Barry MCGEE « I’M LISTENING »
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Du 26 avril au 24 mai 2025
Perrotin a le plaisir de présenter la sixième exposition personnelle de l’artiste Barry McGee, la deuxième dans la galerie de Paris. Issu et imprégné de la vibrante sous-culture de la côte ouest des Etats-Unis - celle des skateurs, surfeurs et graffeurs – Barry McGee (né en 1966), basé à San Francisco, est une figure majeure du Mission School, un mouvement influent des années 1990 à San Francisco, reconnu pour son esthétique artisanale et son engagement social.
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2012-2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2024 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Opérant sous divers pseudonymes, notamment celui de Twist, McGee intègre ses premières expériences de graffeur et de graveur dans une pratique multidisciplinaire foisonnante. Son œuvre réunit des caricatures minutieusement peintes des marginaux de la société en particulier les sans-abri de San Francisco -, des assemblages dynamiques de panneaux, des motifs complexes rappelant l’op art, ainsi que des installations immersives explorant la condition humaine.
Ses expositions suscitent bien souvent un esprit de communauté et intègrent des contributions de ses pairs et de récentes rencontres. Le texte qui suit a été rédigé par le critique d’art et commissaire d’exposition Richard Leydier à l’occasion de cette exposition.
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2021-2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Barry McGee vit à San Francisco (il y est né et il y vit). Ce fait a son importance car son art serait sans doute très différent s’il avait par la suite choisi de s’installer dans une autre ville des États-Unis. On connait un peu l’histoire hippie de cette cité du nord de la Californie, sa tradition musicale avec Carlos Santana ou le groupe Love, mais moins les mouvements artistiques qui s’y sont succédé, comme la Bay Area Figurative Movement de Richard Diebenkorn ou, dans un genre plus « abstrait », le Dynaton de Lee Mullican et Gordon Onslow- Ford.
L’art de McGee s’est nourri en partie de ces univers et il fit partie au début des années 1990 du mouvement de la Mission School, auquel participèrent également Chris Johanson, Alicia McCarthy ou Margaret Kilgallen. Avec Tom Sachs ou Harmony Korine, il figura au line-up de Beautiful Losers, légendaire exposition organisée par le critique, galeriste et poète Aaron Rose au Yerba Buena Center (San Francisco) en 2004.
"Untitled", 2024 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2024 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Mais surtout, San Francisco est la ville de l’écrivain Jack London ,(1876-1916), auteur prolifique en dépit de sa courte vie, qui manifesta son intérêt pour les sans-abris, les hobos, les vagabonds, dont il fut lorsqu’il marcha sur Washington en 1894 et devint socialiste. Au cours des dernières années, avec l’avènement du fentanyl, San Francisco a changé de visage du fait de la multiplication de ce qu’on nomme les « drogués zombies ».
L’art de McGee, nourri de lowbrow et d’art vernaculaire, vient de la rue et d’une certaine manière y conserve un ancrage fort. Il opère non seulement dans le monde établi de l'art contemporain, mais il jouit également d'un statut de culte vénéré dans le monde du graffiti. Opérant sous divers pseudonymes, comme Twist ou Lydia Fong, il a mené pendant des années des actions, la plupart du temps nocturnes, dans des territoires délaissés qu’il marque de son empreinte, cisaillant les grillages ou peignant les murs de béton à la bombe aérosol.
"Untitled", 2021-2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2021 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Cette exposition comprend ainsi beaucoup d’objets trouvés au cours de ces « dérives urbaines » (qui ne sont pas si éloignées de l’errance en skateboard), transformés par l’artiste. Il est donc question de transmutation, de changer « l’ignoble » en quelque chose de positif et de beau. L’inscription FYUD a trait à la lutte contre le fascisme. L’Acronyme signifie “Forget Your Unfortunate Delusions”.
I’m Listening. J’écoute mais quoi, nous dit Barry McGee ? Dans ce moment particulier sourd désagréablement un bruit de fond permanent. Il s’insinue partout, couvre tous les bruits auparavant porteurs de vie, le son des vagues qui se brisent, le chant des oiseaux… C’est ce qu’on appelle le bruit des bottes.
Et pour un artiste, il est particulièrement insupportable à l’oreille car il réduit la perspective de liberté à une peau de chagrin. On compte ici beaucoup de faces grimaçantes : « Je me concentre sur tout ce qui est actuellement merdique sur notre petite planète. Mais je célèbre aussi toutes ces choses incroyables que les humains inventent pour rester positifs et en forme », nous dit l’artiste.
"Untitled", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Untitled", 2021 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
"Tidal Wave", 2025 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la galerie PERROTIN - Paris © Photo Éric SIMON
Les tableaux de cerises ont leur importance : « Ce fruit symbolise pour moi l’espoir et l’amour éternel », ajoute McGee. Ils représentent une échappatoire quand tout semble perdu. Tout comme ses tableaux géométriques, d’une beauté stupéfiante, recèlent d’infinies lignes de fuite. C’est le temps des cerises et ce printemps qui revient immanquablement, amenant une renaissance régénératrice.
Ce qui caractérise toute exposition de Barry McGee, c’est la profusion et la générosité. Chaque recoin est envahi par les œuvres, et la créativité de l’artiste éclabousse tous types de supports : bouteilles de verre, planches de surf, objets déclassés, toiles, dessins… On n’est parfois pas très loin de l’art brut. Welcome to North Cal.
- Richard Leydier, critique d’art et commissaire d’exposition.
Galerie PERROTIN
10, impasse Saint Claude
75003 Paris
France
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 11h à 19h.
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Barry McGEE "Fuzz Gathering " - ACTUART by Eric SIMON
"Untitled", 2021 de Barry MCGEE - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon Du 16 octobre au 18 décembre 2021 "Ce que j'aime dans la pratique du graffiti, c'est que pers...
https://www.actuart.org/2021/11/barry-mc-gee-fuzz-gathering.html