Retrospective: Félix Ziem "J'ai rêvé le beau"
Peintures et Aquarelles
Du 14 février au 4 août 2013
« Beau ciel, lagunes polies et silencieuses où j'ai rêvé le beau »
Ziem, Journal, 18 novembre 1879
Félix Ziem est né le 25 février 1821 à Beaune. Placé chez un ami architecte dès l’âge de 12 ans, il entre en 1837 à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, dans la section architecture grâce à une bourse du Département. Exclu de l’école, il quitte le domicile paternel pour retrouver son demi-frère Georges installé à Marseille.
Il est alors engagé comme conducteur de travaux dans l’entreprise chargée de construire le canal de Marseille. Il pratique le dessin et l’aquarelle. Ses vues de Marseille lui font une rapide réputation qui lui permet d’ouvrir son propre atelier. En 1841, il quitte Marseille pour Nice. Sa clientèle se compose de nobles anglais, de princes russes et d’aristocrates français. Il est invité par le prince Gagarine en Russie où il séjourne du 29 juillet 1843 au 29 septembre 1844. La passion des voyages l’a pris et ne le quittera plus.
Peintre de l’Orient des mille et une nuits, Félix Ziem (1821-1911) fut artiste nomade, inclassable, excentrique…
Ce grand voyageur, ami des peintres de Barbizon, admirateur du Lorrain et de Turner, occupe une place originale dans l’art du XIXe siècle. Ziem a su séduire une large clientèle qui aimait rêver de Venise ou de Constantinople devant ses toiles. Il débute sa longue carrière dans l’ombre de Delacroix et l’achève sur la butte Montmartre près de l’atelier du jeune Picasso.
Après les rétrospectives présentées avec succès à Marseille, Martigues et Beaune, le Petit Palais expose une centaine d’oeuvres de la donation Ziem (peintures, aquarelles et dessins), entrée au musée en 1905.
L’eau et le ciel occupent une place prédominante dans les paysages lumineux qui ont fait sa renommée. Plus inattendus, ses carnets de voyage, ses croquis saisis sur le motif, ses copies d'après les maîtres italiens et hollandais, ses esquisses qui laissent libre cours aux élans de la couleur révèlent les secrets de l’atelier et racontent un autre Ziem.
PARCOURS DE L’EXPOSITION
Ziem est ici évoqué à partir des lieux qui inspirèrent sa quête d’une nature idéale, indifférent à la grande vague réaliste qui vint bouleverser l’art du paysage dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
La scénographie adopte le parti d'une présentation thématique, Ziem datant très rarement ses oeuvres. Une première section évoque l'importance des voyages dans la vie du peintre et les différents pays visités, de l'Italie jusqu'à la lointaine Russie. Plus jeune que les fondateurs de l'école de Barbizon, Ziem a néanmoins beaucoup peint avec eux et développé son goût pour le paysage en travaillant sur le motif. La découverte du Midi, dans la troisième section est ensuite évoquée avec une série de toiles lumineuses peintes entre Marseille et Martigues, sa terre d'élection. Une section présente Ziem à Paris et son installation sur la Butte Montmartre. L'exposition se poursuit par l'évocation du peintre de Venise recherché par tous les marchands d'art parisiens et se termine par les oeuvres orientalistes.
Avant d’être peintre, Ziem est un aquarelliste. Plus que de simples études, ses aquarelles doivent êtres considérées comme des oeuvres achevées, qui lui valent ses premiers succès.
Le duc d’Orléans est l’un de ses premiers clients. L’artiste donne des cours d’aquarelle à Marseille et à Nice se vantant même d’avoir enseigné son art et vendu ses feuilles au duc de Devonshire, grand collectionneur, s’élevant ainsi au rang des artistes anglais, maîtres incontestés de cette technique. Ces aquarelles, réalisées sur le motif, sont un répertoire d’images dans lequel Ziem puise à loisir les thèmes de ses peintures.
En effet, de nombreuses La multiplicité des techniques employées dans les carnets et les études peintes à l’huile font écho à la diversité des lieux visités par le peintre-voyageur. Nous suivons ainsi l’évolution de son style et de son métier. Fusain, mine de graphite, plume, lavis de sépia, d’encre de chine ou d’aquarelle se succèdent au gré des différents sujets représentés.
Ziem voyage presque tous les ans à l’étranger dès 1842. L’Italie, la Russie, la Hollande, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Ecosse, la Tunisie, l’Algérie, la Turquie, le Liban, l’Egypte et la Grèce sont prétextes à tous les genres : paysages, architectures, portraits et copies d’après les maîtres. Au fil des pages et des études peintes se dévoile ainsi un vaste répertoire visuel où l’artiste a pu se ressourcer tout au long de sa carrière.
Le 10 novembre 1911 Ziem s’éteint à l’âge de 90 ans. Sa tombe au Père-Lachaise prend la forme d’un palais vénitien qui abrite un portrait de Ziem en gisant sculpté par Victor Segoffin.
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermeture des caisses à 17h.
Nocturne le jeudi jusqu'à 20h pour les expositions temporaires.
http://www.petitpalais.paris.fr