Cleon Peterson: "Témoin du Chaos"
Cleon Peterson est né en 1973 à Seatlle, il est diplomé du BFA Graphic Design, au Art Center Design de Pasadena. Actuellement il vit et travail à Los Angeles. CA
Dans le monde criblé d'anxiété de Cleon Peterson, la violence est le statu quo. Ses scènes dystopiques évoquent la violence homnis présente dans notre société occidentale ainsi que le flux d'image d'information internationale que nous recevons quotidiennement concernant des tueries, des massacres et des guerres sont de plus en plus cruels et brutales. Ses figures symbolisent une lutte entre le pouvoir et la soumission dans l'architecture fluctuantes de notre société contemporaines.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Cleon Peterson s'est d'abord fait connaître en tant que graphic designer. Il est ainsi à l'origine de logos et de nombreux visuels pour des firmes de skate telles que Foundation Skateboards, Pig Wheels, Zero Skateboards. Par ailleurs, il travaille toujours au sein de Studio Number One, le studio de création de Shepard Fairey. C'est d'ailleurs à Peterson que l'on doit la fameuse maquette de la monographie "Supply and demand" sur Obey.
Depuis quelque temps, Cleon Peterson s'est également fait connaître pour ses talents d'artiste peintre : il a ainsi eu les honneurs d'une exposition solo dans la
prestigieuse galerie Deitch Projects de New York et a fait sensation lors de son exposition en duo avec Kill Pixie en août 2008 à San Francisco.
Le monde intérieur de Peterson est un monde de chaos total où la violence règne en maître et semble régir l'ensemble des relations individuelles et sociales. Décrit par le biais d'une palette chromatique réduite à quelques dominantes récurrentes (noir, rouge et blanc), ce monde de violence extrême vient en quelque sorte démentir la théorie hobbesienne selon laquelle "à l'état de nature l'homme est un loup pour l'homme, à l'état social l'homme est un dieu pour l'homme". Car si l'homme tel que nous le décrit Peterson est bel est bien prédateur pour son alter ego, c'est pourtant bien de l'homme du XXIème siècle dont il s'agit. L'homme moderne donc, voire post-moderne, et réputé hautement civilisé...
Visiblement sous-tendues par une philosophie résolument pessimiste, les scènes de violence extrême peintes par Peterson ont cette particularité de ne pas opposer victimes
et bourreaux, innocents et coupables. Conçues de manière très narrative et contant toujours la même histoire - celle de la prédation universelle -, elles décrivent chaque protagoniste, de l'homme
en uniforme à la femme aux vêtements arrachés, comme mû par une aversion sans limite envers son prochain, les traits figés dans un rictus de haine et de douleur commun à tous.
Paradoxalement c'est par le biais d'un style graphique très méticuleux, précis et léché que cette impression de chaos est véhiculée. Les peintures sur papier de Peterson
réussissent en effet cette gageure de faire cohabiter harmonieusement en un même espace limité une foule de personnages dont le débordement de violence n'est pas, a priori, favorable à pareille
savante construction. Il commence avec pour fond de toile ou de papier une couleur dominante (blanche, rose, rouge, jaune) ensuite il ébauche ses différentes scènes par groupe de deux à quatre
personnages qu'il installe dans un même lieu (jardin, paté de maison, appartement...) Son choix de trois couleurs est volontaire, les agrésseurs ou les victimes sont souvent clonés mais
reconnaisables,
www.cleonpeterson.com