Richard DEACON « New Works »
"Made of This #5", 2023 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Du 13 janvier au 24 février 2024
Dans sa prochaine exposition à Paris, Richard Deacon présentera des sculptures et dessins issus de trois groupes d’œuvres, dont chacun est caractérisé par l’usage distinct d’un matériau différent, allant de la céramique émaillée à l’acier inoxydable en passant par le crayon sur vélin synthétique. L’œuvre de l’artiste est invariablement marquée par ses expérimentations avec divers matériaux, ainsi que par son intérêt profond pour leurs consistances et leurs qualités spécifiques.
Il reste fidèle aux principes de l’artisanat qui ont guidé sa pratique artistique depuis le début de sa carrière et constituent une partie intégrante de son esthétique. Deacon explique : « Le travail présenté dans cette exposition, qui fait appel à plusieurs matériaux différents, est axé sur la couleur, la surface et la forme. »
"Made of This #2" et "Made of This #1", 2023 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Parmi ses œuvres les plus récentes, on retrouve un groupe de sculptures en céramique, un médium auquel Deacon est associé depuis plus de vingt ans. Marquées par leur finition brillante et lisse comme du verre, ces œuvres sont intitulées Made of This d’après la chanson Sweet Dreams (Are Made of This) des Eurythmics de 1983 : comme l’explique l’artiste, « elles sont plutôt succulentes en tant qu’objets. Beaucoup des céramiques que j’ai créées n’ont pas été aussi délicieuses, aussi douces. » Les formes polygonales sont accentuées par les bords très colorés, dont certains ont été rendus avec des teintes contrastées.
L’effet final des surfaces émaillées n’est révélé qu’après le processus de cuisson, ce qui introduit un élément de hasard à sa pratique, habituellement régie par le contrôle. L’artiste explique : « La couleur fait partie du processus, mais il est impossible de savoir à quoi ressemblera la glaçure une fois qu’elle sera cuite. Ce que l’on voit n’est jamais ce que l’on obtient et cela est libérateur. » Présentées sur des socles bas, les œuvres encouragent le spectateur à regarder leurs surfaces réfléchissantes depuis le haut, soulignant leur position par rapport à l’objet.
"Tread #6", 2020 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Tread #4", 2020 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
L’exposition rassemble également un groupe d’œuvres en acier inoxydable de petite taille issues de la série Tread de Deacon. Constituées de formes arrondies et organiques avec des variations sur une surface distinctive en forme de vague, ces œuvres se caractérisent à la fois par leurs courbes douces et leurs arêtes tranchantes qui, associées à leur surface très polie, leur confèrent une qualité maniable, presque malléable. Deacon choisit les titres de ses œuvres pour compléter leur potentiel associatif. Selon lui, les titres « doivent à la fois dire quelque chose à propos de l’œuvre, mais aussi laisser les choses ouvertes ».
Les œuvres de Tread sont, comme le dit l’artiste, « un peu comme des chaussures », rappelant également l’acte de marcher de par leur relation au piédestal. Comme les céramiques de Made of This, ces sculptures ont des côtés inférieurs légèrement arrondis, qui leur donnent « une relation de basculement avec le sol » et confèrent à leur lien avec la surface sur laquelle elles reposent une imprévisibilité et un sentiment d’animation presque vivant.
"It Only Has To Be Beautiful#3", 2019 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Les sculptures sont accompagnées de trois grands dessins au crayon sur vélin synthétique. Support aux antécédents considérables dans l’histoire de l’art, aujourd’hui le vélin est surtout employé pour le dessin technique en raison de sa qualité légèrement translucide qui se prête au traçage. Fusionnant des formes fluides à main levée avec des lignes dessinées à l’aide d’un compas, d’un rapporteur et d’une règle, ces œuvres comportent des traces visibles de leur propre construction. L’artiste se décrit comme un « fabricateur » et explique que le fait de ne pas savoir exactement où l’on va est l’un des principaux moteurs de l’acte de dessiner. Les dessins de Deacon – une constante dans sa pratique – sont autonomes par rapport à ses sculptures : ils n’ont pas nécessairement de fonction préparatoire directe et sont perçus par l’artiste comme des expérimentations à part entière.
Les œuvres de cette exposition sont marquées par les contrastes entre les arêtes tranchantes et les formes organiques ; entre les lignes tracées avec une précision technique et les marques laissées à main levée. Comme l’explique l’artiste, dans son travail « la forme est claire mais il y a également un désir de plasticité ou fluidité potentielles qui reste latent. » À travers les formes et les médiums, ces œuvres sont unies par un sens commun de ce potentiel : « le sentiment de pousser et de tirer contre l’idée de l’espace »
"Tread #3", 2020 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
"Tread #1", 2020 de Richard DEACON - Courtesy de l'artiste et de la Galerie Thaddaeus ROPAC - Paris © Photo Éric Simon
Né en 1949 à Bangor, au Pays de Galles, Deacon vit et travaille à Londres. Il a étudié au Somerset College of Art de Taunton, puis à la Saint Martin’s School of Art et au Royal College of Art de Londres, où il a obtenu son diplôme en 1977. Sa première exposition personnelle a eu lieu l’année suivante à la Gallery de Brixton, à Londres. Elle a été suivie par des expositions aux Riverside Studios (1984), à la Tate Gallery (1985) et à la Whitechapel Art Gallery à Londres (1998), ainsi qu’à la Tate Gallery de Liverpool (1999). Ses œuvres ont été exposées au Centre Pompidou, à Paris (2003 ).
Il enseigne notamment à la Chelsea School of Art, au London Institute et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Entre autres distinctions, il a reçu le prix Turner en 1987, a été fait Chevalier des Arts et des Lettres par la France en 1997 et est devenu Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1999.
Galerie Thaddaeus ROPAC
7 rue Debelleyme
75003 Paris
Horaires et jours d'ouverture: Du mardi au samedi, 10h00 à 19h00.
Expo Sculpture Contemporaine: Richard DEACON "Thirty pieces" - ACTUART by Eric SIMON
Vue de l'exposition © Photo Éric Simon Du 11 mars au 15 avril 2017 La galerie Thaddaeus Ropac présente Thirty Pieces, une exposition monographique du sculpteur anglais Richard Deacon. Comme le t...
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