Exposition Sculpture Contemporaine: Li HONGBO « ALL IS ILLUSION»
Du 4 septembre au 9 octobre 2021
« Aussi compréhensible et aussi consistante qu’elle puisse paraître, toute chose est accompagnée d’un sentiment obscur qu’il ne s’agit là que de la moitié de l’histoire. Quelque chose cloche (…). »
- Robert Musil, L'Homme sans qualités
Toute l’équipe de la galerie Danysz a le plaisir de vous inviter à découvrir Tout est illusion, la première exposition personnelle de Li Hongbo à Paris.
L’artiste originaire de Chine investit l’espace parisien de la galerie pour le transformer en un lieu étrange où chaque chose revêt des apparences trompeuses. On ne peut pas s’empêcher de se demander comment c’est fait, là réside la magie des œuvres de Li Hongbo.
Son travail ne ressemble à rien d’autre, et pourtant il parle à tout un chacun.
"No Spare Time - Textbook Series (Manuels d'école)", 2021 de Li HONGBO - Courtesy de la galerie Danysz Paris © Photo Éric Simon
"Innocence - Textbook Series (Manuels d'école)", 2021 de Li HONGBO - Courtesy de la galerie Danysz Paris © Photo Éric Simon
"Innocence - Textbook Series (Manuels d'école)", 2021 de Li HONGBO - Courtesy de la galerie Danysz Paris © Photo Éric Simon
Li Hongbo s’installe avec toute sa palette recréant pour nous, de manière aussi ludique que poétique, la profusion et la complexité de son univers, à travers des œuvres de papier et d’acier, deux matériaux au cœur du vocabulaire de l’artiste. Une aventure pleine de surprises, où nos conceptions bien ancrées de ce qui constitue illusion et réalité pourraient bien finir par se fissurer….
Les sculptures de Li Hongbo ne sont jamais ce qu’elles semblent être à première vue. L’artiste aime l’ambiguïté.
Ses œuvres rendent tangibles cette idée par ailleurs abstraite que la réalité est toujours équivoque, que ce que nous voyons de nos propres yeux n’est toujours in fine qu’une interprétation. Que tout, en somme, est illusion.
Li Hongbo est connu particulièrement pour ses œuvres inspirées de la technique des lanternes dites “en nid d’abeilles”, qu’on rencontre traditionnellement dans les festivités chinoises et qui remontent à la dynastie Han (206 av. J.C. - 220). Après les avoir longuement examinées, l’artiste a découvert que ces lanternes avaient des propriétés intéressantes.
Au-delà de leur flexibilité, elles offrent une grande robustesse et peuvent être facilement repliées dans leur forme d’origine. En développant cette technique, Li a mis au point un procédé qui consiste à empiler et à coller des milliers de feuilles de papier qu’il vient ensuite sculpter comme on sculpte un bloc de marbre, en se servant d’abord d’une scie circulaire, puis d’une petite meuleuse, et pour finir de papier de verre. En moyenne les sculptures de Li Hongbo sont faites de plus de 20 000 feuilles de papier, mais leur nombre peut-être bien plus important pour de larges pièces.
"Stones (papier, pigments)", 2021 de Li HONGBO - Courtesy de la galerie Danysz Paris © Photo Éric Simon
Li Hongbo a appris à dessiner aux Beaux-Arts, à la manière académique, étudiant les bustes et les statues antiques. Cette expérience lui a laissé le désir d’insuffler du mouvement à ses modèles. « Les modèles statiques de mon passé étaient immuables et sans émotion. Mes dessins préparatoires m’ont permis de créer mes premières sculptures en plâtre qui étaient identiques aux modèles classiques. Mais l’aspect statique de ces œuvres sans âme me dérangeait. »
En créant des sculptures qui peuvent être mises en mouvement, Li Hongbo a inventé une nouvelle façon de représenter le corps. « La forme humaine est probablement ce qui nous est le plus familier au monde. Il est naturel pour moi de créer mon art autour de ce sujet universel. Lorsque j’étire une sculpture, le public est étonné des nouvelles possibilités données au corps humain. S’ouvre alors un vide dans la perception de notre corps.
Par exemple : il nous est impossible de courber nos articulations en arrière, or mes sculptures humaines peuvent être manipulées de toutes les manières possibles. Cela peut provoquer un sentiment de malaise ou d’exaltation chez le spectateur. Le ressenti serait alors différent s’il ne touchait pas à l’intégrité du corps humain. »
La nature est omniprésente dans le travail de Li Hongbo. Arbres et pierres sont représentés sous des formes variées, et les expositions de Li sont souvent imprégnées d’une atmosphère bucolique. Pour cette exposition, l’artiste a produit une sculpture complexe en forme de pierre du lac Tai, aussi connue sous le nom de pierre des lettrés chinois, pierre rare (gongshi), ou pierre fantastique (guaishi).
Ces pierres viennent typiquement du lac Tai dans la province du Jiangsu, où après avoir été perforées elles sont immergées dans le lac et exposées aux actions érosives de l’eau, des vagues et du sable, parfois pendant des centaines d’années. Lorsque les blocs sont récoltés, leurs perforations semblent naturelles et les pierres du lac Tai ont été comparées à des montagnes cosmiques en miniature, faites de grottes célestes et de pics magnifiques. Très appréciées et collectionnées depuis les temps anciens, ces pierres sont parfois larges et souvent placées dans des jardins, comme ceux de la ville de Suzhou.
Li Hongbo est né en 1974 dans la province de Jilin, dans le nord de la Chine. Il est diplômé de l’Ecole Normale de Beaux-Arts de Jilin et de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Pékin.
Son travail a été montré dans des galeries à travers le monde et dans des institutions prestigieuses, parmi lesquelles : la Biennale de Sydney, le Museum of Contemporary Art de Yinchuan, le Today Art Museum de Pékin, le Musée des Beaux-Arts de Mons en France, le Toronto Centre for the Art, le National Art Museum of China à Pékin, le Dennos Museum de Traverse City dans le Michigan, et le Minsheng Art Museum de Pékin.
Son travail est présent dans de nombreuses collections publiques comme la White Rabbit Collection, la Maitland Regional Art Gallery, l’Artemizia Foundation, la Dr. Stanley Ho Foundation, le Central Academy of Fine Arts Museum, le Musée du Papier, l'Asian Civilization Museum, le National Art Museum of China, le Wuhan Art Museum, la United Bank of Switzerland, le Hubei Art Museum, le Shandong Art Museum, le 53 Art Museum et le Found Museum. Il vit à Pékin.
Galerie Danysz
78, rue Amelot
75011 Paris
Jours et Horaires d'ouverture: du mardi au samedi de 14h à 19h.