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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

17 Jan

Sylvie FLEURY « Sculpture Nails »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Solo Show, #Expo Sculpture Contemporaine

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Du 11 janvier au 22 février 2025

 

 

 

 

L’exposition "Sculpture  Nails"  à la galerie Thaddaeus Ropac Paris Marais retrace la profonde contribution de Sylvie Fleury à notre compréhension du médium sculptural.  Au rez-de-chaussée de la galerie, l’artiste suisse présente une sélection de sculptures - autant d’œuvres historiques que de nouvelles œuvres présentées ici pour la première fois – couvrant plus de 30 ans de carrière.

 

 

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Cette présentation constitue ce que Fleury décrit comme sa réinterprétation de la galerie institutionnelle traditionnelle. S’engageant dans cette manière bien établie d’exposer la sculpture, l’artiste transforme les produits de luxes et des marques qu’ils soient des readymades ou de sculptures en bronze, laiton ou fibre de verre en les incluant dans l’exposition, suscitant des questions sur leur fétichisation, leur valorisation et leur consommation.

 

 

 

Des piles de magazines et d’emballages de maquillage, des paires de chaussures Alaïa coulées en bronze, côtoient une barette abstraite de trois mètres de large et une sélection d’œuvres « Mushroom » de l’artiste constituent un vaste aperçu du vocabulaire sculptural de l’artiste au fil des ans. Utilisant des matériaux et des processus associés au conceptualisme, au minimalisme et même à l’Arte Povera, les sculptures présentées dans l’exposition s’inspirent non seulement de la culture populaire et de la société de consommation mais aussi de l’histoire de l’art.

 

 

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Détail "Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Détail "Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Les références « tendrement irrévérencieuses » de Fleury au canon artistique souvent masculin deviennent des terrains de jeu créatifs, où elle explore la façon dont leurs stratégies peuvent se rapporter aux questions centrales de sa pratique et ainsi être reformulées.

 

 

Alors qu’un tapis de yoga de 2001–2002, coulé en bronze avec le motif caractéristique de Gucci en relief sur sa surface, encourage la comparaison formelle avec les sculptures de sol de Carl Andre, le diptyque monumental Vanity Case (2024), exposé ici pour la première fois, fait un clin d’œil aux « Mirror Paintings » de l’artiste italien Michelangelo Pistoletto.

 

 

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Beauty Case", 1995 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Beauty Case", 1995 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Combinant un fond en miroir avec un plan fixe de son œuvre vidéo Beauty Case (1995), son hommage à Pistoletto reflète les sculptures environnantes, ainsi que le spectateur, les amenant à dialoguer avec l’œuvre elle-même. L’œuvre illustre ainsi le sentiment omniprésent dans l’exposition que les dialogues et les juxtapositions peuvent créer de nouvelles significations et des connexions surprenantes.

 

 

La photo de Beauty Case montre Fleury, dos au spectateur, vêtue d’une robe et de talons hauts, luttant pour faire rentrer sa trousse de maquillage dans le coffre de sa Buick Skylark de 1967. La Buick est un motif récurrent dans son travail depuis le début des années 1990, auquel elle revient périodiquement, jetant un regard ironique sur sa conception en tant que symbole de masculinité.

 

" Evian", 1998 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

" Evian", 1998 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Slim Fast" de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Slim Fast" de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Un fil conducteur féministe traverse l’exposition, ainsi que dans la pratique de Fleury dans son ensemble. Des montagnes de boites de poudre de milkshake Slim-Fast sculptées en bronze à la vanille, au café au lait, à la fraise jouent sur les idées d’excès, mais aussi de restriction.

 

 

Ciblant les femmes qui souhaitent perdre du poids, la boisson de remplacement des repas est transformée en commentaire sur les promesses non tenues de la société de consommation dans un contexte de pressions croissantes pour atteindre des normes de beauté féminine inaccessibles.

 

 

Les Gucci Handcuffs (2001–2002) de Fleury, quant à elles, donnent le sentiment inquiétant que nous pourrions être davantage piégés que libérés par les possibilités étendues du luxe et de la beauté.

 

 

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Mushroom", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

" Shopping Art", 2017 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

" Shopping Art", 2017 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Au premier étage, les visiteurs découvrent un espace immersif illuminé uniquement par la lueur des célèbres œuvres en néon de l’artiste. Les néons en vue, quant à eux, englobent deux décennies d’exploration du médium par de Fleury. Comme bon nombre de ses sculptures. Ces œuvres constituent un geste vers l’histoire de l’art.

 

 

 

S’inspirant du principe de l’artiste conceptuel Joseph Kosuth selon lequel « l'art est créateur de sens » et le reliant à des slogans et des jingles, les néons de Fleury l’exploitent de manière provocante pour s’engager dans les mécanismes de l’industrie de la beauté et les remettre en question. Les noms des parfums – Hypnotic Poison de Dior, Ô de Lancôme et Eternity Now de Calvin Klein sont immédiatement reconnaissables grâce à leurs polices distinctives.

 

"Hypnootic Poison", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Hypnootic Poison", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Buy Me!", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Buy Me!", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

D’autres néons sont impératifs – un ensemble de 2001–2002 nous enjoint : Exfoliate (Exfolie), Hydrate (Hydrate), Shield (Protège), Purify (Purifie), comme le ferait une marque de soins pour la peau, tandis qu’une œuvre de 2005 s’illumine BUY ME – (ACHÈTE MOI) formant une déconstruction des messages d’une industrie qui pousse les femmes à consommer en jouant à son propre jeu.

 

 

 

À leurs côtés, un néon formant YES TO ALL  (OUI À TOUT) en majuscule – peut-être le message en néon le plus connu de l’artiste, qui notamment été installé ces dernières années sur  la façade du Petit Palais, Paris (2019) et au-dessus de l’entrée de la Pinacoteca Agnelli, Turin (2022), – fait référence à la commande informatique courante.

 

 

"Hydrate, Shield, Purify", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Hydrate, Shield, Purify", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"The only good system is a soundsystem", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"The only good system is a soundsystem", 2001-2002 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

L’œuvre capture la frénésie des stimuli, la vitesse et le zèle de la consommation dans le monde post-numérique, en les arrêtant, suspendus de manière poignante dans l’espace sombre comme des étoiles-guide dans une ère et un environnement d’excès.

 

 

 

À travers divers corpus d’œuvres, Fleury revient continuellement sur un traitement, avec cynisme mais toujours une touche de tendresse, des ornements de notre société de consommation et des fixations et aspirations qui y sont liées.  Cette dualité se retrouve dans Sculpture Nails, qui invite les visiteurs  à les situer dans la marge entre une célébration de la vie et des choses et la contemplation des dessous plus  sombre de la société.

 

 

"Ô Ô", 1998 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

"Ô Ô", 1998 de Sylvie FLEURY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon

Sylvie Fleury est née en 1961 à Genève, où elle vit et travaille. Depuis sa première exposition Sacs d’achats en 1991, Fleury a présenté de nombreuses expositions individuelles et collectives à travers l’Europe et les États-Unis.

 

 

Expositions individuelles récentes : Kunsthal Rotterdam (2024); Kunst Museum Winterthur (2023); Pinacoteca Agnelli, Turin (2022); Kunstraum Dornbirn, Autriche (2019); Istituto Svizzero, Rome (2019); Villa Stuck, Munich (2016); Eternity Now, dans le cadre de la collection permanente du Bass Museum, Miami (2017 et 2015); Centro de arte contemporaneo de Malága (2011); MAMCO Genève (2008).

 

Son travail a également été présenté dans des expositions collectives internationales, notamment au Daimler Contemporary de Berlin (2019); Musée Leopold de Vienne (2018); Kunsthaus Zürich (2018); Museum Haus Konstruktiv de Zurich (2016); SCHAUWERK Sindelfingen (2014); Kunstverein Hannover (2011); et Kunstverein Frankfurt (2011). En 2018, elle a reçu le prix suisse Meret Oppenheim et en 2015, le prix de la Société des arts de Genève.

 

 

Galerie Thaddaeus ROPAC

7 rue Debelleyme

 75003 Paris

 

 

https://ropac.net

 

 

 

Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h à 19h.

 

 

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