Du 7 février au 11 mai 2014
Depuis la nuit des temps, les artistes expérimentent des processus visionnaires en se projetant dans les profondeurs de l’Astral. Pourtant, cette particularité du fait artistique est rarement abordée. Ainsi, pour sa 23ème exposition, l’Espace culturel Louis Vuitton propose-t-il avec Astralis de voyager dans cette étrange réalité par une exploration des mondes de l’insondable et de l’inaccessible, grands pourvoyeurs de visions.
Autre nom de « l’Invisible », « l’Astral » convoque les motifs du céleste, du subtil et des outre-mondes. Il évoque à la fois le voyage intérieur et la projection hors corps de la conscience. Ces dimensions mystérieuses suscitent de troublantes recherches scientifiques et font également l’objet d’un important regain d’intérêt de la part des artistes. C’est à ces visions et à ces pouvoirs de l’art qu’Astralis1 se consacre, avec une exposition en forme de pérégrination initiatique où douze artistes internationaux ont conçu autant de paysages et d’antichambres vers l’ailleurs.
David ALTMEJD, Sans titre, 2009
Borre Saethre, Solaris, 2014
Le parcours de l’exposition débute par la cascade en forme de vanité que Myriam Mechita a créée pour la vitrine de la rue de Bassano, alors que l’accueil des six anges de David Altmedj nous guide vers le tunnel de lumière de Børre Saethre ouvrant sur une succession de mondes parallèles. Celui des visions de Chloé Piene où tout semble commencer par la fin, puis de Jean-Luc Favero où l’artiste redonne vie à un cerf en créature de lumière, conduisant au Cosmic Lodge de Charley Case, véritable passage via le monde des ancêtres et des esprits.
Jean Luc favro, Cerf-transfiguré, 2013
Vidya Gastaldon, tableau de guérison, 2013
Siobhan HAPASKA, Quatre anges, 2012
Puis s’offre un curieux paysage d’expériences visionnaires : celles de Vidya Gastaldon s’incarnent dans une composition avec un berceau en lévitation associé à d’étranges peintures, alors que la sculpture lumineuse Via Lactea de Basserode diffuse une brume nimbant les anges de sélénite et la machine à réincarner les âmes en arbres de Siobhàn Hapaska.
Damien Deroubaix, Sans titre, 2013
Damien Deroubaix, Sans titre, 2013
Le cabinet de Damien Deroubaix au plafond peint céleste qui revisite les cieux baroques est habité par EA, le dieu akkadien des profondeurs. Il fait écho à ce chien de céramique aux deux têtes décapitées de l’antichambre des Incendies volontaires de Myriam Mechita avec ses arbres luminescents et leur constellation de visions.
Myriam MECHITA, la sagesse infinie, 2013
Rina BANERJEE, La femme folle, 2012
Mais avant de s’engager dans le final du ballet cosmique des créatures hybrides de Rina Banerjee, il faut croiser les broderies prophylactiques de Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin), avant de se laisser visiter par leur ultime vision de l’exposition, composée d’un lit à baldaquin, d’une échelle de lumière et d’étranges mains, qui semblent nous être tendues depuis un au-delà.Pascal Pique, commissaire pour le Musée de l’Invisible.