Expo Dessin Contemporain: Jérôme ZONDER "GARANCE, Dernier volet"
"Portrait de Garance #16", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
Du 18 mars au 22 avril 2017
Viols, violences physiques, assujettissements, humiliations, dominations, répressions. Annihilation ?
L’histoire des souffrances du mode fini féminin se décline en autant d’étapes qui se répètent et se recouvrent, se concentrent et télescopent. Le plus fort règne. Comme dit Rousseau, il en fait un droit pris ironiquement en apparence et réellement établi en principe. C’est cuisant et on s’est toujours organisé, quand c’était possible, pour ne pas regarder la réalité en face – cette souffrance et cette humanité bafouée.
Plaquer ses mains sur ses yeux pour ne pas voir, comme dans une salle de cinéma où passe un film d’horreur. Il est bien question d’actus horribilis mais ces actes n’ont rien de fictionnels et leur présentation à nos yeux ici perturbe fondamentalement le plaisir simplement esthétique que procurent les représentations, ou images, qui proposent une échappée ou un pas de côté, ou une variation, par rapport à ce qui est perçu de la vie réelle.
"Portrait de Garance #47", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
"Portrait de Garance #24", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
Là les images choisies ne sont pas parallèles, planes, plaisantes ; elles sont comme le fumet tenace qui monte des cloaques stagnants de l’histoire des hommes, et le dessin travaille et fouille ces images afin de pénétrer et révéler leur épaisseur, et excaver la ligne de partage entre des victimes et des bourreaux.
La ligne du viol a entaillé l’épiderme de notre mémoire et cisaille les mains qui cachent les yeux, laisse ses stigmates sur les espaces de contrôle, contestant leur légitimité, et fait pression à faire imploser le corps féminin.
La ligne a pressurisé le monde de Garance, cette enfant du paradis devenue jeune fille du 21e siècle, qui se dresse dans l’œuvre de Jérôme Zonder. Voilà qu’il était devenu si absolument évident aux yeux de l’artiste que le monde englobant celui de la jeune fille n’est pas un lieu amène et que son atmosphère délétère, pesant sur lui, en a chassé tout air intérieur de survie et l’a fait imploser.
"Les fruits du dessin #66"", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
"Les fruits du dessin #71"", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
Le dessin suivit cette ligne de pressurisation qui a fait voler en éclats, et a effacé, les assignements imposés par les quadrillages inlassables du contrôle social et politique. C’est un portrait de jeune fille en mille morceaux auquel s’est attaché Jérôme Zonder.
Un portrait tout diffracté par l’implosion, hanté de macchabées qui dansent en rond, pour piéger la jeune fille. Mais celle-ci a dynamité le piège. La jeune fille s’est dressée et a fait imploser l’odalisque, soufflant toute l’imagerie de l’esclave sexuelle et de la servante, dominée et opprimée et réprimée. La déflagration a déjà eu lieu.
L’espace du sujet s’est ouvert en suivant la ligne qui courbe, pied de nez à la grille, la ligne qui trace coupe partage détermine révèle, va dans les coins, retrouve les points de contact entre l’histoire d’une jeune fille du 21e siècle et l’Histoire, points de fusion qui apparient les différents supports et les différentes techniques d’occupation des surfaces. Intrusion de la jeune fille dans l’histoire. La mémoire est sur sur le bout des doigts.
Les doigts parlent, manifestent, se concentrent ou suivent la dynamique des grands vents qui balaient l’espace ouvert de la jeune fille. Les doigts de l’artiste ramassent les différents morceaux de sa personne, ils récupèrent les éclats post-déflagration, ils vont dans tous les coins de son monde éclaté, ouvert par la force des choses, communiquant inexorablement avec le monde global périodiquement secoué de danses macabres où s’étend le domaine de la lutte et de la persévérance.
Mériam Korichi.
"Portrait de Garance #26", 2017 de Jérôme ZONDER - Courtesy de l'Artiste et Galerie Eva Hober © Photo Éric Simon
L’espace du sujet s’est ouvert en suivant la ligne qui courbe, pied de nez à la grille, la ligne qui trace coupe partage détermine révèle, va dans les coins, retrouve les points de contact entre l’histoire d’une jeune fille du 21e siècle et l’Histoire, points de fusion qui apparient les différents supports et les différentes techniques d’occupation des surfaces. Intrusion de la jeune fille dans l’histoire. La mémoire est sur sur le bout des doigts.
Les doigts parlent, manifestent, se concentrent ou suivent la dynamique des grands vents qui balaient l’espace ouvert de la jeune fille. Les doigts de l’artiste ramassent les différents morceaux de sa personne, ils récupèrent les éclats post-déflagration, ils vont dans tous les coins de son monde éclaté, ouvert par la force des choses, communiquant inexorablement avec le monde global périodiquement secoué de danses macabres où s’étend le domaine de la lutte et de la persévérance.
Mériam Korichi.
Jérome ZONDER est Né en 1974 à Paris. Vit et travaille à Paris.
Galerie Eva HOBER
35/37 rue Chapon
Fr - 75003 Paris
Horaires d'ouverture: du Mardi au Samedi de 11h à 13h et de 14 h à 19h.