Du 17 septembre 2014 au 2 février 2015
"Monkey (Toy-Stuffed monkey), 1960-1961 Courtesy Galerize G.P et N. VALLOIS
"Assemblage Landscape", 1959 de Niki de Saint Phalle
"Auto portrait", 1958-1959
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais avec l’aimable participation de la Niki Charitable Art Foundation et co-organisée avec le Guggenheim Museum de Bilbao. Elle bénéficie de prêts exceptionnels du Sprengel Museum de Hanovre et du Mamac de Nice, qui ont reçu d’importantes donations de l’artiste.
Elle sera présentée au musée Guggenheim de Bilbao du 27 février au 7 juin 2015.
"Leto ou la crucifixion", 1965
"Cheval et la Mariée", 1964
"Accouchement blanc ou Ghéa", 1964
Niki de Saint Phalle (1930-2002) est l’une des artistes les plus populaires du milieu du XXe siècle mais paradoxalement la richesse et la complexité de son oeuvre restent à découvrir. Elle compte parmi les premières artistes femmes à acquérir de son vivant une reconnaissance internationale et à jouer de sa personnalité médiatique. Niki est d’ailleurs l’une des premières au même moment que Warhol à utiliser la presse et les media pour contrôler ou orienter la réception de son travail.
Niki de Saint Phalle, 1965
Dessin préparatoire pour la sculpture "Hon"
Autodidacte, Niki de Saint Phalle s’inspire de Gaudi, Dubuffet et Pollock pour mettre en place dès la fin des années 50 un univers singulier, en dehors de toute tendance et mouvement. Son parcours biographique y est sublimé par la création de grands thèmes et de mythes qui articuleront ensuite toute son oeuvre.
On en connaît le caractère joyeux et coloré, mais on en a oublié la violence, l’engagement et la radicalité. Qu’il s’agisse de l’audace de ses performances, du contenu politique et féministe de son travail ou de l’ambition de ses réalisations dans l’espace public.
Niki de Saint Phalle, 1966
"My love we won't...", 1968
"Nana danseuse noire", 1968
Niki de Saint Phalle parmi ses nanas, 1968
Cette rétrospective, première grande exposition consacrée à Niki de Saint Phalle depuis vingt ans, présente toutes les facettes de l’artiste qui fut à la fois peintre, assemblagiste, sculpteure, graveuse, performeuse et cinéaste expérimentale, et renouvelle profondément le regard posé sur son travail.
Plus de 200 oeuvres et archives dont beaucoup sont inédites émaillent un parcours de 2000 m2 à la fois chronologique et thématique, ponctués d’écrans montrant l’artiste com- mentant son travail.
Des maquettes de projets architecturaux et une sculpture-fontaine (L’Arbre Serpents Fontaine) devant l’entrée du Grand Palais, permettront d’évoquer l’ampleur et la diversité de son oeuvre publique.
Une artiste franco-américaine
Née en France où elle passera une grande partie de sa vie mais élevée aux États-Unis et choisissant d’y passer la fin de sa carrière, elle ne cessera de voyager entre ses deux pays d’origine et d’en réconcilier les tendances artistiques.
Connue comme la seule artiste femme du Nouveau Réalisme en France, on a oublié que c’était aussi une artiste améri- caine dont les oeuvres sont à replacer dans une histoire des Combine Paintings Néo Dada - au côté de Jasper Johns et Robert Rauschenberg, mais aussi à l’origine du Pop Art dont son approche renouvelle la lecture. Le multiculturalisme , les références à l’art des natifs d’Amérique et à la civilisation mexicaine, la question raciale et la critique de la politique de Georges Bush sont autant de sujets américains qui caractérisent ses dernières oeuvres.
"Le thé chez Angélina", 1971
"Les funérailles du Père", 1971
La première artiste féministe
Articuler une vie de femme avec une vie d’artiste, renouveler la représentation du corps féminin et de l’érotisme, réinterpréter les grandes figures mythiques, interroger le rôle de la femme dans la société et en proposer un autre sont autant de thèmes contenus dans son travail dès la fin des années 50 et qui seront récurrents jusqu’à la fin de la vie. Fille, épouse, mère, guerrière, sorcière et déesse, pour n’en citer que quelques-unes, sont autant de facettes ou d’interprétations possibles des fameuses « Nanas » qui sont autant d’autoportraits, à la fois réels et fantasmés, de l’artiste et de la femme contemporaine. De fait, les séries successives des Mariées,
Accouchements, Déesses puis après les Nanas, des Mères dévorantes, recréent une véritable mythologie féminine. S’y ajoutent les performances, les textes et les déclarations de l’artiste, le contenu des longs métrages : autant de preuves pour réhabiliter Niki de Saint Phalle comme la première grande artiste féministe du XXe siècle.
"Saint Sébastien (Portrait of my lover)", 1961
Niki de Saint Phalle tirant sur l'Autel, 1962
"Autel noire te blanc", 1962
Une artiste engagée
Le féminisme n’est qu’un élément de sa lutte précoce et constante contre les conventions et les carcans de la pensée. Chacune de ses oeuvres comporte plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation dont on a souvent omis le caractère politique au profit d’une lecture décorative et superficielle de son oeuvre. Aller au-delà, c’est reconnaître par exemple aux « Tirs » toute leur puissance subversive.
Ces performances, où des tableaux étaient détruits à la carabine par l’artiste ou le public invité, furent à la fois fondatrices dans l’histoire du happening et particulièrement scandaleuses car orchestrées par une femme. Dirigés contre une vision de l’art, une idée de la religion, une société patriarcale, une situation politique où guerre froide et guerre d’Algérie s’entremêlent, un pays les États-Unis ,où le port d’arme est légalisé, les Tirs sont à l’image de son oeuvre ultérieure, qui se nourrit presque toujours de question-nements sociétaux. Niki de Saint Phalle fut l’une des premières artistes à aborder la question raciale et à défendre les droits civiques puis un multiculturalisme américain ; une des premières aussi à utiliser l’art pour sensibiliser le grand public aux ravages du sida.
"Kennedy-Krouchtchev", 1962
"Le mal du Patriarche", 1972
"La cathédrale Rouge", 1962
"L'autel des innocents", 1962
A l’avant-garde d’un art public
Première femme à s’imposer dans l’espace public à l’échelle mondiale, Niki de Saint Phalle a eu le souci très tôt de s’adresser à tous, bien au-delà du seul public des musées. Le choix d’un art public est à voir comme un choix politique ; il est précoce puisqu’elle en fait une direction essentielle de ses recherches dès le milieu des années 60. Projets architecturaux et sculptures monumentales se suivent ensuite tout au long de sa carrière : fontaines, parcs pour enfants, jardins ésotériques et maisons habitables sont parmi ses plus importantes réalisations. Central et majestueux, le Jardin des Tarots est son oeuvre majeure, qu’elle a entièrement financé elle-même, en partie grâce au développement d’éditions ; un parfum, du mobilier, des bijoux, des estampes, des livres d’artistes.
commissariat général : Camille Morineau, conservateur du patrimoine et Lucia Pesapane, assistante de conservation.
"Le dragon de Knokke", 1973
"The treasude of borrego desert", 1994
Dans le prolongement de l’exposition, la RMN-Grand Palais et le CENTQUATRE-PARIS présentent la Cabeza du 17 septembre 2014 au 1er février 2015
La Cabeza n'a jamais voyagé au dehors des Etats-Unis et sa présentation à Paris, dans le prolongement de l'exposition Niki de Saint Phalle au Grand Palais, est donc une première absolue en Europe. La Cabeza ou Tête de Mort (Grande) est un immense crâne, revêtu de miroirs et de pierres colorées. Les têtes colossales sont emblématiques de la civilisa- tion olmèque, les crânes et squelettes étant les symboles majeurs du Jour des Morts et des célébrations religieuses d’origine précolombienne.
Ils ont la fonction de "memento mori" destinée à rappeler la brièveté de la vie sur terre. La notion de mort et l’espoir d’une vie après, sont des thématiques présentes tout au long de la carrière de l’artiste, assez fragile de santé. Le message qu'elle veut nous faire parvenir avec ces sculptures est un message positif et d’espoir : "La mort n'existe pas, life is eternal".
GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
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Horaires d'ouverture: Tous les jours sauf le mardi de 10h à 22h. Fermeture à 20h les dimanches et lundis