Prune NOURRY « Vénus »
"Ensemble de Vénus", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Du 11 janvier au 1er mars 2025
Après une exposition personnelle à Bruxelles en 2017 et en 2022, ainsi qu’à Paris en 2019 et en 2021, Prune Nourry est invitée par la galerie Templon à investir le grand espace de la rue du Grenier-Saint-Lazare à Paris de janvier à mars 2025.
Dans la lignée de ses projets liés à la place de la femme dans la société à travers la symbolique de la matière terre, Terracotta Daughters (2011-2031), Mater Earth (2020-2023) et Statues Also Breathe (2022), l’artiste présente pour la première fois son projet Vénus. Cette exposition a été en partie produite grâce à un partenariat avec l’Atelier de moulage du GrandPalaisRmn situé à Saint-Denis.
"Grande Vénus #3 (Lespugue)", 2023 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Le projet Vénus est né d’une rencontre de Prune Nourry avec Ghada Hatem, gynécologue obstétricienne, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis, un centre d’aide et d’accompagnement pour les femmes victimes de violences. Rattachée à un hôpital, la Maison propose aux femmes en difficulté en Seine-Saint-Denis une prise en charge pluridisciplinaire.
À travers leurs ateliers (alphabétisation, théâtre, danse…), l’artiste a rencontré huit femmes qui ont accepté de poser nues, en dépassant avec courage les tabous sociétaux liés à leur culture, ou ceux personnels liés à leurs traumas. Comme pour Projet Phenix en 2021, Prune Nourry renoue avec la tradition du portrait et a sculpté ici dans un contexte encore plus intime, entre une femme sculpteure et une femme modèle.
À partir de leur histoire unique - chaque femme partageant si elle le souhaitait son parcours durant les séances de pose - et de leur forme de corps variés, l’artiste a modelé en terre leur buste à la manière des vénus préhistoriques. Leurs mots, autant que les détails de leur corps, inspirant chaque œuvre. Réalisé en taille humaine ou en petit format, le portrait a ensuite été moulé, puis tiré en bronze recouvert d’une peau de terre, ou tiré en terre cuite.
"Vénus", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
"Chronologie d'une représentation (Vénus)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Forte de ses recherches et rencontres (dont Catherine Schwab, conservatrice en chef du patrimoine, chargée des collections du Paléolithique et du Mésolithique au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, qui est originaire de Seine-Saint-Denis) autour des vénus du Paléolithique (période gravettienne) entamées fin 2022 pour la réalisation de son œuvre en tandem avec Kengo Kuma pour la gare de Saint-Denis - Pleyel, Prune Nourry a demandé aux femmes modèles de prendre les mêmes poses, debout et statique, que les vénus du passé.
Un lien fort entre le passé et le présent, entre le personnel et l’universel, opère dans ce projet ; ce thème fait partie des élans d’inspiration de la sculpteure, comme cela a pu être remarqué dans son exposition au Musée national des arts asiatiques - Guimet à Paris en 2017.
""Vénus (Aidara)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
"Vénus (Gloria)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Les mythes de création et la matière terre sont également au cœur du travail de Prune Nourry. En 2023, elle inaugure au Château La Coste l’installation permanente Mater Earth qui évoque la racine latine de « mère », de « maternité », mais aussi la matière (en anglais, « matter ») de l’argile. En parallèle, depuis 2022, elle travaille sur un projet collaboratif Statues Also Breathe, avec l’Université d’Ile-Ife au Nigéria, inspiré du mythe de création yoruba. Ce mythe oral, antérieur aux religions monothéistes écrites, raconte que l’humain a été créé à partir de l’argile d’Ife.
À partir de 2011, elle développe aussi son projet Terracotta Daughters, une armée de petites filles réalisées en terre cuite à taille humaine enfouie dans un lieu secret en Chine jusqu’en 2030.
Cette exposition à la galerie Templon a été pensée en lien avec la commande Les Vénus dionysiennes pour le Grand Paris Express dans la gare Saint-Denis – Pleyel en tandem avec l’architecte Kengo Kuma, inaugurée en juin 2024. Cette commande, portée par la Société des grands projets, sous la direction artistique et culturelle de José-Manuel Gonçalvès avec le CENTQUATRE-PARIS et l’agence Eva Albarran & Co., sera installée en 2026.
"Vénus (Alimata)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
"Vénus (Sarah)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Pour s’ancrer à Saint-Denis avant cette date, Prune Nourry a décidé de déménager son atelier d’avril à juillet 2024, invitée par la Mairie de Saint-Denis pour une résidence artistique dans la Villa D., un ancien foyer pour jeunes filles et futur centre d’art. C’est là qu'elle a pu inviter les femmes pour des séances de pose, non loin de la Maison des Femmes.
Dans l’espace de la galerie, Prune Nourry présente des sculptures en bronze et en terre cuite, des Vénus et des Femmes, faisant écho aux Vénus dionysiennes pour la gare Saint-Denis – Pleyel, notamment une série de 8 petits bronzes avec une patine évoquant la terre, ainsi qu’un prototype de Vénus à l’échelle 1 (170 cm) pour rendre compte de la dimension monumentale de la future installation dans l’atrium de la gare.
L’artiste expose également une installation composée de plus d’une vingtaine de moules issus de l’Atelier de moulage du GrandPalaisRmn, à Saint-Denis, lieu de conservation du patrimoine, de métiers d’art uniques et véritable répertoire de l’histoire de la sculpture mondiale. Accompagnée dans son projet artistique par le personnel de l’Atelier qui lui a ouvert sa réserve, a mis à sa disposition les compétences professionnelles de ses équipes et le savoir-faire séculaire de ses artisans, Prune Nourry a procédé à une sélection minutieuse de moules de Vénus dans la colletion afin de retracer l’histoire de l’art des Vénus, couvrant les périodes de la Préhistoire au XXe siècle sur plusieurs continents.
"Empreinte d'une grande Vénus(Lespugue)", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
"Vénus hybride #1, #2, #3, #4 et #5", 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Au sous-sol, 7 nouvelles pièces dont une série de Vénus hybrides créée aussi avec l’Atelier de moulage du GrandPalaisRmn sont à découvrir, ainsi que le film réalisé par Vincent Lorca, qui documente son travail depuis plusieurs années : L’Amazone Érogène, Projet Phenix, Mater Earth, Statues Also Breathe). Rendant compte de la relation entre l’artiste et les modèles issus de la Maison des femmes, du processus de création des œuvres, le documentaire a été réalisé en association avec le collectif ,Femmes à la caméra. Ainsi, ces vénus d’hier et d’aujourd'hui nous rappellent que, au-delà de la diversité de formes, d’origines et les multiples couleurs d’argile qui les composent, nous sommes tous issus de la même terre et retournons à la terre.
En parallèle, la nouvelle monographie de Prune, Corpus, sortira aux Éditions de La Martinière en février 2025. Cet ouvrage bilingue français / anglais de plus de 250 pages, comprend de nombreux visuels du travail de l’artiste, ainsi qu’une conversation avec Catherine Grenier et une préface de George Lucas. La conception graphique est signée Agnès Dahan Studio. Une signature est prévue à la galerie au 28 rue du Grenier-Saint-Lazare le 13 février à 18h.
"Vénus (Mariame), 2024 de Prune NOURRY - Courtesy de l'artiste et de la Galerie TEMPLON - Paris © Photo Éric Simon
Née en 1985 à Paris et formée à l’Ecole Boulle, Prune Nourry vit et travaille à New York et à Paris.
L’artiste soulève dans ses projets des questions éthiques liées à la notion d’équilibre au sens large : le corps et la guérison, le déséquilibre démographique dû à la sélection du sexe et les dérives scientifiques, l’écosystème et l’interdépendance entre les espèces vivantes.
Sa pratique associe sculpture, installation, performances et vidéo. Son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles dont Holy, Carte Blanche à Prune Nourry, Musée Guimet, Paris, France (2017), Daughters, Château de Malromé, Saint-André-du-Bois, France (2018), La destruction n’est pas une fin en soi, Les Rencontres de la photographie, Les Magasins Électriques, Arles, France (2018), Amazone Érogène, Le Bon Marché – Rive Gauche, Paris, France (2021), L’Amazone Érogène (Arc), installation dans le hall des Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, Belgique (2022) ;
Son armée de Terracotta Daughters, sculptures en terre cuite inspirée des guerriers de Xi’an, a été exposée à travers le monde entre 2013 et 2015, de Paris à Shanghai en passant par Zurich, New York et Mexico, avant de les enfouir en Chine jusqu’en 2030. Réalisé en 2019, son film Serendipity a été présenté au Festival du film de Berlin, à la quinzaine du film documentaire du MoMA, au Festival du Film de Tribeca et projeté dans le cadre du programme d'Art Basel Film.
Début 2022, elle signe la scénographie d’Atys, opéra-ballet composé par Jean-Baptiste Lully pour Louis XIV, une nouvelle version mise en scène et chorégraphiée par Angelin Preljocaj. La production est présentée au Grand Théâtre de Genève puis à l’Opéra Royal de Versailles. Puis, l’artiste installe dans à la galerie Templon Bruxelles une exposition personnelle, Infinite Arrows, qui explore en profondeur les symboliques de la flèche et des formes géométriques, faisant écho au courant des minimalistes américains.
En parallèle, Prune Nourry termine pour le Château La Coste une grande sculpture immersive et écoresponsable, une femme enceinte allongée sur le dos émergeant du paysage, Mater Earth. Enfin, un projet sculptural d'envergure voit le jour fin 2022, mené en collaboration avec les familles des filles de Chibok et l'université Obafemi-Awolowo à Ile-Ife. Intitulé Statues Also Breathe, il regroupe un ensemble de 108 têtes en argile sculptées à l'image des lycéennes et inspirées par les anciennes têtes d'Ife, un film documentaire et un podcast, dans le but de sensibiliser à la situation dramatique des disparues tout en mettant en lumière la lutte menée en faveur de l'éducation des femmes par-delà le monde.
Galerie TEMPLON Paris
28 rue du Grenier Saint-Lazare
75003 Paris – France
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.
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