Paul Mc Carthy "le constructeur d'un débordement chaotique des sens"
Paul McCarthy est né à Salt Lake city, en 1945, actuellement il vit et travaille à Los Angeles. A ces débuts il étudie les Arts à l’Université d’Utah en 1969, il fait la connaissance de Ralvo Puusemp qui lui fait découvrir Donald Judd et yves Klein.
En 1966 le département d’arts de l’université crée une section de cinéma expérimental où il découvre les films de Bruce Conner, Kenneth Anger, Jean-Luc Godard, Ingmar Bergman et Andy Warhol. En 1966-1967, il s’intéresse à Gutaï, Yoko Ono, Ortiz, Gustav Metzger, Allan Kaprow puis découvre le travail de Bruce Nauman en 1967. Il commence à réfléchir à l’utilisation de la vidéo mais se heurte à l difficulté de se procurer les moyens techniques nécessaires et commence par tourner quelques petits films expérimentaux.
Paul McCarthy met depuis le début des années 70 la performance (dont il est lui-même le protagoniste), la sculpture, la peinture, le dessin, la vidéo, la photographie, au service d’une impitoyable critique de la culture et du système de valeurs dominant dans le monde occidental, et en particulier aux USA. Son travail, qui exerce sur de nombreux artistes d’aujourd’hui une très grande influence, est marqué par l’excès, le paradoxe, le grotesque et l’humour (souvent très noir).
Au cours des années 80, il explore plus profondément la technique des installations (vidéo performance). Il marque la scène artistique californienne avant d’acquérir une renommée internationale.
Dans les années 90, McCarthy est un vrai maître contemporain qui a réalisé un rôle clé dans l’histoire de l’art. En combinant minimalisme et performance provocatrice. Il a utilisé le corps humain, avec tous ses désirs et tabous, créer une langue unique, irrévérencieuse et satirique qui combine Pop Art avec des contes de fée.
Les vidéos de McCarthy, les installations et les sculptures transportent les visiteurs d’un univers qui combine la fascination de Hollywood avec le côté sombre du rêve américain.
Les spectacles de McCarthy sont conçu comme un parc à thème géants ces scènes délirantes provoquent chez le visiteur un choc voir un dégout, mais comme un maitre de cérémonie McCarthy construit des expositions dans lesquelles les imitateurs de célébrités interprètent les parodies dérangées, ou dans lequel Mickey, Blanche-Neige sont attrapés dans des actes bestiaux de régression primitives. Ou des avatars faits maisons et des monstres mutants peuplent les salles, le ketchup, les boites de porcs alimentaires, des animations de personnages mécanisés et robotisés s’agitent dans des mouvements incontrôlés et violents.
Pour répondre à la violence oppressive et hystérique du monde qui nous entoure, il en détourne les icones les plus inoffensives et les plus symboliques (Blanche Neige et les nains, Barbie, Pinocchio…), il en dynamite les figures les plus éminentes, dans le registre du pouvoir (George Bush) ou de l’art la peinture expressionniste abstrait. Il démonte les mécanismes Médiatiques, consuméristes, politiques, idéologiques en un carnaval de masques, d’objets sexuels, de chocolat.
Depuis l’arrivé de George Bush à la présidence, Par des installations mécaniques il parodie avec férocité la société américaine, son obsession de la puissance et la domination, qu’elle soit militaire (certaines œuvres ont été conçues au moment de l’intervention américaine en Irak) ou sexuelle (les notions de masculinité et de virilité sont réduites à leur plus lamentable expression), la relation entre ces deux registres étant une thématique majeure de l’œuvre de l’artiste.
On peut aimé ou détester, mais on ne reste pas insensible a ces machines délirantes, a ces montgolfières provocantes, a ces vidéo surprenantes , a ces mise en scènes décalées, a ces sculptures humiliantes et ces photographies hallucinantes. On ne comprends pas toujours les délires de Mc Carthy mais on en resort avec un sentiment mitigé comme un rêve inachevé.
Quoi qu’il se passe McCarthy restera dans l’histoire de l’art contemporain, car il traduit une époque par la provocation (la résistance) avec humour qui inspirera encore longtemps les artistes du futur.
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