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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

28 May

Exposition photographie Contemporaine: MORIYAMA - TOMATSU «Tokyo»

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Photographie Contemporaine

Vue de l'exposition © Photo Éric Simon

Vue de l'exposition © Photo Éric Simon

 Du 9 mai au 24 octobre 2021

La MEP présente Moriyama - Tomatsu :Tokyo, l’exposition historique des deux maîtres de la photographie japonaise. Pour Shomei Tomatsu, pourtant adulé, collectionné et présenté dans le monde entier, "Moriyama - Tomatsu : Tokyo" représente la première exposition d’envergure à Paris. Quant à Daido Moriyama, il s’agit de la présentation la plus complète de son œuvre jamais organisée en France.

 

Imaginée par Moriyama et Tomatsu eux-mêmes, l’exposition n’avait jamais pu voir le jour suite au décès, en 2012, de Shomei Tomatsu. La MEP choisit de réaliser aujourd’hui ce rêve qu’avaient partagé les deux photographes amis. À travers un large panorama de leurs travaux, l’exposition Moriyama - Tomatsu : Tokyo met en regard leur fascination pour la capitale nippone qu’ils ont arpentée durant des décennies.

"Untitled", 1954 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Untitled", 1954 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Blood and Roses", 1969 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Blood and Roses", 1969 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Conçue en étroite collaboration avec Daido Moriyama et la veuve de Shomei Tomatsu, Yasuko Tomatsu, l'exposition reprend la sélection initiale des deux artistes, enrichie et adaptée pour l’occasion, et propose un voyage complet et cohérent dans leurs œuvres.

 

Chaque photographe occupera un des deux étages des galeries de la MEP. Avec un accrochage pour l'essentiel chronologique, la première partie, consacrée à Tomatsu, contrastera avec une scénographie plus foisonnante et dense de la section réservée à Moriyama.

"Oh! Shinjuku", 1964 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Oh! Shinjuku", 1964 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Oh! Shinjuku", 1964 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Oh! Shinjuku", 1964 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Tokyo par Shomei Tomatsu

À partir des images présélectionnées en vue du projet initial, 140 œuvres de Tomatsu ont été retenues pour l’exposition à la MEP. Le parcours débutera avec les premières photographies de l’artiste réalisées dès son arrivée
à Tokyo en 1954. Tomatsu s’intéresse alors au prolétariat dans un pays profondément meurtri par les destructions de la Seconde Guerre mondiale : les petits métiers, les chômeurs, les enfants des rues. Dès 1958, fasciné par l’américanisation de son pays et son impact sur le mode de vie et la culture japonaise, il commence à photographier les soldats américains qui occupent les bases militaires au Japon. C’est le début de son projet « Chewing Gum & Chocolate ».

Tomatsu s’intéresse aussi aux nouveaux modes de vie qui émergent progressivement dans ces années d’après-guerre. Dans la série « Chindon », il fixe son regard sur les Chindownyassans, des acteurs et musiciens pauvres, qui, vêtus de leurs costumes traditionnels de la période Edo, deviennent des modèles de publicité de rue pour les grands magasins.

Chewing Gum and Chocolat, 1960 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Chewing Gum and Chocolat, 1960 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

Avec la série de jeunesse « Asphalt », Tomatsu expérimente la forme et ouvre la voie à des mondes que personne n'avait imaginés : il consacre toute une série à l'asphalte des rues, qu’il appréhende comme la « peau » de la ville, sur laquelle les fragments d'objets métalliques incrustés dans le bitume, ressemblent à de la poussière d'étoiles.

 

L’exposition présentera également une large sélection de photographies d’un de ses livres majeurs Oh! Shinjuku publié en 1969, dans lequel Tomatsu inclut notamment ses séries « Eros » et « Protest ». Il y raconte la chronique de ce quartier de Tokyo, qui garde une place essentielle dans la mythologie de la contre-culture japonaise. Quartier de grands magasins où des foules immenses se côtoient le week-end, et dont la vie nocturne, peuplée de jeunes marginaux, laisse place à des clubs de strip-tease et des bars à filles, que Tomatsu nous montre sans tabou.

"Protest", 1969 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

"Protest", 1969 de Shomei TOMATSU - Courtesy de l'artiste et Interface © Photo Éric Simon

L’artiste utilise la photographie couleur dès les années 1960. Cette pratique que l’on retrouvera tout au long de l’exposition, prendra une place plus importante au fil des années. Quelques extraits de la série « Cherry Blossoms », au début des années 1980, magnifient les cerisiers en fleurs du Japon, avant que le parcours ne se clôt par les quatre portraits étonnants des photographes phares du Japon de la fin des années 1970 : Nobuyoshi Araki, Masahisa Fukase, Daido Moriyama - déguisé en mariée japonaise - et un magnifique auto-portrait de Shomei Tomatsu costumé.

Serie Searching Journeys #8 "Untitled", 1971 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Searching Journeys #8 "Untitled", 1971 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Accident, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Accident, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Japan a photo Theater, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Japan a photo Theater, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Tokyo par Daido Moriyama

Conçue par l’artiste lui même, en collaboration étroite avec le galeriste
 Akio Nagasawa, la sélection d’œuvres et la scénographie de cette seconde partie, mettent en valeur les séries emblématiques et la grande diversité des pratiques de Daido Moriyama : tirages argentiques, photographies couleurs, sérigraphies sur toile, Polaroid, Drop Paper, caissons lumineux, livres et revues, notamment la revue Record que Moriyama publie périodiquement depuis 2006.

Le parcours commence par des images de son premier livre, Japan: a Photo Theater (1968), où l’artiste mêle photos de rue et portraits de comédiens itinérants. Le livre fera scandale, son esthétique est très proche de la revue Provoke que Moriyama rejoint en 1969.

La même année, il réalise la série « Accident » (1969), dans laquelle il se réapproprie des photographies d’accidents de la route nocturnes et violents, trouvées dans des revues ou capturées sur l'écran de télévision. Moriyama les détourne à la manière des sérigraphies de la série « Death and Disaster » d’Andy Warhol, qu’il découvre dès 1968.

L’exposition présentera d’ailleurs un peu plus loin dans le parcours, des sérigraphies sur toile grands formats, inspirées de la pratique d’Andy Warhol et que Moriyama considère comme une extension naturelle de son propre langage photographique.

Serie Japan a photo Theater, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Serie Japan a photo Theater, 1968 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Provoke "Untitled", 1969  de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Provoke "Untitled", 1969 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Provoke "Untitled", 1969  de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Provoke "Untitled", 1969 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Une large sélection de photographies issues de Farewell Photography (1972) - l’un des livres les plus avant-garde de l’époque - présentera un nouveau langage photographique chez Moriyama, celui du flou, du bougé, du grain et des taches, avec des images à la limite de la lisibilité.

Après une longue pause dans sa pratique photographique, Moriyama publie en 1982 le livre Light and Shadow où il impose une nouvelle approche : des images cette fois très contrastées, aux noirs omniprésents et aux cadrages serrés, qui feront sa réputation dans les années qui suivront.

L’exposition propose ensuite une visite immergée dans le quartier de Shinjuku - chaos urbain qui ne cesse de subjuguer Moriyama et qu’il photographie
à l’instinct. Suit une installation autour de la série « Tights » (collants) dans laquelle l’artiste transforme les bas résilles en un motif obsessionnel décliné sur différents supports.

Puis la série « Platform » (1977) réalisée sur une journée le long du trajet Zushi-Yokohama-Tokyo, présentera les photographies de rangées d’anonymes qui s’amassent sur les quais d’une gare pour aller au travail, photos de foule dans lesquelles le regard s'attache sur chaque individu.

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Monochrome 2008 - 2012 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Enfin, redécouverte dans ses archives récemment, la série « Pantomine » (1963), rassemblera des photographies de fœtus stockés dans du formol, premier projet personnel que Moriyama réalise à 25 ans dans une maternité de Tokyo.

La fin du parcours mettra en lumière la couleur chez Moriyama qui a également beaucoup photographié la ville de Tokyo au Polaroid, parcourant les rues, multipliant les vues, humant les odeurs de la ville, scrutant les ruelles, panneaux publicitaires, affiches, étalages commerciaux et piétons. La dernière salle présentera la série « Pretty Woman » une sélection de photos couleur prises en 2017 dans les rues de Tokyo, où il capture des silhouettes de femmes dans le chaos des rues et des vitrines de magasins.

L’exposition s’achèvera par une large sélection du magazine Record, publié par Akio Nagasawa, entièrement conçu et réalisé par Moriyama à partir de ses propres photographies, et dont le numéro 44 vient de paraître.

Série Tights in Shimotakaido "Untitled", 1987 de Daido MORIYAMA - Courtesy de Daido MORIYAMA Photo Foundation © Photo Éric Simon

Série Tights in Shimotakaido "Untitled", 1987 de Daido MORIYAMA - Courtesy de Daido MORIYAMA Photo Foundation © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Série Pretty Woman, 2016 de Daido MORIYAMA - Courtesy of Akio Nagasawa Gallery © Photo Éric Simon

Shomei TOMATSU (1930-2012) fut l’un des acteurs majeurs de la photographie japonaise de l’après-guerre. Il en renouvela fortement la pratique documentaire et fut l'une des figures centrales de l'agence VIVO créée en 1959. Il fonde la WORKSHOP Photo School avec notamment Daido Moriyama, Nobuyoshi Araki, Eiko Hosoe et Masahisa Fukase en 1974.

Son œuvre s’intéresse notamment à l’occupation et à l’américanisation de son pays, à son impact sur le mode de vie et la culture japonaise. Son travail sur Nagasaki publié en 1966, où chaque image est libérée de tout récit, marque fortement les esprits après des années de censure sur la réalité de la catastrophe.

Dans les années 1960, il documente les mouvements de protestation étudiants au Japon et la vie nocturne du quartier de Shinjuku à Tokyo. Son style éloigné de toute convention narrative fera de Tomatsu la figure emblématique de toute une génération.

Ses ouvrages Chewing Gum and Chocolate, Oh! Shinjuku et 11:02 Nagasaki sont considérés parmi les plus influents dans le genre.

Si la MEP présente la première grande exposition de l’artiste en France, Shomei Tomatsu a largement été exposé à l'international et ses œuvres font partie des collections des plus grands musées dans le monde.

Mr Freedom (Autoportrait)", 1978 de Shomei TOMATSU

Mr Freedom (Autoportrait)", 1978 de Shomei TOMATSU

Daido MORIYAMA est né en 1938. À l’âge de vingt ans, il apprend la photographie auprès de Takeij Iwamiya dont le studio était l’un des plus renommés dans la région du Kansai. En 1961, il se rend à Tokyo dans le but avoué de rentrer à l’agence VIVO, qui regroupe les meilleurs photographes de l’époque mais celle-ci venait juste de se dissoudre. C’est là qu’il rencontre Shomei Tomatsu dont le travail aura sur lui une forte influence. Il deviendra par la suite l’assistant de Eikoh Hosoe.

Très vite, s’émancipant de ses pairs, Moriyama bouscule les dogmes de la photographie, s’écartant définitivement de tout réalisme par des images granuleuses ou violemment contrastées. Are-Bure-Boke, « brut, flou, trouble », trois adjectifs
qui symbolisent une esthétique dont s’empare la jeune garde de la photographie japonaise à la fin des années 1960. On la retrouve dans la revue Provoke que Moriyama rejoint dès son deuxième numéro.

 

Dans la lignée du livre de William Klein sur New York, qui l’a fortement impressionné, Daido Moriyama se confronte à la ville, accumulant les clichés. Il saisit la face sombre des cités, comme à Shinjuku, son quartier d’élection à Tokyo, dont il ne cesse d’arpenter les rues et les passages.

Serie Pretty Woman "Autoportrait", 2017 de Daido MORIYAMA - Courtesy de Daido MORIYAMA Photo Foundation © Photo Éric Simon

Serie Pretty Woman "Autoportrait", 2017 de Daido MORIYAMA - Courtesy de Daido MORIYAMA Photo Foundation © Photo Éric Simon

Maison Européenne de la Photographie


5/7 rue de Fourcy

75004 Paris


 

https://www.mep-fr.org/

 

Jours et Horaires d’ouverture : De mercredi à vendredi de 11h à 20h.

Le week-end de 10h à 20h
Accès à la billetterie jusqu’à 19h30 Fermé lundi et mardi

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