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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

23 Oct

« Mythologies Américaines » Mike KELLEY «Ghost and Spirit» (2)

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #expo retrospective artiste, #Expo Artiste du XXème Siècle, #Expo Installation Contemporaine

"Kandors Full Set", 2005_2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Kandors Full Set", 2005_2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

Du 20 septembre 2023 au 19 février 2024


 

Quatre artistes de générations différentes, tous représentés dans la Collection Pinault, explorent et déconstruisent les mythologies américaines à la Bourse de Commerce.

 

À partir du 20 septembre 2023, quatre artistes de générations différentes, tous représentés dans la Collection Pinault, explorent et déconstruisent les mythologies américaines à la Bourse de Commerce.

 

Ces artistes dénoncent avec une ironie critique et féroce les travers de la société états-unienne telle qu’elle a été forgée depuis l’après-guerre et s’appuient notamment sur les contre-cultures, perçues à la fois comme des forces radicales de contestation dans lesquelles s’inscrire, mais aussi comme des échecs ou des illusions perdues.

"Timeless Painting #9", 1995 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Andrew Goffe et Jeffrey Lewin © Photo Éric Simon

"Timeless Painting #9", 1995 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Andrew Goffe et Jeffrey Lewin © Photo Éric Simon

"Kandors Full Set", 2005-2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Kandors Full Set", 2005-2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Expansions", 1982 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts - The Museum of Contempory Art, Los Angeles et The El Paso Natural Gas Compagny Fund for California Art  © Photo Éric Simon

"Expansions", 1982 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts - The Museum of Contempory Art, Los Angeles et The El Paso Natural Gas Compagny Fund for California Art © Photo Éric Simon

"Shock", 1982-1983 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts - The Museum of Contempory Art, Los Angeles et The El Paso Natural Gas Compagny Fund for California Art  © Photo Éric Simon

"Shock", 1982-1983 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts - The Museum of Contempory Art, Los Angeles et The El Paso Natural Gas Compagny Fund for California Art © Photo Éric Simon

Chacun à leur manière, ils livrent — dès les années 1960 pour Lee Lozano, les décennies 1970-1980 pour Mira Schor et Mike Kelley, et 2010-2020 pour Ser Serpas —, un œuvre à la fois intime et collectif. Ensemble, ils dressent un portrait acerbe de l’Amérique et de ses mythes, avec autant d’autodérision que de profondeur, de dureté que de poésie.

 

 

Tous abordent en particulier la déformation des représentations par la société, la normalisation des codes et les stéréotypes dominants, et adressent un commentaire sur les conditionnements de l’éducation, de la religion ou encore de la télévision sur nos actes, nos manières de nous définir, de consommer et de nous comporter : sujets qui, aujourd’hui, dépassent largement leur seul contexte d’apparition.

"Personality Crisis (Untitled #2, Death Trail of the Flea)", 1982 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection particulière © Photo Éric Simon

"Personality Crisis (Untitled #2, Death Trail of the Flea)", 1982 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection particulière © Photo Éric Simon

"Gothic Birdhouse", 1978 et "Perspectaphone", 1977-1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection Kourosh Larizadeh et Luis Pardo © Photo Éric Simon

"Gothic Birdhouse", 1978 et "Perspectaphone", 1977-1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection Kourosh Larizadeh et Luis Pardo © Photo Éric Simon

"Birdhouse for a Bird that is Near and a Bird That is Far", 1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection privée © Photo Éric Simon

"Birdhouse for a Bird that is Near and a Bird That is Far", 1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection privée © Photo Éric Simon

"Feeling Bad", 1977-1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Feeling Bad", 1977-1978 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

Dès ses années d’études à Los Angeles, Mike Kelley (1954-2012) s’empare du genre de la performance, s’inspirant des pratiques féministes militantes pour mettre en avant une approche innovante de la création, déstabilisant les canons. Il participe
à plusieurs groupes de musique tout au long de sa vie, dont la formation proto-punk Destroy All Monsters dès 1974, et travaille régulièrement en collaboration avec d’autres artistes.

 

 

Ses œuvres les plus célèbres sont alors des sculptures handmade à l’humour grinçant, puis des installations faites à partir de jouets en peluche mettant en évidence les conditionnements genrés et marchands des plus jeunes. La mémoire traumatique et les dysfonctionnements de l’éducation sont des idées développées tout au long de sa carrière qui trouvent leur culmination dans l’exposition «Day Is Done» (2005), partiellement reconstituée à la Bourse de Commerce.

"Ectoplasm Photograph 13 (detail)", 1978/2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Ectoplasm Photograph 13 (detail)", 1978/2009 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"AE Landscape", 1981 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"AE Landscape", 1981 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Red Stain", 1986 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Red Stain", 1986 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault Collection © Photo Éric Simon

"Hierarchical Figure", 1989 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Présentée dans le cadre de la Donation de la Collection Daskalopoulos à la Tate  © Photo Éric Simon

"Hierarchical Figure", 1989 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Présentée dans le cadre de la Donation de la Collection Daskalopoulos à la Tate © Photo Éric Simon

"The Wages of Sin" et "More Love Hours Than Can Ever Be Repaid", 1987 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Whitney Museum of American Art, New York © Photo Éric Simon

"The Wages of Sin" et "More Love Hours Than Can Ever Be Repaid", 1987 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Whitney Museum of American Art, New York © Photo Éric Simon

«Ghost and Spirit» présente une séquence de différents corpus d’œuvres ou d’environnements immersifs de l’artiste, parmi lesquels sont présentés, dans la Rotonde, les spectaculaires Kandors, villes du futur sous cloches de verre. Affleurent aussi dans
le parcours les «histoires mineures» comme Kelley les appelait—de sa propre pratique : dessins, photographies et écrits préparatoires éclairant le visiteur sur sa pensée.

 

 

L’œuvre de Mike Kelley s’est toujours nourri de références sous-culturelles et d’une tension entre la profondeur de la pensée critique qu’il développait et l’apparente superficialité d’une esthétique pop jouant parfois sur la séduction, ou d’une esthétique trash. Il n’aura cessé de mettre en scène également le rôle de l’artiste et la manière dont celui-ci apparaît ou disparaît.

"Eviscerated Corpse", 1989 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Eviscerated Corpse", 1989 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Détail "Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Détail "Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Détail "Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Détail "Double Contour with Side Bars", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Visionnaire, Mike Kelley aura été un grand explorateur de notions aujourd’hui toujours pertinentes dans le feu des débats contemporains: mémoire collective et individuelle, rapports de genres, de classes sociales...

 

 

L’artiste originaire de Détroit (Michigan) s’intéresse en particulier à la façon dont la subjectivité individuelle est façonnée par les structures de pouvoir familiales et institutionnelles au sein de la société américaine capitaliste postmoderne.

"Balanced by Mass and Personification", 2001 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection Margaret et Daniel S. Loeb © Photo Éric Simon

"Balanced by Mass and Personification", 2001 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Collection Margaret et Daniel S. Loeb © Photo Éric Simon

"Timeless/Authorless", 1995 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Timeless/Authorless", 1995 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

"Untitled (Pasolini)", 1990"Memory Ware", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Rena Conti © Photo Éric Simon

"Untitled (Pasolini)", 1990"Memory Ware", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Rena Conti © Photo Éric Simon

Décor "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #1 (A Domestic Scene), 2000"Memory Ware", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault collection © Photo Éric Simon

Décor "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #1 (A Domestic Scene), 2000"Memory Ware", 2000 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Pinault collection © Photo Éric Simon

Dans une note pour une performance jamais réalisée au début
des années 1980, Mike Kelley se questionnait sur la différence entre un fantôme
et un esprit («ghost and spirit»): le premier finit par disparaître quand le second persiste. Il pensait être un fantôme, et pourtant son esprit exerce encore, notamment sur
les générations d’artistes plus jeunes. C’est cette «influence persistante» («A spirit has a lingering inluence», écrit-il) de l’esprit de Mike Kelley qui traverse l’exposition.

 

 

Les œuvres de Mike Kelley ont été présentées par Pinault Collection dans ses musées à Venise, au Palazzo Grassi, dans le cadre des expositions «Where Are We Going?» (2006) et «Sequence 1» (2007), ainsi qu’à la Punta della Dogana dans «Mapping the Studio» (2009).

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #27 (Gospel Rocket)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #27 (Gospel Rocket)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Switching Mary's", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Stedelijk Museum Amsterdam © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Switching Mary's", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Stedelijk Museum Amsterdam © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #27 (Gospel Rocket)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #27 (Gospel Rocket)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #16 (Structuralist Mimes)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Jablonka Collection © Photo Éric Simon

Installation et projections vidéo "Extracurricular Activity Projective Reconstruction #16 (Structuralist Mimes)", 2004-2005 de Mike KELLEY - Courtesy de Mike Kelley Foundation for the Arts et Jablonka Collection © Photo Éric Simon

Mike Kelley naît en 1954 près de Détroit (Michigan) dans une famille catholique ouvrière d’origine irlandaise. Certains éléments marquants de ce contexte, notamment la place de la religion catholique dans son éducation ou le pavillon familial stéréotypé, situé dans une banlieue ouvrière de la ville, Westland, viendront régulièrement nourrir les œuvres de l’artiste. La relation qu’il entretient avec ses parents est assez tumultueuse. Mike Kelley rejette la religion et les provoque délibérément, en apprenant le tricot et le crochet, contre les injonctions de son père.

 

Il entre à l’université du Michigan à 18 ans en 1972. Le choix de devenir artiste s’inscrit dans la lignée des contestations de son éducation familiale, puisqu’être artiste, «à l’époque, était la chose la plus détestable que vous puissiez être dans la culture américaine. Devenir un artiste dans ces années-là n’avait absolument aucune valeur. C’était comme planifier son propre échec.», écrira l’artiste rétrospectivement. Lorsqu’une journaliste de Los Angeles lui demanda si sa famille était favorable à ce qu’il devienne artiste, Kelley répondit: «ma famille ne m’a pas soutenu dans mon intérêt pour les arts. Mes parents étaient tous les deux vraiment contre ça. Mon père m’a simplement renié.» (dans Artillery Magazine: artillerymag.com/mike-kelley-straight-outta-detroit/).

« Mythologies Américaines » Mike KELLEY  «Ghost and Spirit» (2)

Cette nouvelle rétrospective consacrée à l’artiste américain, parmi les plus influents
de la fin du 20e et du début du 21e siècles, propose un nouveau regard sur cet œuvre majeur et inclassable, à travers ses plus importantes pièces, dont certaines appartiennent à la Collection Pinault.

 

Elle est organisée par la Tate Modern (Londres), en collaboration avec Pinault Collection (Paris), K21—Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen (Düsseldorf) et le Moderna Museet (Stockholm). L’exposition est présentée en premier lieu
à la Bourse de Commerce, à Paris, durant l’automne et l’hiver 2023, avant de poursuivre son itinérance.

Bourse du Commerce PINAULT Collection

2 rue de Viarmes

75001 Paris

 

 

https://www.pinaultcollection.com

 

Jours et horaires d’ouverture : Du lundi au dimanche de 11h à 19h. Fermeture le mardi et le 1er mai.


Nocturne le vendredi jusqu’à 21h, sauf du 20 septembre au 12 octobre.
Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.

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