Du 13 avril au 5 septembre 2016
Figure incontournable de la photographie contemporaine japonaise, Nobuyoshi Araki est connu mondialement pour ses photographies de femmes ligotées selon les règles ancestrales du Kinbaku - l’art du bondage japonais, pratique qui puise ses origines au XVe siècle.
Cette exposition retrace cinquante années de son travail en plus de 400 photographies et compte parmi les plus importantes consacrées à Araki en France.
"Fleurs (Flowers)" , 1985- 2008 de Nobuyoshi ARAKI
"Imparfait – Futur", 1979 - 2011 de Nobuyoshi ARAKI
"Nu Tokyo (Tokyo Nude)", 1989 - 2005 de Nobuyoshi ARAKI
Un choix très important sera extrait des milliers de photographies que l’artiste a réalisées de 1965 à 2016, depuis l’une de ses séries les plus anciennes intitulée Théâtre de l’amour en 1965 jusqu’à des oeuvres inédites, dont sa dernière création de 2015 réalisée spécifiquement pour le musée sous le titre Tokyo-Tombeau.
Après une première découverte de la presque totalité des livres conçus par Araki suivie d’une introduction aux grandes thématiques de son oeuvre les fleurs, la photographie comme récit autobiographique, sa relation avec son épouse Yoko, l’érotisme, le désir, mais aussi l’évocation de la mort, l’exposition évoquera son studio, laboratoire d’idées.
"Paysages avec couleurs (Colourscapes)", 1991 de Nobuyoshi ARAKI
"Fête des anges - scènes de sexe (Feast of Angels - Sex Scenes)", 1992 de Nobuyoshi ARAKI
Kazumasa Ogawa (1860-1929)
"Voyage à Tokyo (Tokyo Story)", 1989 de Nobuyoshi ARAKI
Véritable journal intime d’un grand plasticien de la photographie pour qui « photographier est avant tout une façon d’exister », l’exposition se déploiera selon un parcours thématique, depuis les séries consacrées aux fleurs, la scène de Tokyo, ou encore le Voyage sentimental, illustration de son voyage de noce en 1971, suivie du Voyage en hiver en 1990, année du décès de son épouse.
À mi-parcours de l’exposition, le visiteur s’introduit dans l’atelier d’Araki et découvre la démesure de sa production photographique, mise en regard d’oeuvres issues des collections du MNAAG : estampes, photographies et livres anciens, illustrant les liens que l’artiste a entretenus avec la permanence d’une inspiration japonaise.
Empreint de poésie et de recherche plastique, l’oeuvre d’Araki repose également sur une expérimentation incessante. Ainsi les codes et stéréotypes du médium sont revisités par l’artiste qui intervient sur ses propres négatifs ou recouvre parfois ses images de calligraphies ou de peinture, dans un geste audacieux, souvent teinté d’humour.
"Une histoire singulière à l’encre de Chine (Bokuju Kitan) (Marvelous Tales of Black Ink [Bokuju Kitan]", 2007 de Nobuyoshi ARAKI
"Scènes de ciel (Sky Scenes)", 1991 - 2000 de Nobuyoshi ARAKI
"Retour arrière (67 Shooting Back)", 2007 - 2008 de Nobuyoshi ARAKI
"Sentimentalisme en photographie (Personal Sentimentalism in Photography)", 2000 de Nobuyoshi ARAKI
Conçue à partir d’oeuvres provenant de collections privées et publiques (Tokyo, New York, Paris…), complétée des archives de l’artiste, cette exposition donnera à voir et à comprendre l’enracinement de l’art d’Araki dans la culture traditionnelle japonaise.
Commissariat
Jérôme Neutres et Jérôme Ghesquière
"Tokyo Comedy", 1997 de Nobuyoshi ARAKI
"Amour de KaoRi (KaoRi Love)", 2007 de Nobuyoshi ARAKI
Nobuyoshi Araki (né le 25 mai 1940 à Tokyo) est un photographe japonais.
Diplômé du département d'ingénierie de l'université de Chiba en 1963, il reçoit la même année le prix Taiyo pour Satchin, du nom du chat d'une petite fille. En 1971, il publie une série distribuée en privé, "Senchimentaru na tabi" (Voyage sentimental), où sa vie privée, et en particulier son mariage et sa nuit de noces, apparaissent sous la forme d'un journal. À première vue banales, ces photos sont en fait des mises en scène. En 1972, lors d'une performance, le Super-Photo concert, où les photos tirées de cette série sont photocopiées et envoyées par la poste à des destinataires choisis.
Les thèmes de ses photographies sont Tokyo, le sexe et la mort. Tokyo, car c'est sa ville natale. Il considère que la photographie est l'amour du sexe et de la mort. Pour lui, ces deux désirs sont inséparables. Il photographie aussi beaucoup de femmes nues, à commencer par son épouse. Pour lui, la nudité est dans le portrait et non dans le corps. Il photographie aussi des fleurs, métaphore du sexe féminin.
Musée national des arts asiatiques - Guimet
6, place d'Iéna
Fr- 75116 Paris
http://www.guimet.fr
Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h.