Expo Solo Show: PUNK cabinet de curiosités / MADE IN Raymond Pettibon: 1978-1986
Du 13 septembre au 16 novembre 2013
Raymond Pettibon est né Raymond Ginn le 16 juin 1957, est un artiste plasticien contemporain américain, parfois aussi musicien et parolier.
Frère de Greg Ginn, créateur du groupe de punk hardcore américain Black Flag, Raymond Pettibon a débuté en proposant le nom du groupe puis en concevant son logo. Il a ensuite réalisé ses pochettes d'album avant d'en concevoir pour divers autres groupes, essentiellement dans le genre punk hardcore. Il a progressivement acquis une reconnaissance qui l'a amené de la conception de pochettes de disques aux galeries d'art contemporain. Il existe de nombreux livres dédiés à son travail.
Raymond Pettibon n’est pas français malgré la sonorité étrangement francophonede son nom. Est-ce parce que ce dernier nous évoque celui du chorégraphe français Petipa? Le bond plutôt que le pas, l’image d’un mouvement brusque lui correspond davantage en effet, heureuse coïncidence.
La galerie mfc-michèle didier, en cette rentrée de septembre 2013, revêt l’aspect d’un concept store, ou pour être plus exact, tout en brouillant les pistes, celui d’un cabinet de curiosités punk.
Entre les années 1978 et 1986 Raymond Pettibon produit un trésor d’œuvres graphiques pour le groupe punk sud-californien Black Flag, ainsi que pour Red Cross, The Minutemen, Nig Heistet d’autres encore. Tous sont produits par le label SST Records fondé par son frère Greg. L’exposition présente ainsi plus de deux cents flyers de concerts, livres d’artistes, pochettes d’albums, posters, t-shirts, autocollants, planches de skateboards et les premiers prints de Pettibon.
Cette exposition offre un bel aperçu de la jeunesse artistique de Raymond Pettibon, sa période punk. Certaines des productions de l’artiste sont si rudes qu’elles poussent à détourner le regard: castration,démem-brement, suicide, meurtre sont les thèmes abordés alors. Pettibon met en exergue à travers des images one- shot les pans déséquilibrés de la société, des images qui peuvent être pleines d’humour et à la fois violentes et macabres: une scène représentant deux hommes se battant au couteau est annotée de la légende «Your girlfriend called me chicken» / «Votre amie m’a traité de poulet»; ou encore un squelette, debout sur une estrade, s’adresse à une audience, «Life is a joke» / «La vie est une blague» dit-il, une légende ajoute à cela: «This is the punch line» / «Il s’agit de la chute».
«(Mes dessins) sont violents», Pettibon l’admet dès ses 24 ans. «Et cela est dicté par le médium que j’utilise, j’interviens dans un cadre restreint. (...) C’est comme extraire la scène cruciale d’un film ou le passage critique d’un livre. Vous ne pouvez pas vraiment être subtil.»
Introduite par le premier livre d’artiste de Raymond Pettibon, Chaînes captives, publié en 1978, l’exposition est composée d’une myriade d’éléments graphiques très explicites en matière de sexualité et de violence. Le spectacle s’achève avec le carton d’invitation de la première exposition individuelle de Pettibon à New York,
tenue à la Galerie Semaphone en mars 1986, sur lequel le texte se lit comme suit: «I am the wrench in people’s lives, really fixing them up».
Il existe déjà un certain nombre de collectionneurs sérieux de Raymond Pettibon et il est inévitable que lorsque le punk entrera définitivement dans l’histoire, l’art de Pettibon en sera considéré comme l’un des chapitres essentiels.
«Cela se passera comme cela l’a été dans les années 60 avec les posters psychédéliques», prédit-il.
Galerie mfc-michèle didier
66 rue Notre-Dame de Nazareth
75003 Paris
Heures d’ouverture: du mardi au samedi de 12h00 à 19h00.