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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

03 Oct

Expo Artiste du XVIII ème Siècle: Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Artiste du XVIII ème Siècle, #Exposition Retrospective

Expo Artiste du XVIII ème Siècle: Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842

Du 23 septembre 2015 au 11 janvier 2016

 

Cette première rétrospective consacrée à l’ensemble de l’oeuvre d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun montre une artiste dont la vie s’étend du règne de Louis XV à celui de Louis-Philippe (l’une des périodes les plus mouvementées et orageuses de l’histoire européenne et surtout française des temps modernes).

 

Les autoportraits de Vigée Le Brun abondent : peintures, pastels et dessins associent élégam- ment grâce et fierté féminines. Alors que l’Ancien Régime et son institution des beaux-arts touchent à leur fin, elle supplante la plupart de ses concurrents portraitistes.

"Portrait par elle-même" vers 1808 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait par elle-même" vers 1808 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Louis Jean-Baptiste Etienne Vigée", 1800 d'Adèle Romany  © Photo Éric Simon

"Louis Jean-Baptiste Etienne Vigée", 1800 d'Adèle Romany © Photo Éric Simon

"Portrait par lui-même", 1795 de Jean Baptiste Pierre Le Brun  © Photo Éric Simon

"Portrait par lui-même", 1795 de Jean Baptiste Pierre Le Brun © Photo Éric Simon

Vigée Le Brun utilise l’autoportrait pour affirmer son statut, diffuser son image et rappeler la mère qu’elle est parvenue à devenir malgré les servitudes d’une carrière. Son plus grand coup de force à cet égard est de présenter au Salon de 1787 deux peintures qu’on ne peut dissocier. D’un côté, le portrait de Marie-Antoinette entourée de ses enfants, en reine soucieuse de redresser son image de libertine dispendieuse ; de l’autre, le portrait d’une femme artiste serrant contre sa poitrine, avec une effusion raphaélesque, sa fille Julie.

"Portrait dit (aux rubans cerise)", 1782 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait dit (aux rubans cerise)", 1782 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Joseph Vernet", 1778 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Joseph Vernet", 1778 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Ce dernier tableau, l’un des plus beaux et des plus populaires parmi les nombreuses oeuvres du peintre que possède le Louvre, est resté l’emblème de la « tendresse maternelle » depuis sa première apparition publique. La culture des Lumières, rousseauisme oblige, impose à l’artiste d’endosser ce rôle ; ce qu’elle fait de gaieté de coeur et avec un succès retentissant. En contre- point elle peint le portrait d’Hubert Robert.

 

Ces tableaux, véritables icônes du bonheur de vivre et du génie créateur, se parlent, se répondent et se complètent.

Plus notable encore est sa volonté de triompher des obstacles qui entravent ses ambitions professionnelles.

"La paix ramenant l'Abondance", 1780 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"La paix ramenant l'Abondance", 1780 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Le concert Espagnol", 1777 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Le concert Espagnol", 1777 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Détail "Le concert Espagnol", 1777 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Détail "Le concert Espagnol", 1777 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait par elle même", 1786 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait par elle même", 1786 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Marie Antoinette et ses enfants", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Marie Antoinette et ses enfants", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Née à Paris en 1755 dans un milieu relativement modeste, sa mère est coiffeuse et son père portraitiste de talent. Il meurt alors qu’elle est à peine adolescente. S’inspirant de son exemple, à dix-neuf ans la jeune virtuose est reçue maître peintre au sein de l’Académie de Saint-Luc. Son mariage en 1776 avec le marchand d’art le plus important de sa génération, Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813), l’empêche d’être admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont le règlement interdit formellement tout contact avec les professions mercantiles. Toutefois cette union a des effets bénéfiques sur sa carrière.

 

Alors que le prix des tableaux flamands flambe, elle apprend à maîtriser la magie des couleurs et la belle facture d’un Rubens et d’un Van Dyck. Dès 1777 la clientèle essentiellement bourgeoise s’élargit à la grande aristocratie, aux princes de sang et enfin à la reine Marie-Antoinette. Il faut cependant l’intervention de Louis XVI en 1783 pour que la portraitiste de sa royale épouse puisse rejoindre l’Académie royale de peinture à l’issue d’une polémique.

"Bacchante", 1785 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Bacchante", 1785 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune femme, figure d'expression", 1780-1783 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune femme, figure d'expression", 1780-1783 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Philippe Henri Marie, marquis de Ségur", 1789 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Philippe Henri Marie, marquis de Ségur", 1789 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Mohammed Dervich Khan,ambassadeur du sultan  de Mysore", 1788 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Mohammed Dervich Khan,ambassadeur du sultan de Mysore", 1788 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Depuis la fondation de l’Académie royale en 1648, sous la Régence d’Anne d’Autriche, les femmes artistes ne sont reçues qu’en nombre très restreint. Non autorisées à dessiner d’après des modèles nus masculins, elles sont écartées du grand genre, la peinture d’histoire, qui nécessite une parfaite compréhension de l’anatomie et l’assimilation des codes gestuels.

 

Vigée Le Brun se limite donc aux portraits, malgré quelques très belles incursions dans la peinture d’histoire et les scènes de genre. Sa volonté d’outrepasser les contraintes imposées aux femmes artistes lui permet de développer une technique et des critères esthétiques très personnels. Elle maîtrise la science des couleurs et invente toute une gamme de poses et de costumes qui lui permettent d’apporter une grande variété à ses portraits et à ses impro- visations.

"Jeanne Julie Louise Le Brun se regardant dans un miroir", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeanne Julie Louise Le Brun se regardant dans un miroir", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait de l'artiste avec sa fille, dit (la tendresse maternelle)", 1786 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait de l'artiste avec sa fille, dit (la tendresse maternelle)", 1786 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Le Duc Louis-Philippe d'Orléans, Surnommé le (Gros duc)", 1779 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Le Duc Louis-Philippe d'Orléans, Surnommé le (Gros duc)", 1779 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Isabella Teotochi Marini, plus tard comtesse Albrizzi", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Isabella Teotochi Marini, plus tard comtesse Albrizzi", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Anna Flora Von Kagneck, plus tard Gräfin Wrbna", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Anna Flora Von Kagneck, plus tard Gräfin Wrbna", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune garçon en chasseur", 1817 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune garçon en chasseur", 1817 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Cette exposition révèle l’ambition de l’artiste, loin de la condescendance de ses premiers bio- graphes et de certains historiens qui ont pu nuire à la compréhension des différents enjeux de ce prodigieux destin et de cette carrière longue et nomade. Pendant la Révolution, l’Émigration, le Consulat et l’Empire, elle vit et travaille en Italie, en Autriche, en Russie, en Angleterre et en Suisse. Elle y ouvre un dialogue très particulier avec les maîtres anciens et entre en compétition avec ses contemporains, souvent à son avantage.

Genre mineur aux yeux de l’Académie, le portrait sera le genre majeur d’une nouvelle France en ébullition où le « moi social » prend souvent le dessus sur le « moi profond ».

"Joseph Caillot en costume de chasse", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Joseph Caillot en costume de chasse", 1787 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Julie Le Brun en baigneuse", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Julie Le Brun en baigneuse", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Lady Hamilton en Sibylle de Cumes", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Lady Hamilton en Sibylle de Cumes", 1792 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Madame Vigée Le Brun, sa fille Julie et Madame Charost au pied des cascatelles de Tivoli", 1790 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Madame Vigée Le Brun, sa fille Julie et Madame Charost au pied des cascatelles de Tivoli", 1790 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait de femme", 1797 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Portrait de femme", 1797 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune femme, dite Léontine de Rivière", 1831 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Jeune femme, dite Léontine de Rivière", 1831 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

On ne peut réduire l’art de Vigée Le Brun à ses séductions les plus apparentes ni aux vertus du « beau sexe » : ses portraits d’hommes ont une très grande force de caractère, tel le portrait d’Hubert Robert. À rebours de l’histoire de l’art d’obédience féministe, qui préfère diagnostiquer en Vigée Le Brun une double victime de sa condition de femme et d’épouse, cette exposition met en relief les raisons d’un succès durable à travers une sucession de salles thématiques : le coup de force académique ; la formation artisanale mais solide ; le défi versaillais ; la stratégie du Salon au cours des années 1780 en les mettant en contexte ; les étapes de son long exil ; ses cercles de sociabilité ; et son retour en France.

 

Approche nécessairement chronologique et thématique, le parcours se permet quelques entorses et ose des séquences transversales : la famille et les amitiés ; les portraits d’artistes et de la scène théâtrale ; la symbolisation du pouvoir politique; ,la déclinaison des schèmes empruntés à Raphaël, Titien, Dominiquin, Rubens, Van Dyck et même à son contemporain Greuze ; sa pratique de l’allégorie mythologique ou encore du portrait travesti.

 

"La fête des bergers à Unspunnen", 1808-1809 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"La fête des bergers à Unspunnen", 1808-1809 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Détail "La fête des bergers à Unspunnen", 1808-1809 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Détail "La fête des bergers à Unspunnen", 1808-1809 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Paysage des Ardennes avec l'église de Mohon", 1826 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"Paysage des Ardennes avec l'église de Mohon", 1826 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"La vallée de la Meuse avec un village et des personnages", 1826 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

"La vallée de la Meuse avec un village et des personnages", 1826 d'Elisabeth Louise Vigée Le Brun © Photo Éric Simon

Femme exceptionnelle, sans doute, cheminement opiniâtre, plus encore, Vigée Le Brun a su faire de ses pinceaux une arme autant qu’un charme.

 

Ce premier hommage de la France à Vigée Le Brun réunit plus de 150 oeuvres, techniques et supports confondus, dont certaines sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieux établissements dont la Galerie des Offices à Florence, le musée du Louvre, le château de Versailles, le Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg, le Metropolitan Museum of Art de New York ou encore le Kunsthistorisches Museum de Vienne– et de nombreuses collections particulières.

 

commissaires : Joseph Baillio, historien de l’art,

Grand Palais

Galeries Nationales

entrée Clemenceau

avenue du Général Eisenhower

FR- 75008 Paris

 

www.grandpalais.fr

 

 

Horaires d'ouverture : tous les jours de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu’à 22h

fermé le mardi

fermeture à 18h les jeudis 24 et 31 décembre 2015

fermeture le vendredi 25 décembre 2015

Nuit Blanche le 3 octobre : gratuit de 20h à minuit

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