Perrier 1990, etc…
Enfin c’est depuis plus de 10 ans que Jean-Paul Goude et ses affiches incarnées par Laetitia Casta pour les Galeries Lafayette, font le bonheur des usagers du métro parisien et sont devenues un rendez-vous incontournable pour la France entière.
Les Arts Décoratifs -
Nef
107 rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : 01 44 55 57 50
Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
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