Mel RAMOS: " l'homme qui aimait le Pop Art au féminin "
Mel Ramos est né le 24 juillet 1935 à Sacramento, il commence des études artistiques dans cette même ville en 1953. Il expose pour la première fois à la galerie David Stuart en 1965 et en Europe à partir de 1971. Le musée Oakland de Californie lui consacre sa première exposition rétrospective en 1977.
Peintre de la Côte Ouest des Etats Unis, Mel Ramos débute par les cours abstrait de l’école des beaux arts de San Francisco. Des leçons auxquelles il se sentira réfractaire jusqu'à découvrir l’oeuvre « Women I » de William de Kooning. Pendant les deux ans qui suivront il travaillera sur la série « I get a thrill when I see Bill ».
Sur les conseils de Léo Castelli, il s’isolera et trouvera son style. Son sujet de prédilection apparaît : « Les pin Ups ».
Sa démarche créatrice
Son style est « Californian pop art ». Il peint des héroïnes qu’il fait vivre dans un univers de couleurs vives, parfaitement léché. Mel Ramos construit ses peintures, d'inspiration surréaliste, comme des juxtapositions. il s'inspire, au début de sa carrière, de l'imagerie des comics américain, en peignant les effigies de Batman ou de Flash Gordon,en utilisant des pigments épais et oléagineux, il développe une iconographie pop qui lui est spécifique : il met en scène des pin-up nues présentant des produits de consommation courante appartenant à de grandes marques emblématiques (sodas, chewing-gums, conserves…).
Mel Ramos est différent des autres artistes pop, il n’y à pas de cynisme dans son travail, il à une approche positive de la représentation du corps de la femme véhiculé par les médias.
Les créations de Mel Ramos sont des « Belles de jour ». Leur érotisme n’est ni sombre nipornographique. Il est l’élément essentiel de la sensualité féminine. Lorsque dans les années 1960, il transfère la pin up des médias dans la peinture, il donne à la représentation collective des fantasmes, un visage.
En 1972, il commence une série « A Salute to Art History », principalement dédié aux nus des célèbres peintres Français du 18e et 19e siècle. Avec cette série, Il transforme les nues d'Ingres en « Playmate ». Il anobli doublement le profane motif de la « Pin-Up », en l’élevant dans le domaine de la peinture, puis dans le cadre de travaux sanctionnés de « Grand art».
Dans les années 1980, une nouvelle phase de sa peinture apparaît, il tourne son attention au « Nu » dans l'immédiat contexte de l’atelier : il commence la « Mirrors Series », et « Drawing Lessons ». Ceci signifie également le changement de la représentation de la femme qui retourne dans la sphère artistique du studio. La femme devient alors un modèle perçu comme un simple objet de prétexte à la peinture.
Dans les années 1990, avec « Galatea’s Serie », il rend palpable une fois de plus que l'idéalisation du
corps de la femme dans l'art et dans les coupures de presse ne montrent que des « Statues », et certainement pas de réelles femmes.
Depuis les années 2000 et jusqu'à aujourd’hui, Ramos est retourné à ses premiers amours « Pin Up », et a recommencé à faire une série « Lost Painting De 1965 ».Par ce biais également, il questionne les vraies-fausses valeurs que la publicité et Hollywood mettent en avant, à commencer par l’émancipation de la femme. Privilégiant la figure féminine et son naturel, il est à la base de l’évolution contemporaine du nu.
Son travail est présenté dans plus d’une trentaine de collection publiques, dont le Guggenheim et le MoMA de New York ou la Hamburger Kunsthalle. A l’occasion de ses 75 ans et des 50 ans du Pop Art, en 2010 il a fait l’objet d’une grande rétrospective à l’Albertina de Vienne et à la Villa Stuck de Munich.