Raphaëlle RICOL « Affranchi »
Détail "Ice", 2021 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
Du 1er décembre au 7 janvier 2023
« Toute œuvre de Ricol tire son intensité expressive et son pouvoir de sidération de l’audace avec laquelle l’artiste met en présence des moyens plastiques antagonistes, des références ennemies, des affects opposés — voire deux toiles dont rien, à première vue, ne justifie la réunion. Cette violence s’exerce aussi bien sur un genre pictural anodin que sur des symboles religieux et politiques. Elle se saisit des imageries enfantines comme des imageries pornographiques. Elle met en pièces les grands principes et les références nobles ».
Philippe Dagen (extrait)
"Coffee Time", 2019 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
"Jesus", 2022 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
"Maurizio", 2022 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
« Le réel, c’est ce qui cogne ! » déclarait le psychanalyste Jacques Lacan..
Magnifique formule que l’on s’empresse de transposer pour définir la peinture de Raphaëlle Ricol et le choc physique et psychologique qu’elle procure. Chaque toile de cette artiste de 44 ans, sourde de naissance, aux allures de gavroche rebelle, contient une rage folle devant notre monde qui court à sa perte, ou face aux questions métaphysiques qui nous taraudent. Pas de mode pause dans ses compositions saisissantes secouées par une tension extrême.
À mille lieux de Matisse qui souhaitait faire de ses tableaux des plages de méditation à contempler assis dans un bon fauteuil, chez Ricol tout converge, au contraire, pour nous ébranler : figuration expressive débordante, thèmes dérangeants, recours à la caricature, oppositions de couleurs stridentes, associations brutales d’éléments divers, mixage sauvage des techniques, des matières, des références...Une liberté d’exécution et des obsessions récurrentes dessinent des récits tiraillés entre forces destructrices et inspiration fulgurante, prenant racine bien au-delà du langage.
Elisabeth Couturier (extrait)
"Damien", 2022 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
"Jeff", 2009 de Raphaëlle RICOL - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Patricia Dorfmann © Photo Éric Simon
Raphaëlle Ricol, née à Lyon en 1973, commence par fréquenter une école de graphisme (elle est diplômée de l’ESAG-Penninghen en 1999), puis fait de la photographie et peint en autodidacte à partir de 2001.
Ses sources d’inspiration sont multiples : la BD, les mangas, les dessins animés, l’art urbain, la peinture classique, sans oublier le monde qui l’entoure. Elle peint aussi bien à l’acrylique qu’à l’huile en y mêlant le feutre, le marqueur ou la peinture à la bombe. Partie d’un univers réaliste, la peinture de
Raphaëlle Ricol s’est progressivement orientée vers «un monde peuplé de créatures à la fois violentes et burlesques ». Sélectionnée en 2010 par Fabrice Hergott, quelques-unes de ses toiles ont été présentées à l’exposition « Dynasty », au Palais de Tokyo.
Raphaëlle Ricol remporte en 2015 le prix Jean-François Prat.
Galerie Patricia Dorfmann
61 rue de la Verrerie
75004 Paris
https://www.patriciadorfmann.com/
Jours et horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 14h à 19h.