Exposition Art Urbain : VHILS « Décombres »
"Monolith Serie #03", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
Du 19 mai au 29 juillet 2018
Les œuvres d'Alexandre Farto plus connu sous son nom d'artiste VHILS représentent des visages anonymes, creusés dans différents matériaux ou à même les murs.
Désormais connu et exposé à travers le monde, l'artiste portugais fait escale à Paris pour une double exposition à la Galerie Danysz et au Centquatre, la première d'une telle envergure en France.
Cette double exposition est l'occasion pour cet explorateur urbain de présenter au public parisien une vue d'ensemble de son travail, mais aussi d'aller une nouvelle fois à la rencontre d'une ville et de ses habitants.
"Installation éphémère", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
Détail "Installation éphémère", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
VHILS, de son vrai nom Alexandre Farto, commence le graffiti vers l'âge de 13 ans. Dans les années 1980 et 1990, Seixal, banlieue industrielle de Lisbonne où il grandit, connaît un développement intensif qui marque profondément la ville.
Les murs se font les témoins de ces changements, où se superposent affiches politiques et de publi- cité, graffitis et autres médias, chacun exprimant ses propres idées et idéologies. A la recherche d’une nouvelle approche où il pourrait travailler avec tout le potentiel de la ville, VHILS passe du graffiti à la sculpture, utilisant les surfaces des murs comme un nouveau médium.
Partant de la technique du pochoir, le jeune artiste commence à creuser des formes et des lignes, d'où surgissent à la fois des visages et le passé des murs. Depuis, il a gravé ses figures géantes dans le monde entier, de Sao Paulo à Sydney en passant par Los Angeles, Hong Kong et Lisbonne, où il vit toujours.
"Installation éphémère", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
Créer du lien « Croiser le regard de l’un des portraits sculptés par Vhils est une expérience chaque fois différente. Les visages créés sont mouvants, changent selon la lumière, selon l’angle depuis lequel on les regarde.
Les Parisiens peuvent faire le test avec ceux sculptés au sein de l’hôpital Necker dans le XVe arrondissement : selon le trottoir sur lequel on se trouve, des ombres se forment, la météo influe aussi sur l’humeur du visage. Chaque mur est différent, on ne sait jamais sur quoi on va tomber quand on commence à sculpter. Certaines matières sont poreuses et laissent l’humidité s’infiltrer.
Ce qui frappe est la fragilité. Le pochoir inversé semble tellement précaire, éphé- mère comme la plupart des murs sur lesquels il intervient. Ce sont ces liens, ces ponts que Vhils entend consolider. Échos de celui de son enfance qui le séparait des autres graffeurs, des réhabilitations de Lisbonne dopées par les crédits euro- péens qui se déversaient alors sur le pays... ».
Jérôme Badie, Next Libération
"Monolith Serie #05", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
Le mur est son support de prédilection. Après la « Révolution des Œillets » en 1974, les murs sont en quelque sorte devenus les témoins de l’évolution de ces villes portugaises. Chaque mur raconte l’histoire d’un lieu. Avec l’évolution de la société de consommation, ces murs étaient recouverts d’affiches publicitaires, puis de graffiti et de nouveau recouverts d’affiches, et ainsi de suite.
VHILS s’intéresse aux murs chargés d’histoire, et pourtant délaissés. Au lieu d’ajouter des couches successives aux murs, l’artiste décide de « retirer pour révéler... ». Par son travail VHILS sculpte des portraits de personnes anonymes sur des pans de murs dans la ville, et redonne ainsi de la valeur à ces murs délaissés et abandonnés.
Avant de commencer son travail de sculpture en bas-relief, l’artiste esquisse ses portraits à la peinture. C’est à l’aide de burin, marteau-piqueur et autres ustensiles que VHILS commence à gratter la surface du mur, à révéler successivement les différentes couches qui le constituent.
La démarche peut paraitre brutale et violente de prime abord mais selon VHILS, le résultat gagne ainsi en poésie et en expressivité : petit à petit, un portrait se révèle. Des expressions et des émotions différentes émanent de ces portraits qui expriment comment les habitants ressentent la ville. Le jeu d’ombre et de lumière accentue le relief de ces visages.
"Monolith Serie #01", 2018 de VHILS - Courtesy de l'artiste et la galerie Magda Danysz © Photo Éric Simon
Par son travail, l’artiste donne alors une identité au mur. Ses œuvres montrent la relation étroite entre la ville et ses habitants, comment la ville façonne ses habitants et comment les habitants sculptent la ville.
Son travail ne se limite cependant pas aux murs. L’artiste explore et expérimente d’autres techniques et d’autres médiums comme les portes en bois creusées, les estampes à l’acide, des portraits sculptés dans un bloc de polystyrène ou encore des collages d’affiches publicitaires récupérées dans les rues de la ville.
Toutes ses œuvres ont tout de même un point commun, celui de montrer les influences réciproques entre une ville et ses habitants.
Galerie Magda Danysz - PARIS
78 rue Amelot
75011 Paris
www.magdagallery.com
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.
Expo Street art: Vhils Solo show " Entropie" - ACTUART by Eric SIMON
Du 23 Juin au 28 Juillet 2012 Alexandre Farto alias VHILS est né au Portugal en 1987 et vit entre Londres et Lisbonne. À partir de 2008, diplômé de l'Université d'art de Londres, il parcourt l...
http://www.actuart.org/article-expo-street-art-vhils-solo-show-entropie-107329656.html