Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

15 Mar

Robert MAPPLETHORPE

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Photographie Contemporaine

"David HOCKNEY", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"David HOCKNEY", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

Du 2 mars au 6 avril 2024

 

 

 

 

 

Robert Mapplethorpe voulait bouleverser l’idée de ce qu’est un portrait. Et j’ai toujours voulu perturber l’idée de ce qu’est la mode

– ce que les gens considèrent comme beau ou non m’a toujours fasciné.

Edward Enninful

 

 

 

Pour cette exposition d’œuvres de l’artiste américain Robert Mapplethorpe (1946–1989) à Thaddaeus Ropac Paris Marais, la galerie a invité l’éditeur britannique d’origine ghanéenne Edward Enninful (OBE) à collaborer avec la Fondation Robert Mapplethorpe afin de présenter sa vision singulière de l’œuvre du photographe.

 

Enninful, Global Creative and Cultural Advisor de Vogue, a eu carte blanche pour explorer l’ensemble des archives de la Fondation Robert Mapplethorpe.

 

"Flower Arrangement", 1980 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Flower Arrangement", 1980 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

Dans l’exposition, il présente sa sélection de 46 tirages par paires, établissant de nouveaux dialogues entre eux et invitant les visiteurs à revoir certaines des photographies les plus connues de Mapplethorpe.

Avec cette approche curatoriale inédite de l’œuvre du photographe, « Edward a apporté une contribution unique à l’héritage de Mapplethorpe », déclare Michael Ward Stout, président de la Fondation Robert Mapplethorpe.

 

 

En tant que rédacteur en chef, Enninful a l’habitude de voir en doubles pages. Il explique : « Je suis habitué aux images qui se battent ou qui travaillent ensemble, à la tension et aux opposés, ou à l’harmonie. Des choses dont on ne s’attend pas à ce qu’elles aillent ensemble, retrouvant un sentiment de sérénité dans le chaos. » Si les paires d’œuvres se confrontent souvent, nombre d’entre elles sont marquées par un jeu formel associatif. Les formes et les silhouettes explorées dans une photographie apparaissent de manière inattendue dans l’œuvre qui l’accompagne.

 

 

"Embrace", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Embrace", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

"Arnold Scharzenegger", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Arnold Scharzenegger", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

La forme musculaire d’Arnold Schwarzenegger – presque semblable à une armure – est reprise dans les manches exagérément gonflées d’une tenue de haute couture, qui incarne un autre type d’armure. Dans une autre paire, des doigts écartés, hautement définis sur un fond sombre, apparaissent comme des côtes mises en évidence par un éclairage minutieux sur un torse nu.

 

Robert MAPPLETHORPE
"Patti Smith", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Patti Smith", 1976 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

L’exposition couvre les photographies de mode de Mapplethorpe ainsi que des portraits frappants, des nus et des natures mortes.

 

En capturant des sujets inattendus avec une formalité classique, Mapplethorpe a défié les normes esthétiques dominantes, permettant une appréciation de la beauté non conventionnelle comme de l’art. Enninful est connu pour avoir fait des mannequins aux silhouettes et couleurs de peau diverses un élément non-négociable dans les pages de Vogue à travers le monde, et son travail, comme celui de Mapplethorpe, représente un défi aux idéaux esthétiques discriminatoires.

 

 

Dans plusieurs des paires exposées, Enninful juxtapose un sujet qui se conforme aux normes de beauté traditionnelles à un autre qui s’en écarte.

 

"Richard Gere", 1982 et "Patti Smith", 1975 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Richard Gere", 1982 et "Patti Smith", 1975 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

"Lisa Lyon", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Lisa Lyon", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

À travers l’objectif de Mapplethorpe, ces dialogues visuels incitent les spectateurs à transcender la pensée dichotomique et à s’engager dans la remise en question des normes esthétiques qui était au cœur de la pratique de Mapplethorpe – des questions qui restent pertinentes à ce jour.

 

 

Enninful associe deux photographies de Lisa Lyon, le modèle féminin préféré de Mapplethorpe. Dans l’une, elle porte une robe de mariée, et dans l’autre, elle est nue, dégageant sensualité et force en fléchissant ses biceps : une exploration puissante de la dichotomie entre la sainte et la « putain » à laquelle les femmes sont encore mesurées aujourd’hui.

 

 

Une Rae Dawn Chong discrète, habillée de façon décontractée et souriant à l’appareil photo est accrochée à côté de Grace Jones, peinte de la tête aux pieds par Keith Haring : l’incarnation de ce qu’Enninful appelle le « stéréotype de la femme noire en colère ». Cette association rappelle que les femmes noires qui s’écartent des attentes de la société risquent d’être considérées comme « autres ».

 

"Grace Jones", 1984 et "Rae Dawn Chong", 1984 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Grace Jones", 1984 et "Rae Dawn Chong", 1984 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

Dans un autoportrait, Mapplethorpe se représente, selon les termes de Enninful, comme « l’archétype de la masculinité désirable » : il porte un blouson en cuir et affiche un léger air renfrogné. Dans l’autoportrait voisin, les yeux et les lèvres de Mapplethorpe sont définis par une touche de maquillage.

 

 

À travers ces juxtapositions, Enninful incite le spectateur à reconsidérer les stéréotypes enracinés et à reconnaître la beauté que l’on peut trouver dans les autoportraits à la fois normatifs et non normatifs, en construisant un récit dans les paires sur les identités en devenir.

 

Pour moi, tout doit être une question de narration. C’est pourquoi les associations dans cette exposition sont si intéressantes pour moi – c’est comme le passage du temps et de la vie, où rien n’est noir ou blanc.

— Edward Enninful

 

"Lydia Cheng", 1985 et "Lucinda's Hands", 1985 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Lydia Cheng", 1985 et "Lucinda's Hands", 1985 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

"Alistaire Butler", 1980 et "Donald Cann", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust  © Photo Éric Simon

"Alistaire Butler", 1980 et "Donald Cann", 1982 de Robert MAPPLETHORPE - Courtesy de la Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust © Photo Éric Simon

 

Mapplethorpe est né dans une famille catholique stricte du Queens, à New York, il a fréquenté le Pratt Institute de Brooklyn de 1963 à 1969, où il a étudié la peinture, la sculpture et le graphisme. Au cours de ses premières années de formation, Mapplethorpe travaille sur plusieurs supports, produisant de nombreux dessins, collages et objets tridimensionnels. Il commence à prendre des polaroïds en 1971 et intègre progressivement la photographie, ainsi que des coupures de livres et de magazines, dans ses assemblages sculpturaux.

 

Sa première exposition personnelle est Polaroids à la Light Gallery de New York en 1973. Il ne commence à travailler exclusivement avec la photographie qu’à partir du milieu des années 1970, lorsqu’il se voit offrir un appareil Hasselblad 500 par le conservateur et collectionneur Sam Wagstaff, qui est aussi son mentor et son amant.

 

 

En 1988, un an avant sa mort prématurée due au sida, l’œuvre de Mapplethorpe a fait l’objet de quatre expositions importantes au Stedelijk Museum d’Amsterdam, au Whitney Museum of American Art de New York, à l’Institute of Contemporary Art de l’université de Pennsylvanie de Philadelphie et à la National Portrait Gallery de Londres.

Des expositions personnelles récentes ont été organisées au Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2019) ; au Museo Madre, Naples (2018) ; au Kunsthal Rotterdam (2017) ; au Los Angeles County Museum of Art (2016) ; à l’ARoS Aarhus Art Museum, Danemark (2016) ; à la Tate Modern, Londres (2014) ; au Grand Palais, Paris (rétro- spective, 2014) ; et au Musée Rodin, Paris (2014). Au-delà de la signification historique et sociale de son œuvre, son héritage se perpétue à travers le travail de la Fondation

Robert Mapplethorpe, qu’il a créée en 1988 pour promouvoir la photographie, soutenir les musées qui exposent de l’art photographique et financer la recherche médicale dans la lutte contre le VIH et le sida.

 

En 2011, le Los Angeles County Museum of Art et le J.Paul Getty Trust ont acquis conjointement les œuvres et les archives de l’artiste grâce à un don généreux de la Robert Mapplethorpe Foundation.

 

Galerie Thaddaeus ROPAC

7 rue Debelleyme

 FR-75003 Paris

 

 

 http://www.ropac.net

 

 

 

Horaires et jours d'ouverture: du mardi au samedi de10h à 19h.

 

 

 

Archives

À propos

L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS