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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

18 Feb

Exposition Rétrospective Artiste du XXème Siècle: Victor VASARELY « LE PARTAGE DES FORMES »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #expo retrospective artiste, #Expo Peinture Contemporaine

Exposition Rétrospective Artiste du XXème Siècle: Victor VASARELY « LE PARTAGE DES FORMES »

Du 6 février au 6 mai 2019

 

Le Centre Pompidou présente la première grande rétrospective française consacréeà Victor Vasarely. À travers trois cents oeuvres, objets et documents, l'exposition donne à voir et à comprendre le " continent Vasarely " et met ainsi en lumière l’ensemble des facettes de l'oeuvre foisonnant du père de l'art optique en présentant tous les aspects de sa production : peintures, sculptures, multiples, intégrations architecturales, tout comme les publicités et études des débuts.

 

Suivant un parcours tout à la fois chronologique et thématique, l’exposition aborde les grandes étapes de l’oeuvre, depuis la formation de l’artiste dans les traces du Bauhaus jusqu’aux dernières innovations formelles, d’inspiration science-fictionnelle, en passant par le projet d’un langage visuel universel et l’ambition d’un art à la large diffusion sociale.

Après une enfance et une jeunesse hongroises, Victor Vasarely (1906-1997) s’installe à Paris en 1930 où il travaille comme graphiste dans la publicité, avant de se consacrer pleinement à l’art au lendemain de la Guerre. L’abstraction qu’il pratique alors, procédant de l’observation du réel, va vite s’intéresser aux troubles et étrangetés de la vision.

 

Dès le milieu des années 1950, il pose les fondements de ce qui deviendra, une décennie plus tard, l’Op Art. Moment capital de l’histoire de l’abstraction, l’art optico-cinétique propose, à partir de processus à la rigueur scientifique, des images instables avec lesquelles la peinture devient un art du temps au moins autant que de l’espace. Parallèlement, il s’attache à développer un vocabulaire formel permettant une multiplicité d’actualisations dans différentes situations, notamment architecturales.

"Études Bauhaus", 1930 de Claire VASARELY - Vasarely Museum © Photo Éric Simon

"Études Bauhaus", 1930 de Claire VASARELY - Vasarely Museum © Photo Éric Simon

L’oeuvre de Vasarely s’inscrit pleinement dans le contexte scientifique, économique et social des années 1960 et 1970. L’exposition, en même temps qu’elle présente un grand nombre d’oeuvres, dont certaines jamais vues depuis plus d’un demi-siècle, s’attache à rendre compte de la prégnance de l’art de Vasarely dans la culture populaire de l’époque (mode, design, graphisme, cinéma, télévision…), soulignant sa place cardinale dans l’imaginaire des Trente Glorieuses.

"Zèbres", 1932 - 1942 de Victor VASARELY - Collection HAR © Photo Éric Simon

"Zèbres", 1932 - 1942 de Victor VASARELY - Collection HAR © Photo Éric Simon

1. LES AVANT-GARDES EN HÉRITAGE

 

Formé à Budapest au Mühely (« Atelier ») de Sándor Bortnyik, ancien élève du Bauhaus, Vasarely apprend à adapter le langage du modernisme à la communication commerciale. À son installation à Paris en 1930, il travaille comme graphiste publicitaire. Les « études plastiques » qu’il réalise alors sont marquées par cette conception de la forme efficace et préfigurent les travaux à venir. La série des « Zèbres », entreprise dans les années 1930, annonce ainsi les ondes et vibrations de la période cinétique.

 

Si Vasarely est un héritier de la tradition constructiviste, son art en est aussi une perversion. Renonçant à un usage littéral des formes, Vasarely met en scène, par divers procédés illusionnistes, les pièges de la vision et la métamo- phose incessante du monde. Très tôt, cet art rationnel s’annonce également comme un dérèglement maniériste.

 

"Étude tridimensionnelle", 1938 de Victor VASARELY - Courtesy à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence © Photo Éric Simon

"Étude tridimensionnelle", 1938 de Victor VASARELY - Courtesy à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence © Photo Éric Simon

"Belle-Isle", 1952 - 1962 de Victor VASARELY - Courtesy Centre Pompidou, Paris © Photo Éric Simon

"Belle-Isle", 1952 - 1962 de Victor VASARELY - Courtesy Centre Pompidou, Paris © Photo Éric Simon

2. GÉOMÉTRIES DU RÉEL

 

C’est pendant les années de guerre, occupées par des lectures scientifiques, que s’affirme chez Vasarely une ambition artistique à part entière. À l'origine des trois grands cycles autour desquels s'organise son oeuvre au seuil des années 1950, on décèle les structures sous-jacentes du réel, perçu dans ses grands rythmes comme dans ses manifestations les plus dérisoires. La contemplation des galets et des objets roulés dans le flux et le reflux des eaux engendre les formes adoucies qui peuplent les oeuvres de la série « Belle-Isle ».

 

 

Les réseaux de craquelures sur les carreaux de céramique d’une station de métro inspirent les contours des plans de couleurs de la série « Denfert ». Enfin, dans la série « Cristal-Gordes », lignes brisées et angles aigus transposent les formes cristallines et minérales du village du Luberon perché sur son rocher. Le cristal, aux effets optiques complexes, devient le modèle de sa peinture afin de manifester les troubles et étrangetés de la vision.

Ces oeuvres offrent ainsi à Vasarely l'occasion de cerner le coeur d'une poétique de l’instabilité et de la mobilité.

"Ezinor", 1949 - 1953 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Michel Moorgat, Belgique © Photo Éric Simon

"Ezinor", 1949 - 1953 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Michel Moorgat, Belgique © Photo Éric Simon

"Gordes", 1952 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Gordes", 1952 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Cintra", 1955 - 1956 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Lahumière  © Photo Éric Simon

"Cintra", 1955 - 1956 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Lahumière © Photo Éric Simon

3. ÉNERGIES ABSTRAITES

 

Au début des années 1950, les séries « Photographismes » et « Naissances » marquent la réduction du langage de Vasarely au noir et blanc. Une des sources de cette évolution est la réversibilité de l’image photographique, positive ou négative. Dans la perspective d’une esthétique simple et logique, dotée d’une grande capacité de transmission de l’information, et dans le contexte de la cybernétique naissante, l’opposition noir/blanc offre un équivalent du langage binaire et oriente le processus créatif du côté de la programmation.

 

Les contrastes du noir et du blanc engendrent en outre des phénomènes optiques qui déterminent une perception dynamique. L’exercice n’a rien d’un jeu formaliste : par ces moyens, Vasarely cherche à traduire les grandes énergies de l’univers. Porté par les ondes, vibrant au contact des particules, le regard traverse des champs d’énergie et des courants magnétiques. Il n’est plus confronté à des formes mais à des forces. Le tableau vibre, clignote, scintille de telle sorte que sa perception ne saurait s'effectuer immédiatement, en un flash, mais dans la durée. Vasarely est en train d’inventer ce que, dans la décennie suivante, on appellera l’op art, l’une des évolutions les plus significatives de l'abstraction géométrique depuis son apparition.

"Vega", 1956 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Vega", 1956 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"DAC Bleu", 1963 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"DAC Bleu", 1963 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Orion MC", 1963 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Orion MC", 1963 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

4. UN ESPÉRANTO VISUEL

 

À l’orée des années 1960, Vasarely met au point un « alphabet plastique » constitué d’un lexique de six formes géométriques simples incrustées dans des carrés de couleur pure. Affirmant « la convergence de toutes les formes créatrices vers une civilisation-culture à l’échelle de la terre », l’artiste offre à la planète mondialisée une langue visuelle et universelle que ses propriétés combinatoires rendent propre à toutes les adaptations pour devenir la source d’un véritable « folklore planétaire ».

 

 

À partir de 1965, chacune des six couleurs pures de l’alphabet plastique devient réfractable en douze à quinze valeurs chromatiques intermédiaires. Ce nouveau nuancier introduit dans la mosaïque contrastée et papillotante des œuvres issues du premier alphabet des effets de dégradés particulièrement raffinés. Afin de maitriser les très nombreuses possibilités combinatoires de cet alphabet, Vasarely les fait entrer dans un jeu systématique et informatisable de permutations et de progressions. « La complexité devient ainsi simplicité.

 

La création est désormais programmable », écrit-il. Cette abstraction pré-digitale dévoile ainsi sa profonde connivence avec la pensée cybernétique.

"Unités", 1967 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Unités", 1967 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Alom", 1968 de Victor VASARELY - Courtesy Musée d'arts de Nantes © Photo Éric Simon

"Alom", 1968 de Victor VASARELY - Courtesy Musée d'arts de Nantes © Photo Éric Simon

5. POP ABSTRACTION

 

Ayant défini, avec l’alphabet plastique, un vocabulaire susceptible de connaître actualisations et déclinaisons diverses, Vasarely oeuvre à la diffusion la plus large de ses formes. Celle-ci emprunte différentes voies et notamment celle du multiple. Sérigraphies, petites sculptures ou encore posters témoignent du désir d’expansion de l’art de Vasarely au-delà du milieu institutionnel.

 

L’immense succès populaire qu’il rencontre dans les années 1960-1970 a sans doute dépassé ses propres espoirs. Ses formes s'affichent alors partout : dans le design et la décoration, les journaux de mode et les vitrines des magasins, sur les couvertures de livres et de magazines, les pochettes de disques et les plateaux de télévision ou de cinéma. La presse s’empare du phénomène : « On vend du Vasarely au mètre dans les grands magasins ». Ce à quoi Vasarely répond : « Je ne suis pas pour la propriété privée des créations.

 

Que mon oeuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon m’est égal ! Il faut créer un art multipliable. » La culture visuelle de toute une époque s'est emparée sans complexe de ses images, rare exemple d’appropriation sociale du langage d’un artiste.

"Granat positif", 1967 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Granat positif", 1967 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"F.R. EG 1-2", 1968 - 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Collection d'art Renault © Photo Éric Simon

"F.R. EG 1-2", 1968 - 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Collection d'art Renault © Photo Éric Simon

"David BOWIE", 1969  de Vernon DEWHURST- Courtesy Collection  Vernon DEWHURST © Photo Éric Simon

"David BOWIE", 1969 de Vernon DEWHURST- Courtesy Collection Vernon DEWHURST © Photo Éric Simon

"Salle à manger du siège social de la Deutsche Bundesbank, Francfort sur le main", 1972 de Victor VASARELY et YVARAL - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Salle à manger du siège social de la Deutsche Bundesbank, Francfort sur le main", 1972 de Victor VASARELY et YVARAL - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Projet du Centre Architectonique", 1972 de Victor VASARELY - Courtesy à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence © Photo Éric Simon

"Projet du Centre Architectonique", 1972 de Victor VASARELY - Courtesy à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence © Photo Éric Simon

6. VERS L'ARCHITECTURE

 

En 1954, le chantier de la cité universitaire de Caracas offre à Vasarely sa première occasion de concrétiser ses idées sur la façon d’intégrer l’art à la ville, aux côtés de Jean Arp, Alexander Calder ou Fernand Léger. L’ambition d’un art social qui accompagne le développement de l’« alphabet plastique » trouve son débouché logique dans l’utopie d’une « Cité polychrome du bonheur » et, plus concrètement, dans la réalisation de nombreuses intégrations architecturales.

 

Les plus fameuses d’entre elles voient le jour au cours des années 1970 : dans le nouveau bâtiment de la gare Montpar- nasse à Paris, au siège de la régie Renault, à Boulogne-Billancourt, sur la façade de l’immeuble de la station de radio RTL, à Paris, ou encore dans une salle à manger de la Deutsche Bundesbank à Francfort-sur-le-Main.Mais c’est avec la Fondation portant son nom, à Aix-en-Provence, que Vasarely concrétise l’un de ses projets les plus audacieux.

 

Les nombreuses études réalisées dans les années 1960 et 1970 témoignent de l’importance qu’avait prise pour Vasarely l’utopie de la « Cité polychrome du bonheur », véritable adaptation de son alphabet à l’architecture de masse. Les immeubles étaient bien devenus pour lui, davantage que les cimaises des musées, le lieu du partage de ses formes.

"Oerveng", 1971 Façade du siège de RTL, 22 rue Bayard, Paris de Victor VASARELY et YVARAL © Photo Éric Simon

"Oerveng", 1971 Façade du siège de RTL, 22 rue Bayard, Paris de Victor VASARELY et YVARAL © Photo Éric Simon

"Tau", 1973 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Tau", 1973 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Bi-Tupa", 1974 - 1976 de Victor VASARELY - Courtesy Centre Pompidou, Paris © Photo Éric Simon

"Bi-Tupa", 1974 - 1976 de Victor VASARELY - Courtesy Centre Pompidou, Paris © Photo Éric Simon

"Szen", 1978 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Szen", 1978 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

7. RÊVERIES COSMIQUES

 

Entre science et fiction, le cosmos et ses multiples dimensions offrent le cadre des effervescences formelles du dernier Vasarely. Il s’agit, selon l’artiste, de donner corps aux « mondes qui, jusqu’ici, ont échappé à l’investigation des sens : monde de la biochimie, de l’onde, des champs, de la relativité. » L’imaginaire poético-scientifique de Vasarely se révèle à travers des titres où les mots trouvés au hasard dans des atlas géographiques sont remplacés par des références aux « signaux des mondes », aux « métagalaxies », aux « paysages interstellaires », au « bruit des quasars » et au « battement des pulsars ».

 

Ses Polychromies multidimensionnelles altèrent la grille moderniste en y introduisant les illusions d’optique de la perspective axonométrique, qui rendent réversibles le plein et le creux.

« Porté par les ondes, je fuis en avant tantôt vers l’atome, tantôt vers les galaxies, en franchissant les champs attractifs ou repoussants ». Avec Vasarely, le tableau est tour à tour un vaisseau spatial, une machine à téléporter et un moyen de communication avec les dimensions suprasensibles.

"Zsinor", 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Zsinor", 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Vega - Zett 2", 1971 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Vega - Zett 2", 1971 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Opus III", 1970 - 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Musée d'art Moderne, Paris © Photo Éric Simon

"Opus III", 1970 - 1974 de Victor VASARELY - Courtesy Musée d'art Moderne, Paris © Photo Éric Simon

"Gea", 1980 - 1981 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

"Gea", 1980 - 1981 de Victor VASARELY - Courtesy Collection Particulière © Photo Éric Simon

Pour la première fois, cette rétrospective donne leur pleine place à tous les aspects de la création de l’artiste. Elle donne à voir et à comprendre l’ensemble des facettes de son œuvre foisonnante. Suivant un parcours chronologique, l’exposition aborde les grandes étapes de la vie de l’artiste, depuis sa formation dans les traces du Bauhaus jusqu’à ses dernières innovations formelles, autour de la quatrième dimension.

 

 

Commisaires: Michel Gauthier, conservateur, service des collections contemporaines musée national d’art moderne,

Arnauld Pierre, professeur en histoire de l’art contemporain, Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) assistés de Mathilde Marchand, chargée de recherches au musée national d'art moderne

Chargée de production: Malika Noui

Scénographe: Camille Excoffon

Centre Pompidou

75191 Paris cedex 04

 

https://www.centrepompidou.fr/

 

Jours et Horaires d’ouverture :  tous les jours de 11H à 21H, le jeudi jusqu’à 23H, sauf le mardi et le 1er mai

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