Exposition Collective du XXème Siècle: NOUVEAU RÉALISME = Nouvelles Approches Perceptives du Réel
Du 11 juin au 24 juillet 2021
« Le Nouveau Réalisme est le mouvement qui, dans toute l’histoire de l’art, a duré le moins longtemps. Vingt minutes après sa constitution, c’était l’empoignade générale. »
-Arman
Artistes présentés: Arman, César, Christo, Gérard Deschamps, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé.
La galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois s’est attachée à défendre les artistes du Nouveau Réalisme dès son ouverture en 1990. Nous ne sommes pas pionniers sur cette génération d’artistes dont les galeries Iris Clert, J, Rive droite (avec Jean Larcade) et Iolas ont été les grands découvreurs. l’exposition présentera dans ses deux espaces parisiens un ensemble exceptionnel d’une trentaine d’œuvres historiques de 1947 à 1965.
"Store Front (Project)", 1964 de CHRISTO - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Mouvement fondé en octobre 1960 par une déclaration commune dont les signataires sont Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé, rejoints l’année suivante par César, Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps, le Nouveau Réalisme réunit une génération d’artistes d’origines très diverses qui a fait front commun sous la houlette du critique d’art et philosophe Pierre Restany sur la base de la prise de conscience de leur « singularité collective ».
Chacun(e) disposait d’une grande liberté pour suivre sa propre voie, utilisant des supports et des techniques variant énormément d’un(e) artiste à l’autre, tout en percevant un lieu commun à leur travail, une méthode d’appropriation directe du réel, un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » pour reprendre les termes de Pierre Restany.
"Tableau Piège Restaurant de la galerie J", 1963 de Daniel SPOERRI - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Cependant, à une époque où il était alors mal vu d’avoir un programme trans-générationnel, nous avons longtemps été les seuls de notre génération à revendiquer notre attachement à ce groupe d’artistes exceptionnels.
Depuis 1991, les expositions Arman, Jacques Villeglé, François Dufrêne, Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely se sont succédées dans nos espaces. César y a occupé également une place prépondérante.
Avoir connu ces artistes, continuer de travailler avec leurs œuvres les plus significatives, les avoir confrontés dans nombre d’expositions de groupe avec de plus jeunes plasticiens que nous sommes tout aussi fiers de représenter, est l’ADN de notre galerie. La contemporanéité des thèmes abordés dans cette exposition démontre une fois encore la nécessité d’un regard pluriel pour renouveler notre appréciation de cette extraordinaire génération.
"Déchets bourgeois - Et s'il n'en reste qu'un je serai celui-là", 1959 d'ARMAN - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
« Les Nouveaux Réalistes étaient dans le présent, pour y faire le ménage. Il ne faut pas craindre d’interpréter leurs gestes dans leur sens littéral. À la poubelle les vieilleries qui nous encombrent ! Arman casse aussi l’antique TSF et brûle des meubles de style ! Écrasée la ferraille ! Compressée par César, elle est bien serrée dans des balles bien calibrées. Allez hop ! Christo baisse le rideau, et Klein, carrément, fait le vide. I
l y a une femme dans le groupe, c’est elle qui prend les armes : Niki de Saint-Phalle tire à la carabine sur les symboles du patriarcat et les reliques saint-sulpiciennes. Liquidés. Ce n’est pas pour rien que Martial RAYSSE a parlé d’hygiène de la vision ». Catherine Millet1
« Le Nouveau Réalisme semble aujourd’hui emblématique de l’esprit artistique de son époque. Si l’on peut observer son influence se diffuser au-delà des frontières et des générations, les œuvres de ceux et celles qui portèrent ce courant n’ont rien perdu de leur impact et de leur dynamisme.
Les thèmes qu’ils exploraient, ainsi que les techniques particulièrement originales qu’ils utilisaient pour donner vie à leurs créations, constituent le meilleur argument pour continuer de s’intéresser à leur travail, et pour eux le meilleur moyen de revendiquer leur place dans l’histoire de l’art du XXe siècle. » Marco Livingstone1
L’exposition Nouveau réalisme = nouvelles approches perceptives du réel, titre extrait de l’illustre déclaration constitutive de 1960, formule désormais célèbre, « propose de revenir à l’os de cette assemblée improbable tenue par le champ de vision de Pierre Restany. Y sont réunies des œuvres historiques de chacun. À distance, en tentant d’échapper aux redites, nous pouvons y retrouver ce qui continue de mettre ces artistes singulièrement en proie avec nos perspectives du réel », écrit Samuel Gross1.
"Tir Avion", 1961 de NIKI DE SAINT PHALLE - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Les Nouveaux Réalistes trouvent une grande partie de la matière première qu’ils traitent/maltraitent aux Puces, dans les casses de voitures, les terrains vagues et le long des palissades censées masquer au regard les terrains vagues, voire dans les bazars et les Prisunic qui distribuent en masse des objets promis plutôt tôt que tard au rebut.
Toutefois, leurs gestes n’avaient pas pour finalité de nier le réel. Pour employer un mot d’aujourd’hui, ils recyclent. Et ils cherchent à répondre à cette question : que peut-on faire d’autre, qui ne nous soit pas imposé, avec le réel auquel on n’échappe pas ? C’est ce constat — que l’on n’y échappe pas — qui est vraiment « réaliste ». (...
"Le dragon rouge", 1964 de NIKI DE SAINT PHALLE - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Relief "Stabilité totale", 1958 de Jean TINGUELY - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
"Banchetto qFunebre du nouveau Réalisme " de Daniel SPOERRI - Courtesy de la Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Il ne fait pas de doute que ceux qui refusaient de prendre au sérieux les Nouveaux Réalistes leur reprochaient le caractère ludique de leurs œuvres comme de leur démarche. Je crois, et j’en suis sûre pour ceux que j’ai connus personnellement, qu’il y avait au fond d’eux beaucoup de gravité. Mais ils savaient qu’il valait mieux faire un usage ludique du réel si l’on ne voulait pas en être le jouet. »
1. Extrait du texte de Catherine Millet pour le livre publié à l’occasion de cette exposition.
Galerie G-P & N Vallois
33 & 36, rue de Seine
75006 Paris
https://www.galerie-vallois.com/
Jours et horaires d’ouverture : Tous les jours sauf le dimanche de 10h à 17h