Exposition Peinture Contemporaine: Pierre SEINTURIER « Centralia »
"Centralia" et "Instantané", 2018 de Pierre SENTURIER - Courtesy Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Du 11 janvier au 16 février 2019
Centralia est une ville de Pennsylvanie aux Etats Unis, désertée à la suite d’un incendie consumant inexorablement depuis plusieurs décennies sa mine de charbon en suivant le filon sinueux du minerai. Ce lieu dévasté sert de point de départ à l’imaginaire de Pierre Seinturier pour nous inviter dans un décor fantasmé qui, telle une oxymore visuelle, n’est (a contrario) que luxuriance et verdure.
Les premières œuvres de l’exposition accueillent le visiteur par des plans serrés de mains en suspens face à une surface vierge. Les teintes sépia et le surréalisme des scènes présentées telles un story board placent Seinturier dans la position du narrateur à l’ouverture d’une intrigue sombre.
"It's not a house, it's à HOME", 2018 de Pierre SENTURIER - Courtesy Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
Les espaces de la galerie sont ensuite pensés comme un décor quasi théâtral, dans lequel un ensemble de panneaux — individuels ou conçus en polyptyques — représentent une forêt dense aux couleurs chaudes et aux traits marqués. Les sculptures qui les accompagnent prennent la forme de troncs d’arbres coupés aux aspects totémiques et servent de lieu de vie à ses personnages et saynètes énigmatiques.
Les grandes toiles qui les entourent réalisées à l’acrylique dévoilent une nature sans perspective ni transparence, une succession de plans sans point de fuite. La forêt est ici utilisée comme un outil afin d’explorer d’infinies possibilités de motifs et textures. Par la superposition d’aplats et la répétition des traits, Seinturier revient à ses années passées aux Arts Déco consacrées à l’apprentissage de diverses techniques d’impression.
La superposition des couches, traitée comme une succession d’impressions, permet à l’artiste de retrouver le motif originel par des approches différentes et d’atteindre le lâcher-prise du geste.
La palette de couleurs si représentative du travail de Seinturier est ici volontairement cloisonnée et offre une lecture encadrée de chaque élément. La forêt mêle les tons verdoyants des feuillages aux teintes brunes de la terre fondus dans une matrice ocre qui ressort et vient rappeler le réseau de braises souterraines qui ravage le lieu originel en éternelle auto destruction. Les sculptures, uniquement traitées en sépia, révèlent des figures et permettent d’isoler les personnages du reste du décor en les renvoyant directement à l’univers le plus personnel du peintre.
En effet on retrouve ici les références familières de Seinturier et ses personnages qui semblent sortis tout droit d’un film noir des années cinquante. Des femmes pulpeuses, des mains armées prêtent à appuyer sur la détente, des fumeurs de cigarettes aux volutes délicates… Par ses éléments, l’artiste fait également ressortir les fantômes des habitants de cette ville abandonnée et la nostalgie d’un monde fantasmé qui s’inscrit dans la culture américaine la plus classique, allant du Far West à Terminator en passant par Seinfeld.
"Centralia" et "Instantané", 2018 de Pierre SENTURIER - Courtesy Galerie G-P & N Vallois © Photo Éric Simon
La palette de couleurs si représentative du travail de Seinturier est ici volontairement cloisonnée et offre une lecture encadrée de chaque élément. La forêt mêle les tons verdoyants des feuillages aux teintes brunes de la terre fondus dans une matrice ocre qui ressort et vient rappeler le réseau de braises souterraines qui ravage le lieu originel en éternelle auto destruction. Les sculptures, uniquement traitées en sépia, révèlent des figures et permettent d’isoler les personnages du reste du décor en les renvoyant directement à l’univers le plus personnel du peintre.
En effet on retrouve ici les références familières de Seinturier et ses personnages qui semblent sortis tout droit d’un film noir des années cinquante. Des femmes pulpeuses, des mains armées prêtent à appuyer sur la détente, des fumeurs de cigarettes aux volutes délicates… Par ses éléments, l’artiste fait également ressortir les fantômes des habitants de cette ville abandonnée et la nostalgie d’un monde fantasmé qui s’inscrit dans la culture américaine la plus classique, allant du Far West à Terminator en passant par Seinfeld.
En utilisant la Nature comme prétexte pour réinvestir le Motif et en plaçant les personnages au second plan, Seinturier ne centre plus son œuvre autour de la narration et affirme sa recherche picturale. Par cette exposition, l’artiste nous fait vivre une nouvelle fois un voyage dans un univers fantaisiste et intemporel en décalage avec toutes les convenances de la peinture contemporaine.
Bethsabée Attali
Galerie G-P & N Vallois
33/36, rue de Seine
75006 Paris
www.galerie-vallois.com
Jours et Horaires d’ouverture : Tous les jours sauf le dimanche de 10h30 à 13h et de 14h à 19h.