CHRISTO et Jeanne-Claude:Quand l'empaquettage s'approprie l'espace pour créer la scupture"
Christo est né le 13 juin 1935 à Gabrovo (Bulgarie). Christo Vladimirov Javacheff fait ses études aux Beaux-arts de Sofia de 1952 à1956. En 1958, il arrive à Paris où il rencontre Jeanne-Claude de Guillebon, également née le 13 juin 1935. Ils se marient et font œuvre commune. Leur première exposition personnelle a lieu en 1961.
Christo rejoint le groupe des nouveaux réalistes en 1963.
Ils s'installent à New York en 1964 et prennent la nationalité américaine. Leurs œuvres sont signées Christo, puis Christo et Jeanne-Claude à partir de 1994. Jeanne-Claude est décédée en 2009 à New York.
Leurs démarches créatives
En 1961, Christo et Jeanne-Claude créent des empaquetages sur le port de Cologne.
En 1962, ils réalisent à Paris, rue Visconti, un assemblage avec 204 barils d'huile et d'essence empilés en geste de protestation contre le mur de Berlin.
Depuis 1964, ils proposent des projets d'empaquetage poétiques et gigantesques, une "prise de possession de l'espace". Ils souhaitent véhiculer "l'éphémère comme dimension esthétiques". Ils s'approprient, drapent, découpent et colorient monuments ou paysages (ruraux, urbains ou maritimes). Ils leurs donnent "une dimension sculpturale nouvelle" Running Fence, USA (1972-1976); Surrounded Island, Biscayne Bay, USA (1980-1983);
Pont Neuf, Paris (1975-1985); Reichstag, Berlin (1971-1995); the Gates, Central Park, New York (1979-2005).
Ils disent de leurs environnements qu'ils sont "des projets de liberté", car, en dépit de leur dimension architecturale, ils les produisent eux-mêmes, les défendant parfois pendant des années pour obtenir les autorisations nécessaires à l'investissement des espaces publics.
Ils mettent en scène toiles, câbles et structures métalliques, pour créer des œuvres éphémères qui durent deux semaines en moyenne. Leur art consiste en l'« empaquetage » de lieux, de bâtiments, de monuments, de parcs et de paysages. Certaines de leurs œuvres pionnières se rapprochent du Land art en raison de leur gigantisme, ou plus généralement, de leur réalisation hors des traditionnels sites ; atelier, galerie, musée. Le couple refuse cependant l'appellation « Land Art », précisant que ses interventions ne sont jamais réalisées dans le désert : un argument assez discutable au regard de la diversité des pratiques de ce mouvement artistique qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Ils s'intéressent à la structure, à l'usage, à la beauté ou à la dimension symbolique des lieux sur lesquels ils interviennent temporairement, qu'ils « révèlent en cachant ».
Les Christo réalisent un travail monumental et éphémère, c’est ce qui marque leur originalité, prendre autant de temps uniquement pour un résultat qui ne durera qu'un court laps de temps. Selon Albert Elsen, « aucun artiste de l’histoire n’a passé autant de temps à voyager pour se présenter lui-même ainsi que son œuvre. Le succès de ses projets auprès du public […] est dû pour une part non négligeable à sa facilité de contact et à ses dons naturels de pédagogue. Il fut le premier créateur à étudier de lui-même l’impact tant humain qu’environnemental de ses projets. La plupart des artistes pensent que l’éducation du public prend trop de temps au détriment de leur travail ». Pour Christo, « l’interactivité verbale avec le public » fait partie intégrante de sa créativité. Toujours selon lui, « son art est le résultat d’une réflexion et d’une intuition esthétique imposée à un environnement naturel et construit ».
A l'occasion de chaque projet, ils réalisent dessins préparatoires, collages, dessins, maquettes et films.
Remerciements sincères pour les photographies utilisées du site http://www.christojeanneclaude.net