Expo Rétrospective Solo Show: Roy LICHTENSTEIN
Du 3 juillet au 4 novembre 2013
À travers une sélection exceptionnelle de plus d’une centaine d’oeuvres majeures, le Centre Pompidou présente la première rétrospective complète de l’oeuvre de Roy Lichtenstein (1923-1997) en France.
Cette exposition invite le visiteur à poser un nouveau regard sur cette figure emblématique
du pop art américain en allant, précisément, « au-delà du pop », et à découvrir en Lichtenstein l’un des premiers artistes postmodernes. De ses premières oeuvres iconiques inspirées par les comics et la culture populaire des années 1960, aux travaux dialoguant avec les grands maîtres de la peinture moderne ou avec l’art classique, ce parcours éclaire les moments forts de la carrière d’un artiste phare de la seconde moitié du 20e siècle.
Peintre pop, Roy Lichtenstein est aussi un véritable expérimentateur de matériaux, un inventeur d’icônes mais aussi de codes picturaux brouillant les lignes de partage entre figuration et abstraction, entre picturalité et objet tridimensionnel. Sa pratique précoce de la sculpture et de la céramique, ainsi que sa passion pour l’estampe, nourrissent et prolongent constamment son travail de peintre. Amateur érudit d’art moderne, fasciné notamment par Picasso, Matisse, Léger – qu’il cite à diverses reprises dans ses oeuvres –, Lichtenstein renoue, à la fin de sa vie, avec les genres traditionnels de la peinture classique : le nu, la nature morte, le paysage.
La force de l’art de Lichtenstein, c’est aussi, enfin, cette distance amusée, critique, mais jamais cynique qui lui est propre et qui le caractérise tout au long de sa carrière. Un aspect que l’exposition invite également à redécouvrir.
La présence renforcée de sculptures et de gravures distingue la présentation parisienne de celles de l’Art Institute de Chicago, de la National Gallery de Washington et de la Tate Modern de Londres. L’exposition proposée au Centre Pompidou dévoile l’exceptionnelle inventivité technique et artistique de Lichtenstein à travers un corpus d’oeuvres pour la plupart encore jamais montrées en France.
Cette exposition est la première rétrospective parisienne consacrée à Roy Lichtenstein, qui est avec Andy Warhol, l’un des représentants essentiels du mouvement pop américain. Lorsqu’on évoque son nom, ce sont ses agrandissements de bandes dessinées qui viennent tout de suite à l’esprit, des images d’une prégnance si redoutable qu’elles ont fini par faire littéralement « écran » au reste de son travail. Il n’a pourtant jamais cessé de dialoguer, dans la seconde moitié de sa vie, avec les grands maîtres modernes européens, dont Pablo Picasso, Henri Matisse, Fernand Léger.
SALLE 1
Le pop art regarde le monde
« Ce qui intéresse le pop art, ce sont à mon avis les caractéristiques les plus cyniques et les plus menaçantes de notre culture, ces choses que nous détestons, mais qui ont aussi la force de s’imposer à nous. […] Le pop art regarde le monde ; il semble accepter son environnement, qui n’est ni bon ni mauvais, mais différent. »
SALLE 2
L’agressivité de l’art commercial
« Ce qui me plaît dans l’art commercial – dans le nouveau monde au-dehors qui est principalement construit par l’industrialisation ou par la publicité –, c’est son énergie et son impact, sa franchise, la sorte d’agressivité et d’hostilité qu’il véhicule. »
SALLE 3
Ce que je crée, c’est de la forme
« Ce que je crée, c’est de la forme, alors que les bandes dessinées n’ont pas de forme au sens que je donne à ce mot ; elles ont des contours, mais aucun effort n’est fait pour les unifier fortement. L’objectif est différent : elles cherchent à représenter ; moi, je cherche à unifier. »
SALLE 4
Des sujets émotionnels dans un style détaché
« [J’ai] toujours perçu un rapport entre certaines formes d’art commercial et l’art classique : le bel homme et la jolie jeune femme forment une espèce de prototype dans le genre classique ; on tisse là l’archétype de quelque chose… »
SALLE 5
Le coup de pinceau, représentation d’un grand geste
« Quand les coups de pinceau sont visibles sur une toile, on y voit un côté grand geste. Mais, entre mes doigts, le coup de pinceau devient la représentation de ce grand geste. Il y a ainsi une contradiction frappante entre ce que je dépeins et comment je le dépeins. »
SALLE 6
L’art comme sujet
« Au lieu d’utiliser des sujets qu’on pouvait considérer comme vernaculaires, ou quelconques, j’utilisais des sujets élevés au rang d’art. »
Picasso
Cézanne
Mondrian
Picasso
Brancusi
léger
Matisse
SALLE 7
Le tableau pensé comme un objet
« Ce qui m’intéressait était l’idée de créer des oeuvres dans lesquelles le tableau lui-même était pensé comme un objet, la dimension et la forme du sujet et la dimension et la forme du tableau étant les mêmes. »
SALLE 8
Un certain sentiment à propos de Matisse
« Les tableaux d’atelier que je crée, qui n’ont strictement rien à voir avec mon véritable atelier […] sont un moyen de faire des collages à partir de quelques unes de mes propres oeuvres et d’autres de Matisse, animé par un certain sentiment que j’essaie de développer à propos de Matisse – il ne s’agit pas de son sentiment à lui mais de mon propre sentiment vis-à-vis de son oeuvre. »
SALLE 9
Nus : le fossé entre réalité et conventions artistiques
« Mes nus sont mi-ombre mi-lumière, et il en est de même pour l’arrière-plan, où les points évoquent l’ombre. En plus les points sont gradués, du plus grand au plus petit, ce qui implique pour la plupart des gens un modelé, mais ce n’est pourtant pas ce que l’on obtient avec ces figures. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai choisi les nus. Je n’en avais jamais fait auparavant, ce qui pourrait l’expliquer, mais j’avais aussi le sentiment que le clair-obscur se prêterait bien aux corps. Et mes nus rendent si peu les notions de chair ou de carnation – ils sont si peu réalistes – que le fait de les utiliser soulignait le fossé entre la réalité et les conventions artistiques .»
SALLE 10
Le zen version imprimée
« Je pense [que les Paysages dans le style chinois] impressionnent les gens à cause de cette aura de mystère propre aux peintures chinoises qui s’en dégage, mais à mon sens, c’est une subtilité plutôt pseudo-contemplative ou mécanique… Je ne suis pas vraiment en train de rendre une sorte d’hommage zen à la beauté de la nature. Leur apparence est vraiment censée rappeler celle d’une version imprimée. »
De fait, le parcours chronologique et thématique de l’exposition montre que Lichtenstein s’est aventuré bien au-delà du pop : sa relecture des mouvements d’avant-garde en fait le premier artiste postmoderne. S’inscrivant également dans l’héritage du classicisme, il n’hésite pas à aborder à plusieurs reprises les genres traditionnels du paysage, de la nature morte, de l’atelier d’artiste et du nu.
Cette exposition nous invite à aller au-delà du pop mais aussi au-delà de la peinture, puisque le peintre américain développe très tôt une pratique régulière et prolifique de l’estampe, ainsi qu’un intérêt constant pour la sculpture. Dans ces trois médiums simultanément, l’un nourrissant sans cesse les autres, Lichtenstein cherche à atteindre « l’archétype le plus dur qui soit ».
Centre Georges Pompidou / Beaubourg
GALERIE 2, NIVEAU 6
Place Georges Pompidou
75004 Paris