18 Apr

Agathe PITIÉ « Batailles et Mirages »

Publié par Eric SIMON - Catégories : #Expo Dessin Contemporain

Détail "Les Chats", 2023 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

Du 20 mars au 10 mai 2025

La Galerie Claude Bernard a le plaisir de présenter une trentaine d’œuvres récentes, en couleur et en noir et blanc, de l’artiste Agathe Pitié. Originaire du sud de la France, Agathe Pitié étudie à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (ENSBA) de Paris, dont elle sort diplômée en 2010 avec les félicitations du jury.

Ses œuvres fourmillantes de personnages et de détails puisent autant dans les mythes antiques et l’art du Moyen-Âge que dans le monde contemporain, se définissant elle-même comme une artiste punk-médiévale.

"Le soldat du pansement", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

"Le soldat crâne", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

"Le soldat vigne", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

« J'explore les mythes d'or des maîtres illuminati du Moyen-Âge en utilisant une méthode de représentation - Horror vacui - pour créer une cosmogonie où les personnages et les mythes anciens coexistent dans un dialogue étroit avec des images d'icônes contemporaines de la culture pop. » Agathe Pitié invente des mondes en faisant coexister des personnages inspirés de la mythologie et l’Histoire, ou issus de son imagination, traduisant des scénarios soigneusement écrits dans ses carnets.

À chaque acteur est attribué un rôle, et l’artiste les met en scène avec une infinité de détails et une certaine dose d’humour. Suivant l’analyse de Marc Donnadieu, elle « ne cesse d’observer et d’analyser l’agitation désespérée du monde contemporain, ses espèces d’espaces, ses étranges étrangetés, ses altérités singulières, ses apories paradoxales, ses tautologies nombrilistes, qu’elle convoque tour à tour selon un défilé en forme de carambolage burlesque »(1).

"Les Chats", 2023 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

"Le soldat fromage", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

"Le guerrier Lune", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

Ces œuvres narratives sont inspirées formellement de l’art médiéval et de l’enluminure : l’artiste travaille uniquement sur papier, un papier épais et texturé, le plus souvent de coton, à l’encre et aquarelle, avec des rehauts de feuille d’or. Mais la comparaison ne se limite pas seulement à la forme : on peut retrouver dans ses compositions certaines caractéristiques de l’art du Moyen-Âge, comme cette intention de traduire une scène totale avec une multitude d'actions à la fois comiques, dramatiques ou grotesques.

Certaines œuvres comme Le Jugement dernier II (2019) et La Bête de l’Apocalypse (2023) apparaissent comme une « relecture contemporaine de mythes anciens, de l’œuvre d’un Jérôme Bosch ou d’un Pieter Bruegel l’Ancien, sans oublier Peter Paul Rubens et sa non moins iconique Chutes des damnés »(2).

"Le Siège", 2020-2021 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

"Un autre petit soldat !", 2024 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la Galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

Détail "Le grand Sabbat", 2017 de Agathe PITIÉ - Courtesy de l'artiste et de la galerie CLAUDE BERNARD © Photo Éric SIMON

Agathe Pitié évoque les mythes anciens autant que le monde contemporain en abolissant toute hiérarchie entre eux, et toute échelle temporelle. Dans le Jugement dernier par exemple, on peut retrouver Anubis aux côtés de Michael Jackson. Cette approche découle de sa perception de l’évolution du monde, liée à l’économie numérique qui abolirait la hiérarchie entre les choses.

Effrayée par la marche du monde, le thème de la guerre est au cœur du travail d’Agathe Pitié depuis nombreuses années, ce qui lui donne une résonnance désarmante dans le contexte actuel.

Son œuvre est présente dans différentes collections comme Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, et le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole, et de nombreuses collections privées. Nous aurons le plaisir d’exposer Le Grand Sabbat, conservé aux Abattoirs de Toulouse, que nous remercions pour leur prêt.

(1) Marc Donnadieu, « Et l’œil de Méduse regardait dans la tombe », catalogue d’exposition, Agathe Pitié – Batailles et mirages, Galerie Claude Bernard, 2025

(2) Ibidem

Galerie CLAUDE BERNARD

5-7, rue des Beaux Arts

75006, Paris, France

http://www.claude-bernard.com/

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30. Et le samedi de 10 h à 12h30 et de 14h30 à 18h30.