Exposition Sculpture Contemporaine : John DeANDREA
Détail "The Faces of fifty years", 1973 - 2017 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
Du 8 juin au 21 juillet 2018
Si vous avez l’occasion de “rencontrer” une oeuvre de DeAndrea, vous ne pourrez jamais l’oublier !
Né en 1941 à Denver dans le Colorado, John DeAndrea est un artiste dont la réputation internationale n’a d’égale que la rareté.
Alors qu’il est actuellement exposé au MET Breuer à New York et à la Kunsthal de Rotterdam, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois est fière de présenter sa première exposition personnelle à Paris depuis près de trente ans.
Détail "The Faces of fifty years", 1973 - 2017 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
"Magdalena" de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
(…) Avant d’exposer à New York, DeAndrea est bien solitaire. Durant ses études – à l’université de Boulder (Colorado) puis d’Albuquerque (Nouveau-Mexique) –, on lui a expliqué que la figuration était morte. « Je me sentais très seul, isolé au Colorado. Je me sentais comme un aventurier un peu cinglé. Je n’avais ni soutien, ni rien », dit-il à Duncan Pollock.
Il connaissait certes le travail de George Segal, qui usait des mêmes méthodes de surmoulage avec un résultat très différent, mais pas encore celui de Duane Hanson : « Quand j’ai vu les trucs de Hanson, je me suis dit “mon Dieu, il y a quelqu’un qui pense comme moi !” (…) La première fois que je l’ai rencontré, c’est comme si je rencontrais quelqu’un de très proche (…) Duane Hanson fait ce qu’il appelle “du sang et des tripes”, tandis que mon travail est plus classique. » (…) Les modèles de DeAndrea au contraire sont plutôt jeunes, beaux et musclés. Pleins de vie, et c’est bien de cela dont il s’agit (…) « Jusqu’où voulez-vous pousser la « vérité » de vos sculptures ? », « Je veux qu’elles respirent. »*
"Christine I et II", 2011 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
Considéré comme l’un des membres les plus importants du mouvement Hyperréaliste américain qui se développe au début des années 70 à l’instar de Duane Hanson, Chuck Close ou encore Richard Estes, DeAndrea trouve sa singularité de par son regard sur l’Histoire de l’Art et sa position de peintre tout autant que de sculpteur.
En effet, si chaque oeuvre demande environ un millier d’heures de réalisation, c’est parce qu’au premier travail de moulage et de sculpture s’ajoute un travail d’enlumineur minutieux à la peinture à l’huile, superposant des centaines de couches jusqu’à créer l’illusion de la vie et de la chair, sans aucune possibilité de «camouflage», les figures étant nues dans la majorité des cas.
"Amber Reclining", 2006 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
Et pour accentuer ce paradigme, DeAndrea s’attache à reproduire les poses et les thèmes les plus classiques de l’Histoire de l’Art, multipliant les références à l’Antiquité (du Galate mourant à Pygmalion en passant par la sculpture grecque du Vème siècle), à la Renaissance (les Vénus du Titien ou de Vélasquez) et jusqu’à la peinture française du XIXème (de Manet à Courbet et jusqu’à Cabanel !)
Mais il est aussi résolument contemporain, n’hésitant point à puiser son iconographie dans l’actualité, comme pour son oeuvre American Icon, ou à montrer avec crudité mais sans jamais être vulgaire certaines parties d’anatomie habituellement savamment dissimulées ou escamotées.
"Ariel II", 2011 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
"Christine I et II", 2011 de John DeANDREA - Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois © Photo Éric Simon
Pour des raisons physiques et techniques, la production de John DeAndrea est, on l’a dit, très faible. On estime l’ensemble de son oeuvre à environ 350 sculptures dont la plupart sont d’ores et déjà dans des musées et collections privées. Mais à l’occasion de cette nouvelle exposition, l’artiste a décidé de montrer, outre une dizaine de sculptures, une facette totalement ignorée de son travail et pourtant présente depuis le tout début : il s’agit des moulages des têtes et bustes qu’il conserve depuis toujours dans son atelier, trace de la mémoire du travail, brut et captivant, visages impassibles aux yeux creux mais à l’intensité rare : The Faces of Fifty Years.
* extraits du texte d’Harry Bellet
« The Aphrodite Child » publié dans le catalogue de l’exposition.
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
36, rue de Seine
75006 Paris
http://www.galerie-vallois.com
Jours et horaires d’ouverture : du Lundi au Samedi de 10h30 à 13h et de 14h à 19h30.