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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

25 Sep

Exposition Dessin Contemporain: WINSHLUSS « Interférence rétroactive »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Dessin Contemporain

WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Du 11 septembre au 31 octobre 2020

 

Considéré comme l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération, au trait aussi acéré qu’inventif, Winshluss,Vincent Paronnaud, présentera au 33 rue de Seine un ensemble de dessins récents et quelques pièces tridimensionnelles dont une irrésistible maquette de son dernier court métrage réalisé en stop motion.

 

Pour sa quatrième exposition personnelle à la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Winshluss revient sur ses premiers traumas artistiques comme un retour vers le futur, une sorte d’interférence rétroactive.

"La petite fille aux allumettes", 2013 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

"La petite fille aux allumettes", 2013 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Série « Une histoire et au dodo » "Hansel et Gretel", 2013 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Série « Une histoire et au dodo » "Hansel et Gretel", 2013 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

UN RETOUR AUX SOURCES

 

Du 11 septembre au 31 octobre, Winshluss revient sur les films qui ont marqué son enfance et son adolescence, des chefs-d’œuvre comme des séries Z, tous à l’origine de son univers et sa psyché. Entre littérature, bande dessinée et art contemporain, horreur, violence, action, science- fiction et apocalypse, en couleurs ou en noir et blanc, seul ou en équipe, Winshluss s’inspire des personnages des grands classiques : Pinocchio, Hansel et Gretel, Barbapapa, transformés, détruits, corrompus par ce coup de main vif et surprenant, jamais le même.

 

Il détourne les mythes de la culture populaire pour donner sa vision d’un monde ultralibéral à la dérive. « J’ai une vision assez sombre de notre société et j’éprouve le besoin de la contrebalancer par une forme ludique, voire grotesque. L’ironie et la mélancolie sont de très bonnes amies, on le sait. »

"La Nuit du Chasseur", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

"La Nuit du Chasseur", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

PEINDRE DES AFFICHES DE CINÉMA

 

L’Étrange créature du lac noir, Mad Max, Zombies, ... : les affiches revues par Winshluss, comme celles de films inventés ou rêvés, jettent le trouble entre la réalité et la fiction, témoignent d’un élan de nostalgie mêlé à l’ironie. L’artiste, qui ne s’est jamais arrêté de rêver d’histoires, déploie ses « réalictions » hautes en couleur, exubérantes, aux titres racoleurs, annonçant un avenir « atrocement » meilleur.

 

La catastrophe est sans cesse revue et corrigée par l’artiste et le mur entre réalité et fiction finit par s’écrouler. « Notre quotidien a basculé dans l’extraordinaire et ceci bien avant cette pandémie mondiale. Que l’on prenne les attentats du 11 septembre, Fukushima, l’exode massif de migrants...Tout est matière à souligner l’ambiguïté d’un monde qui scénarise sa propre chute dans un mélange de stupeur et d’effroi.

 

Du dessin, de la couleur, des phrases racoleuses, de l’exubérance : voilà pour la forme. Je le répète, j’ai besoin de l’élan primitif de la création joyeuse. »

"Attack of the 50 ft drag queen", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

"Attack of the 50 ft drag queen", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Une prophétie autoréalisatrice

 

Rappelons le caractère quasi-prophétique de certains des albums de Winshluss dont les personnages évoluent depuis toujours sur fond de crise financière, comme s’ils nous avaient devancés.

 

Winshluss illustre en effet des films qui toujours présentent un monde en train de collapser : une invasion de morts vivants, une catastrophe naturelle, une explosion nucléaire, une pandémie, … « Certains diront que la réalité dépasse la fiction. Je dirais pour ma part que c’est la fiction qui prend la place de la réalité. « Alert Covid19 » pourrait faire une bonne affiche.

 

Pourtant, cette histoire, on la connaît déjà. Ce film, on l’a déjà vu. » Nous vivons avec un arrière-goût de destruction, de fin des temps, toujours au programme sur nos écrans, comme si le cinéma de genre prédisait depuis des années un monde désespérant, déshumanisé.

" The Untitled Fantastic Four", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

" The Untitled Fantastic Four", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Interférence rétroactive 

 

Désabusé, Winshluss a besoin de s’amuser et de ricaner face à un monde à la dérive qu’il contamine merveilleusement de l’intérieur. Son nouveau projet, « Interférence rétroactive », évoque tout d’abord le phénomène météorologique qui annonce une aggravation du mauvais temps, proche du chaos qui règne dans l’œuvre de Winshluss.

 

L’adjectif « rétroactif » renvoie quant à lui à une chose qui exerce une action sur le passé – tout comme cette exposition initialement prévue en juillet et reportée, compte tenu de l’état d’urgence sanitaire, faisant ironiquement l’affiche de la rentrée artistique, rien de plus rétroactif. Une « interférence rétroactive » est tout simplement un souvenir stocké en mémoire et peut-être perturbé par d’autres souvenirs.

 

C’est un fait : la mémoire nous joue des tours, et le cinéma ne cesse d’amplifier cela. Notre vision du monde est infiniment brouillée. Peut-être aussi parce qu’une « interférence » est avant tout la rencontre de deux séries de phénomènes distincts : la réalité et la fiction. Une interférence si forte que les sentiments de déjà-vu en deviennent troublants.

"La mort, Père et fils", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

"La mort, Père et fils", 2020 de WINSHLUSS - Courtesy de l'artiste et la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois © Photo Éric Simon

Winshluss, né Vincent Paronnaud, est l’un de ces artistes qui « éclatent en plein vol » explique Gilles Barbier. Il est partout : insaisissable, sans limites, inclassable. Il passe du fanzine au grand écran de cinéma, s’aventure dans l’univers underground de la bande-dessinée, traverse le tapis rouge des Oscars, puis se lance dans la réalisation d’un film de genre ! Rien ni personne n’en sort indemne, ni les personnages (Mickey ou Pinocchio, par exemple), ni les codes et usages du genre et encore moins les lecteurs ou spectateurs ! Travaillant dans les marges de tous les systèmes, son intransigeance et sa radicalité d’aucuns, avec justesse, parlent de génie, l’amènent souvent à se retrouver au centre de toutes les attentions.

 

Preuve en est l’accueil critique et les récompenses qui ont couronné son travail (le Prix du Jury du Festival de Cannes 2007 pour « Persepolis », obtenu en tant que coréalisateur avec Marjane Satrapi), le Fauve d’Or du Festival International de Bande Dessinée d’Angoulême 2009 pour son album déjà culte « Pinocchio », ou encore la Pépite d’or du Salon de Montreuil en 2016 pour son album pour enfant « Dans la Forêt sombre et mystérieuse ». Mais bien que multiprimé et explorant tous les horizons, jamais Winshluss ne s’est jamais départi de l’esprit frondeur de ses débuts, lorsque son Monsieur Ferraille brutalisait Mickey, le cynisme technico-commercial et les magnats de l’huile de moteur et de friture

Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois

33-36, rue de Seine


Fr-75006 Paris


 

http://www.galerie-vallois.com/

 

Jours et horaires d’ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h.

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