Edward Hopper: Rétrospective
Du 10 octobre 2012 au 28 janvier 2013
1882: Naissance le 22 juillet à Nyack, New York.
1900: S’inscrit à la New York School of Art.
1967: Meurt à New York, à quatre-vingt-quatre ans.
1968: Décès de Jo Hopper. Elle lègue les biens de Hopper, constitués de plus de trois mille oeuvres, au Whitney Museum of American Art.
Au premier regard, les peintures d’Edward Hopper charment par leur apparente simplicité ainsi que par la parfaite illustration qu’elles semblent donner de l’Amérique. Cependant, au-delà d’une certaine objectivité, l’artiste conduit le spectateur plus loin : il interroge le mythe, les transformations sociales, le territoire, la ville moderne, la solitude… Influencé par le cinéma et la photographie, mais aussi par Vermeer et Degas, l’artiste américain fait, pour la première fois en France, l’objet d’une grande rétrospective.
28 gravures présentées
Conçue chronologiquement, l’exposition se compose de deux grandes parties : la première, consacrée aux années de formation, rapproche les œuvres de Hopper de celles de ses contemporains et de celles, découvertes à Paris, qui ont pu l’inspirer. La seconde partie évoque l’art de la maturité, des premières peintures emblématiques de son style personnel à ses œuvres ultimes.
aquarelles
Hopper intègre l'atelier de Robert Henri à la New York School of Art dans les premières années du XXème siècle. Figure haute en couleur, Henri sera, en 1908, le fondateur d'une "école de la poubelle", dont l'intitulé dit assez le parti pris de réalisme sans concession auquel étaient attachés les plus radicaux de ses membres.
L'évocation des séjours parisiens de Hopper (en 1906, d'abord, ou il passe près d'une année, puis, pour des périodes plus courtes en 1909 et en 1910) donne lieu au rapprochement de ses peintures avec celles qu'il découvre dans les galeries, les Salons parisiens. Degas lui inspire des angles de vue originaux, le principe poétique d'une "théâtralisation" du monde. A Albert Marquet, il emprunte la structure massive de ses vues des quais de Seine. Avec Felix Valloton, il partage le goût de la lumière inspirée de Vermeer. De Walter Stickert, il retient l'iconographie des lieux de spectacle, la peinture d'une chair damnée. A Paris, Hopper adopte le style de l'impressionnisme, une technique qui lui semble avoir été inventée pour dire l'harmonie, le plaisir sensuel.
De retour aux Etats-Unis, Hopper adopte le réalisme ingrat de Bellows ou de Sloan, celui de cette Ashcan School dont il partage la vision dystopique. Pour gagner sa vie, il pratique une illustration commerciale que présente l'exposition parisienne. C'est par la pratique de la gravure (à partir de 1915), que s'opère la métamorphose à l'issue de laquelle se "cristallise" la peinture et le style Hopper. Une salle de l'exposition est consacrée à l'œuvre gravée de l'artiste
L'année 1924 marque un tournant dans la vie, dans l'œuvre de Hopper. L'exposition à Brooklyn, de ses aquarelles des résidences néo-victorienne de Gloucester, leur présentation lui valent une reconnaissance, un succès commercial qui vont lui permettre de se consacrer exclusivement à son art (il n'avait jusqu’à présent vendu qu'un seul tableau en 1913 lors de l'Armory show). Les aquarelles ouvrent le second grand chapitre de l'exposition, qui présente les tableaux emblématiques du style, de l'iconographie du peintre américain. Un parcours chronologique permet de mesurer la continuité de son inspiration, le travail d'approfondissement de ses sujets de prédilection : les architectures qu'il dote d'une identité quasi "psychologique", les personnages solitaires abîmés dans leur pensées, le monde du spectacle, les images de la ville moderne.
Le réalisme apparent des peintures de Hopper, le processus mental et abstrait qui prévaut à leur élaboration, destinent ces œuvres aux revendications les plus contradictoires. C'est toutefois le MoMa de New York, temple du formalisme qui, en, 1933, lui consacre sa première rétrospective. Son directeur dira " Je salue un peintre qui parvient dans nombre de ses peintures à réussir des compositions intéressantes d'un point de vue strictement formel".
Dans les années cinquante, l'étrangeté "surréelle", la dimension "métaphysique" de sa peinture vaut à Hopper d'être rapproché de De Chirico. Au même moment, dans les colonnes de la revue Reality, le peintre s'associe aux artistes du réalisme américain pour dénoncer l'art abstrait qui, selon eux, submerge collections et musées.
Quelques mois à peine après la mort de l'artiste, réconciliant réalisme et art d'avant-garde, La Biennale de Sao Paulo par l'intermédiaire du commissaire de la section américaine organise une exposition des œuvres de Hopper qu'il associe à la génération des artistes pop. Ainsi la transmission est faite entre les deux mouvements picturaux.
On resort de cette exposition appaisé,calme, serein peut-être par la vision de ses paysages calmes et
vides mais aussi par ses personnages silencieux, mélancoliques et mystérieux et évidement par la lumière et l'obcurité des lieux, sans oublier notre propre situation d'observateur et de voyeur
qui ne peut être vue.
Grand Palais
3 avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
Horaire:
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 22h (dimanche et lundi jusqu'à 20h).