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L'ACTUALITÉ DES EXPOSITIONS ET DES FOIRES INTERNATIONALES D'ART CONTEMPORAIN À PARIS ET EN ÎLE-DE-FRANCE. EXHIBITION IN PARIS

22 Feb

Yves LALOY « VISION »

Publié par Eric SIMON  - Catégories :  #Expo Peinture Contemporaine, #Expo Artiste du XXème Siècle

"L'enfer ou adieux au Louis Girard", 1958 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"L'enfer ou adieux au Louis Girard", 1958 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

Du 8 Janvier au 12 Mars 2022


Perrotin organise pour la première fois une exposition monographique d’Yves Laloy (1920 Rennes - 1999 Cancale) dans deux de ses espaces avenue Matignon et rue de Turenne, au travers d’une cinquantaine d’œuvres.

 

L’artiste n’avait pas eu de grande exposition depuis une rétrospective au Musée des Beaux-Arts de Rennes en 2004. Deux œuvres emblématiques de Laloy issues de collections publiques sont exceptionnellement prêtées à la galerie à cette occasion.

"Le grain approche !!! ou Orage", 1973 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Le grain approche !!! ou Orage", 1973 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Les petits sont verts, les petits pois sont rouges", 1959 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Les petits sont verts, les petits pois sont rouges", 1959 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

Yves Laloy commence une carrière d’architecte avant de se tourner définitivement vers la peinture en 1950. Dès ses débuts, il expose dans les galeries surréalistes parisiennes où ses calembours et son ironie trouvent une résonance toute particulière. En 1958, André Breton lui organise une exposition à la Galerie La Cour d’Ingres et signe un texte élogieux dans la préface du catalogue. Quelques années plus tard, Breton choisit Les Petits pois sont verts, les petits poissons rouges... (1959) pour illustrer la
couverture de son ouvrage Le Surréalisme et la peinture.

 

 

Laloy lui-même n’a jamais adhéré au mouvement surréaliste, il a développé son œuvre autour d’un vocabulaire plastique multiple allant de compositions géométriques d’une grande rigueur à une figuration de mondes ondoyants et cosmogoniques. Ses œuvres ont été montrées à Paris, Milan, Bâle, et dans des expositions consacrées au surréalisme, jusqu’à celle organisée en 1991 au centre Pompidou en hommage à André Breton.

"Sans titre", 1954-1955 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1954-1955 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1959 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1959 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

Sa nature indépendante et la rareté de son œuvre lui ont conféré un statut d’artiste assez confidentiel, connu principalement des amateurs d’art surréaliste.  La polyphonie de cette œuvre inclassable et sa curiosité non conventionnelle invitent aujourd’hui à regarder sous un jour différent ces tableaux pleins des mystères du cosmos et de son inconscient.

"Sans titre", 1986 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1986 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1960  de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Sans titre", 1960 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

Si la dimension spirituelle de l’homme s’exprime fortement dans l’œuvre, une autre singularité s’impose à celui qui aujourd’hui la regarde : Laloy “sample” – comme on dit aujourd’hui des influences très hétérogènes, d’une manière assez peu conventionnelle dans l’art d’après-guerre. [...]

 


À Paris, au début des années 1950, coexistent divers courants d’avant-garde, certains perdurant, d’autres plus nouveaux : l’abstraction lyrique, le paysagisme abstrait de la Nouvelle École de Paris, l’art brut, le misérabilisme de Bernard Buffet ; tandis qu’aux États-Unis l’expressionnisme abstrait fait révolution.

 

Certains tableaux de Laloy semblent relever “plutôt” de celui-ci ou de celui-là, mais jamais de manière frontale, et si l’on repère en effet souvent dans ses œuvres des années 1950 et 1960 dessimilitudes avec Kandinsky, Paul Klee, Auguste Herbin (qui dévoila son “Alphabet plastique” en 1946), et surtout avec les œuvres du peintre et créateur de tapisseries Jean Lurçat, qui connaît un grand succès à Paris depuis les années 1930, la particularité de ces tableaux est bien de convoquer toutes ces sources simultanément, “mixant” les apports d’un tel avec ceux d’un autre, combinant des séquences de l’un avec l’ADN de l’autre.

"Porc no graphie..?", 1965 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Porc no graphie..?", 1965 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Dieu Satan à tout", 1965 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

"Dieu Satan à tout", 1965 de Yves LALOY - Courtesy de de la Galerie Perrotin © Photo Éric Simon

Laloy fait coexister dans ses toiles plusieurs langages, chacun ressortissant à l’univers figuratif ou à l’univers abstrait, dans des compositions toujours ouvertement asymétriques. Surtout, il ajoute à ces univers tout un Panthéon d’influences à la fois d’arts dits mineurs et de cultures excédant le périmètre conventionnel des arts occidentaux – trente ans avant que, en 1984 au MoMA de New York, William Rubin ne montre, avec l’exposition “Primitivism” in 20th Century Art, ce qui peut, sous une certaine lumière, unir l’art contemporain et l’art tribal.

 

Ainsi voit-on dans les tableaux de Laloy, au-delà du sample de Kandinsky, Herbin ou Lurçat, des motifs inspirés des pièces de tissus des Indiens du Panama, de la poterie des Incas, ou des tableaux de sable des Amérindiens, célébration hautement précoce des Magiciens de la Terre (1).


Eric Troncy, extrait de Vision, catalogue de l’exposition Yves Laloy,Perrotin, 2022

 

1. Magiciens de la Terre est le titre de l’exposition qui eut lieu en 1989, au Musée national d’art moderne - Centre Georges-Pompidou et à la Villette, à Paris, sous le commissariat de Jean-Hubert Martin.

Yves LALOY est né en 1920 à Rennes et est décédé en 1999 à Cancale (Bretagne).

Galerie Perrotin

76 rue de Turenne

75 003 Paris

 

https://www.perrotin.com/

 

Jours et horaires d’ouverture : u mardi au samedi de 11h à 19h

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